DOMESTIQUE

XVIII- Réconciliation?

-Quoi?! lançais-je d'un ton glacial. 

-Aude, je... 

-Ben quoi? Allez, expliquez! 

-J'aimerais m'excuser, me pardonner... 

Ces mots creusaient sourds dans ma tête, s'excuser? Qu'avait-elle à me pardonner? Elle avait l'air si "heureuse". 

-Pour quoi donc, Mère? dit-elle d'un ton plus calme mais toujours froid. 

Des larmes coulèrent sur les joues de ma mère, délavant son masque de maquillage. 

-Pour tout, Aude, pour tout... Je suis tellement désolée... 

-Précisez, Mère, je ne vous comprend pas... Tout, mais de quoi? 

-Tout ce que je t'ai fait endurer! Et maintenant, je me sens honteuse de t'avoir sous-estimée, quand je vois à quel point tu avance si aisément. Peut-être étais-je jalouse? Jalouse de tes progrès... Je me sens délibérément inutile à tes yeux, je devrais être contente pour toi... Mais je n'ai trouvé rien d'autre que de me dire que tu étais minable! Alors qu'en réalité, tu es si intelligente, si belle... ma chérie... Je sais que tu n'es pas prête à me pardonner, mais j'aimerais au moins que l'on puisse communiquer en toute liberté , sans ordre, sans... Bref ... Comme une mère et sa fille. Ma chérie, tu ne sais pas à quel point je suis fière de toi, et a quel point je... je... à quel point... je t'aime, Aude, tu ne peux pas savoir. 

Elle posa une main sur ma joue et à ma propre surprise, je ne la repoussai pas, au contraire, je pris sa main dans la mienne, et la caressai doucement. J'étais sûrement touchée par ses paroles. 

-Vous avez raison, je ne suis pas prête à vous pardonner, mais je sais une chose, c'est que je suis heureuse que vous vous soyez excuser, Mère. 

-Ma fille, toujours aussi bien aimable, je te remercie, Aude, moi aussi je suis heureuse, très heureuse... Et s'il te plait, cesse de me vouvoyer, j'avoue que ça m'a l'air ridicule. 

-Serait-ce un ordre, Mère? 

Elle éclatèrent toutes les deux de rires et s'enlacèrent très fort, comme pour immortaliser un moment qui n'aurait jamais dû arriver, mais qui est arrivé et qui réchauffe les cœurs et redonne de la joie de vivre.