X- Le choix

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-Aude! 

Encore ma mère. Toujours ma mère. A croire qu'elle a une voix qui porte, à chaque fois qu'elle m'appelle, je l'entends depuis le grenier. 

-Oui Mère! lui dis-je, tout en ouvrant la porte. Qu'y a t-il?

-J'espère que tu n'as pas oublié que c'est aujourd'hui que tes prétendants arrivent!  

Oh non! je viens à peine de me réveiller et j'avais oublié que c'était le jour de toute la planification de notre complot avec John. 

-Mais oui, Mère, bien sûr que je suis prête, je vous demande une petite minute. 

-Dépêche toi! 

-Oui!

Je m'empressais d'aller me  choisir ma plus belle robe entre les trois que j'avais dans mon placard: une simple robe violète longue et non bouffante.  

Je remis mes cheveux en place, de sorte à avoir plus belle mine, et ajouta un peu de phare à paupière à mon visage

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Je remis mes cheveux en place, de sorte à avoir plus belle mine, et ajouta un peu de phare à paupière à mon visage. 

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Je descendis les escaliers, je ne voulais pas faire attendre les invités

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Je descendis les escaliers, je ne voulais pas faire attendre les invités.

Mère me regarda de haut, en me toisant.

-Tu n'aurais pas quelque chose de plus sophistiqué?  

Je me raclais la gorge. 

-Hum... Excusez moi Mère, si en ce moment même, je vis dans un grenier et que je n'ai à ma disposition que trois robe: celle-ci, une de ménage, et une autre de ville. 

Mère ne prêta pas attention à ce que je venais de dire, gênée, après tout, j'avais raison. 

-Faites entrer le premier prétendant! 

Elle me regarda et dit:

-Assis-toi ici. 

-Oui. 

Je m'assis sur le fauteuil et attendis le premier invité. 

Un jeune homme brun s'avança dans la grande salle et se présenta:

-M. Hector Barberon, bonjour. 

Quel nom étrange! 

-Bien, M. Barberon, comment allez-vous? Cela fait bien un an que nous nous sommes pas vu! Installez-vous, voyons! 

Ils commencèrent à discuter de tout et de rien, et ceci pour tous les prétendants. 

Après que  chaque garçon soit passés, Mère soupira et dit:

-Je crois que c'est tout bon, mais il y a juste John qui n'est pas venu aujourd'hui, c'est un ami de longue date, quel dommage! 

John! Mais oui, je l'avais oublié, j'étais tellement dans les nuages que je n'avais pas fait attention à John!  Pourquoi n'est-il point là? 

On entendit des bruits de pas précipités, et on vit John entrer dans la salle, essoufflé. 

-Excusez mon retard! 

-John! Je commençais à m'impatienter! Comment va la famille? Asseyez-vous! 

-Je vous remercie de m'accueillir. 

Je le saluais et il me lança un regard complice. Je le réprimandais par les yeux, essayant de lui dire en silence qu'il ne fallait pas que ma mère le remarque. 

-Oh, excusez-moi, je ne me suis pas présenté, je m'appelle John Miterniti et j'ai vingt ans. 

-Enchantée, mon nom est Aude Conney. 

-Permettez-moi de vous dire que cette robe vous va à ravir, Mademoiselle. 

Oh, non! Il fait encore son charmeur!  Je ne me laissais pas avoir et dis:

-Et bien, vous me flattez M. Miterniti. 

Ils discutèrent comme avec les autres prétendants mais je voyais bien que John se prêtais particulièrement à son rôle, contrairement aux autres hommes, il me posait des questions, et j'y répondais aussi poliment que je le pouvais. Quand celui-ci se releva pour quitter la pièce, j'affichais un grand sourire, pour faire comprendre à Mère qu'il me plaisait. J'espère que je suis convaincante!  

-On vous rappellera dans deux jours, John, si vous êtes l'élu!

Il sortit de la salle tout en me regardant comme si on se hochait la tête pour se faire comprendre que le plan se déroulait  à merveille. Mère se retourna vers moi et ajouta: 

-Et bien, Aude, tu a l'air particulièrement heureuse, je me trompe? Avec tous les invités, c'était comme si tu avais mis un masque avec un grand sourire de façade à la place du visage, mais qu'au fond, je le savais, ce visage était froid. Tu sais, je ne suis pas aveugle, j'ai bien remarqué que ce John était ton favori. 

Ouf! ça à marcher! En réalité, il faut avouer que John était de loin le mieux placé pour être mon mari. 

-Il est vrai que ce John Miterniti me plaît beaucoup, Mère. 

-Alors, as-tu fais ton choix, ma chère? 

-Sans hésiter, Mère, je choisis M. Miterniti. Cela ne veut pas dire que les autres n'étaient pas plaisants mais ils ne font pas le poids face à ce John, Mère. 

-Très bien,  alors nous n'allons pas attendre deux jours pour lui répondre, je pensais que tu allais mettre plus de temps à choisir, têtue comme tu es. Bien tu peux retourner au grenier pour te changer, je préviendrais John ce soir. Je suis fière de toi, ma fille. 

-Je vous remercie Mère. 

Je montais dans mon grenier et j'entendis Mère appeler les domestiques pour qu'ils puissent ranger les quelques bricoles et les trois fauteuils qui étaient disposés de façon à faire face à la porte d'entrée. 

Je poussais un soupir de soulagement après avoir fermé la porte derrière moi. L'opération s'était bien déroulée. J'étais heureuse et stressée à la fois. Je me couchais sur mon lit et en oubliais toutes les affaires que j'avais laissées dans la pièce, et tombais dans les bras de Morphée, sur un lit défait et dans une petite salle désordonnée où trois robes, une brosse à cheveux, quelques palettes de maquillages et de la vaisselle y traînaient. 


DOMESTIQUEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant