VIII- La fameuse lettre de John Miterniti

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C'était au tour de Marie aujourd'hui d'aller chercher le courrier dans la boîte aux lettres. 

Marie se rendit dans le grand jardin des Conney et marcha de longues minutes avant d'arriver jusqu'à la grande grille qui servait de portail. Elle sortit dans la rue et se retourna pour ouvrir la boîte aux lettres à l'aide d'une clef. La porte s'ouvrit et elle y ramassa les dizaine de lettres qu'y s'y trouvaient, les Conney recevaient beaucoup de lettres par habitude, mais avec le décès de Monsieur Conney, la patronne accumulait les lettres de condoléance et les cadeaux d'adieu. 

Mais Marie fut très étonnée quand elle vit une lettre au nom de Mlle Conney. Aude ne recevait pratiquement jamais de lettres, c'était étrange, du moins elle décida de la cacher dans la poche de son tablier pour éviter que la patronne la lise, cela lui semblait juste. Il était bientôt dix-neuf heures et avec un peu de chance, elle croiserai la jeune fille à l'endroit où elles se retrouvaient en temps normal. 

*

Je me rendais dans la cuisine des sous-sol et vit Marie, toujours en admiration devant le cuisinier principal qui était en train de confectionner une belle tarte à la rhubarbe. 

Je marchais jusqu'à l'emplacement des légumes et soudain Marie m'interpela. 

-Mademoiselle! Mademoiselle! Tenez! 

Je me retournais et vis qu'elle me tendais une belle lettre cachetée .


-J'ai pensé que vous auriez préféré que je vous la donne en personne, Mademoiselle

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-J'ai pensé que vous auriez préféré que je vous la donne en personne, Mademoiselle. Ai-je bien fait? 

-Bien sûr Marie, merci beaucoup! 

Je finis de récupérer mes aliments pour ce soir et demain à midi. 

-A bientôt Marie, et merci encore, lui lançais-je. 

-Mais de rien, Mademoiselle. 

*

Je m'empressais de me rendre dans mon  grenier pour ouvrir la fameuse lettre. Je récupérais Cendre, m'assis sur le lit qui grinça pour la millième fois et posa le chaton qui avait maintenant bien grandi sur mes cuisses, il s'endormit aussi tôt. C'est qu'il aime roupiller celui là! Je décachetais la lettre et commençais à lire. 

Chère Mademoiselle Aude Conney, 

je vous envoi cette lettre pour prendre de vos nouvelles. 

Oui, je suis bien l'homme qui vous a percuté ce jeudi après midi dans la rue. 

J'espère que vous allez bien.

J'aurai quelque chose à vous dire, serai-ce possible que l'on se revoit un jour? Disons que je n'ai pas trop envie de jouer au pigeon messager. 

J'attendrai votre réponse. 

John Miterniti. 

Que faire? Déjà que je n'avais pas le droit de sortir. Alors écrire une lettre, je ne sais pas si Mère l'accepterait. Je n'allais pas laisser ce pauvre jeune homme sans réponse. Je ne pouvais plus me retenir de lui écrire, les dix-neuf heures étaient passées, si je voulais du papier neuf, je devais attendre le lendemain, et puis, qui dit que j'en trouverai? 

Je ne pouvais pas ne pas lui écrire, ce serait irrespectueux. Alors, je décidais de descendre et j'espérais de toute mes forces trouver Marie, qui pourrait la sauver encore une fois. 

J'enlevais mes chaussures pour ne pas faire de bruit et après être arrivée aux sous-sol, je me cachais sous les escaliers principaux, en gardant une respiration lente pour ne pas qu'on l'entende. Par chance, Marie était encore en train d'observer son cher cuisinier. Mais ça lui arrive de travailler des fois?  

Je trouvais un petit gravier par terre et espérait qu'il allait atteindre sa cible. Je n'avais jamais était très bonne en tir de toute façon. Alors, en priant que le cailloux toucherai Marie, je lui lançais le projectile à travers la cuisine. Le cailloux ne l'atteignais pas mais heureusement que Marie avait l'oreille fine, elle entendit le gravier tomber et se retourna vers la rampe des escaliers. 

-Mademoiselle? Que faites vous là? Vus n'avez pas le droit de descendre à cette heure! 

-Arrête de parler Marie! Il me faut du papier, de la cire, un encrier et une plume le plus vite possible, tu as deux minutes! 

Marie, prise au dépourvu, partie en courant dans les salles des sous-sol. 

Je lui avais dis deux minutes pour ne pas qu'elle mette trop de temps, mais je la voyais déjà paniquer, en train de chercher ce que je venais de lui demander. 

Une minute plus tard elle revint les bras chargés, essoufflée.

-Et voilà, Mademoiselle.... j'ai trouvé... tout ce que... vous m'aviez demandé.

-Merci beaucoup Marie, c'est plus que ce que j'attendais mais ça me servira sûrement prochainement. Merci, et surtout, ne dit à personne que je suis descendu après dix-neuf heures, est-ce bien clair? Nous ne nous sommes pas vues. C'est notre petit secret. 

-Bien, Mademoiselle. 

-Je compte sur toi.

Sur ces mots je m'en allais retrouver Cendre dans mon grenier. 

Je me mis sur ma table et commença à écrire de ma plus belle écriture. 

Cher Monsieur Miterniti, 

je vous remercie de vous inquiéter pour moi, mais je vais très bien. 

J'aimerai beaucoup vous revoir, mais par malheur, ma mère ne veut plus me laisser sortir. 

Je vous rendrai visite le plus vite possible discrètement, disons mercredi prochain, vers dix heures du matin, au parc de Limeville.  

Je vous parlerai de tout cela là bas, car je crains que Mère ne découvre ces lettres. 

A bientôt,

Aude Conney. 

 Je cachetais la lettre grâce à la cire rouge que m'avait donné Marie et chercha dans ma poche la petite carte de John Miterniti. Après l'avoir retrouvée, je notais les coordonnées sur la lettre. J'avais oublier une chose, il fallait la poster cette lettre, bon et bien, j'attendrais demain. 

*

Le lendemain, vers dix-neuf heures, je suis partie rejoindre Marie pour lui donner la lettre, celle-ci m'avait assuré que l'enveloppe arriverait à temps chez son destinataire. 





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