VII- Retour à la "Villa des Conney", retour à la réalité

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Je cachais Cendre dans mon châle car j'avais finalement décidé de ne pas le montrer à Mère, elle aurait été sûrement furieuse. J'entrais dans le salon et vis ma mère posée sur le canapé de velours vert foncé placé au milieu de la salle. Dès qu'elle entendit le bruit de la porte s'ouvrir et se refermer, elle se retourna et vint à la rencontre de sa fille. 

-Oh, ma chère, tu vas bien? Tu n'es pas blessée? 

Je commençais sérieusement à en avoir marre qu'elle s'occupe de moi alors qu'elle savait très bien que j'étais en pleine forme, du moins physiquement. 

-Si Mère, j'ai été écrasée par une calèche aujourd'hui, mais tout va bien je ne suis pas blessée, dis-je d'un ton ironique et sarcastique, un rictus aux lèvres. 

-Comment oses-tu plaisanter? Ton père vient de perdre la vie je te rappelle! Ce n'est point drôle! 

-Parce que vous en avez quelque chose à faire de Père vous? 

Sur ces mots, je m'éloignais et allais dans mon grenier, avec Cendre aux bras.

-Attends Aude! Si tu le souhaites tu peux revenir dans ta chambre. 

Je m'arrêtais, surprise par ces paroles, un instant, j 'hésitais, mais non, comment pouvais-je hésiter? Ma réponse était plus qu'évidente. 

-Non Mère, je pense que je me sens bien mieux dans mon vieux grenier que dans cette chambre décorée de paillettes!

Je claquais la porte du grenier derrière moi.  J'avais l'impression que Cendre avait compris ce que je ressentais et n'avait pas ouvert sa gueule une fois pour ne pas que ma mère sache que je transportais un chaton dans mes bras. 

-Ce n'est pas tout, mais il faut  que je te trouve un endroit pour dormir, bien à toi, Cendre. 

Je déposais le chaton sur mon vieux lit et il s'endormit, il devait être épuisé après un périple pareil! Alors je découpait un bout du vieux rideau qui cachait la seule petite fenêtre de la pièce avec le ciseaux de couture et pris le panier qui me servait normalement pour aller chercher à manger dans les cuisines du sous-sol de la Villa des Conney. Je mis le panier dans un coin tranquille et y disposais le morceau de tissu dedans pour que ce soit plus confortable. Comme un grand, Cendre ouvra ses yeux et su que ce panier était pour lui, avec peine, il descendit du lit et vint s'agripper à l'osier où il retomba dans le tissu préparé. Quelques secondes plus tard, il s'endormit. J'avais entendu quelque par que les chats avaient besoin de dormir en moyenne plus de seize heures par jour. 

Je jetais un œil à ma pendule et vit qu'il n'étais que quatorze heures, je n'avait pas faim alors je m'endormis sur mon lit, tout en gardant un œil sur Cendre. 

*

J'entendis la cloche tinter et me réveillais avec brusquerie, je regardais l'horloge, de toute façon, je n'avait pas besoin de savoir l'heure, puisque cette cloche représentait toujours les coups des dix-neuf heures. J'avais dormis tout l'après-midi. 

-Eh bien, c'est super tout cela, Aude, comme ça tu seras très bien préparée pour travailler toute la journée au palais! me dis-je à moi-même. 

Je descendis les escaliers en espérant passer le bonjour à Marie. 


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