Adieu

64 8 2
                                    


Tout d'un coup, elles s'arrêtèrent, me mettant face à la cruelle réalité. À ce moment là je compris l'expression : Mon monde s'effondre!

La cacophonie des sirènes, des cris des pompiers qui s'acharnaient , les murmures de la foule attroupée autour de moi et même la voix de Maeva qui hurlait mon prénom me paraissaient si lointaine. Comme si j'étais dans un rêve ou plus un cauchemar au rang de spectatrice.

Dans un éternel crépitement, les flammes s'élevèrent de plus bel de ce lieu qui m'avait vu grandir et qui maintenant subissait les ravages du feu.
Tel une gangrène, il rongeait petit le bois de la charpente puis le crucifix que j'avais toujours admiré fièrement dressé en guise d'étendard sur le toit du couvent.

Le visage noyé de larmes, j'assistai impuissante à la macabre scène qui se déroulait sous mes yeux.

Je ne savais par quel miracle je tenais encore debout, comme si une part de moi même s'accordait l'énergie de pouvoir me faire voir de mes propres yeux que ce n'était pas un rêve.

Je me sentis soudainement tirée par Maeva qui me hurlait quelque chose.
Apparemment le feu avait déjà tout ravagé et le bâtiment ne tarderait pas à s'effondrer et il ne fallait pas rester là.
J'avais presqu'envie d'en rire. Elle essaie de me tirer pour m'éviter de mourir écrasée sans savoir que j'étais déjà morte, que je mourais avec elles en ce moment.

Je les entendais!
J'entendais leurs appels à l'aide, tout le monde les entendait mais personne ne peut les aider. Même le bon Dieu n'était pas fichu de faire pleuvoir en plein été.
Elles sont condamnées.

NON!
NOOON !

Maeva: BLOODY IL FAUT PARTIR!

__: LÂCHE-MOI! JE DOIS ALLER LES SAUVER! SINON ILS VONT MOURIR!

Maeva : ON NE PEUT PLUS RIEN FAIRE POUR EUX! TOUT VA BIENTÔT S'ÉCROULER!

__:NON ON PEUT LES AIDER! IL FAUT QU'ON AILLE LES SAUVER!

Hurlai-je le visage noyé de larmes.
Je me mis à courir en direction du coeur de l'incendie mais je me sentis agripper des deux côtés puis tirer en arrière.

J'hurlais à ne plus en avoir de voix et pourtant J'hurlais contre Maeva et le monde entier de ne pas m'accorder ce souhait que je nourrissais de toute mon âme : Mourir avec eux!

***

?!:Bloody?

Le regard dans le vide, j'acquiesçai de la tête.

?!: On a besoin que tu viennes identifier les corps.

À cette dernière parole je pivotai machinalement de la tête pour dévisager la personne capable d'une telle cruauté et rencontrai le visage d'un homme que je ne tardai pas à reconnaître.

Il s'agissait du chef de la police de Horsetown, monsieur Spencer.
C'était un bon ami de maman et accessoirement... Mon parrain de baptême.

Rien qu'en croisant son regard compatissant, je sentis le besoin de m'effondrer dans ses bras.

Il me serra sans aucune hésitation et me caressa les cheveux affectueusement.

__:Qu'est-ce qui...s'est passé?Comment...comment tout ça...est arrivé?

Commissaire Spencer: Apparemment un téléphone portable serait entrer en contact avec une source de chaleur et cela aurait déclenché l'incendie.

Un téléphone ?
Pratiquement personne n'utilisait de téléphone portable hormis...soeur Martha. Elle était la seule à en avoir et elle était adepte des réseaux sociaux...elle avait l'habitude de dire que c'était son péché mignon quand mère Anna la grondait.

Bloody's RevengeTome 1:Ma SouffranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant