VI-Une rencontre bénéfique à sa nouvelle vie

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Je marchais lentement dans la rue, le chaton gris angora dans mes bras, je sentais qu'un amour plus fort que tout pour lui me donnait des ailes, j'avais l'impression que ce chat allait être essentiel pour mon quotidien difficile, il est toujours agréable d'avoir quelqu'un à qui se confier sans qu'il ne l'interrompe.  

-Oh mo chéri, tu es si mignon, comment pourrais-je t'appeler? Ce n'est pas tout de t'avoir mon petit mais il faut que je te trouve un nom. 

Durant toute la balade, je réfléchissais à un prénom pour mon nouveau compagnon.

-Que dirais-tu de Matou? Non trop commun. Et Grisou, c'est joli non? Non, ça fait trop chat domestique, parce que je sens que toi, tu vas faire beaucoup de bêtises et de cachoteries à ta nouvelle maitresse!

Je marchais sans savoir où j'allais, en bourlinguant dans les rues de Limeville. Soudain, j'eus un flash. Cendre!

-Mai oui! m'exclamais-je, Cendre, tu vas t'appeler Cendre!

Ma joie s'arrêta brutalement quand je percutais un homme de haute taille, tellement grand, que c'est moi qui en payais les conséquences, je fus projetée maladroitement en arrière, faisant tomber Cendre sur le bord de la route. Je ressentis une légère douleur à mon épaule, mais je ne m'en souciais guère, tout e qu'il m'importait, c'était Cendre. 

-Oh, excusez moi Mademoiselle, je marchais sans faire attention, dit-il en se grattant la tête, gêné. 

Je ne prêtais pas attention a ce qu'il venait de me dire quand j'entendis s'approcher une calèche. Oh, non, Cendre! Il va se faire écraser!  

-Cendre! je courus sur le bord de la route et m'interposais entre le chaton et la voiture. Stop, arrêtez-vous! hurlais-je. 

Les chevaux hennirent et se cabrèrent.

-OH, Madame! Faites attention où vous marchez!

-Ce serait à moi de vous dire de faire attention où vos chevaux mettent leurs sabots! Vous alliez écraser mon chat!

-Et moi, je devrais vous dire tout simplement que c'est à vous de faire attention où votre chat met ses pattes!  

-Vous êtes très culoté Monsieur!

Je sentais que j'allais égorger cet homme! Voilà qu'un nouveau venu arrivait dans ma vie, et voici qu'il échappe de justesse à la mort, non mais! Soudainement, l'homme que j'avais percuté se mêla à notre histoire. 

-EH! Vous n'êtes pas n'importe où ici! Calmez vous!

-Ouais, mais bien sûr! Je m'en vais! Je n'ai rien à faire avec une petite vermine comme vous, Mademoiselle! lança le cochet. 

-C'est ça! Allez vous en! Que je ne vous revois plus! criais-je. 

La calèche s'éloigna et je la regardais partir au loin, dans les rues de Limeville. 

-Vous avez un fort caractère, Mademoiselle, me dit le jeune homme, faire face à un homme dans la rue et en public, il faut dire que vous n'avez pas froid aux yeux! 

-Les hommes ne me font pas peur, dis-je tranquillement. 

Je me retournais et vis enfin le visage du jeune homme que je n'avais pus observer que quelques secondes avant de l'avoir bousculé et avant de me mettre dans une colère noire. Il était grand, son visage était plutôt agréable à regarder, il avait beaucoup de charisme, avait les cheveux bruns et les yeux verts comme les miens et en plus de cela, il s'exprimait de façon très galante. 

-Oh et au fait, je ne vous ai pas fait mal, Mademoiselle? 

-Non, juste une petite douleur au haut du bras mais tout va bien, dis-je tout en caressant Cendre qui tremblotait, et vous, tout va bien? Après tout, c'est moi qui vous ai bousculé. 

-Oh non, merci je vais bien, me dit-il gentiment, montrez moi voir votre épaule, Mademoiselle. 

Heureusement que j'avais les épaules dénudées car si elles ne l'étaient pas, baisser mon corset devant lui et tous les gens m'aurait excessivement mise male à l'aise. Je me tournais pour lui montrer mon épaule droite et il l'examina d'une main agile. 

-Il n'y a rien mais vous risquez d'avoir un hématome, Mademoiselle. Je suis vraiment désolé. 

-Ne vous inquiétez pas pour moi, Monsieur, je vais très bien. Maintenant, je dois me retirer, dis-je en me retournant, merci pour votre extrême gentillesse, au revoir.

Je m'apprêtais à m'en aller quand il me rattrapa.  

-Mademoiselle! Puis-je avoir votre adresse pour prendre quelques de vos nouvelles certains temps, s'il vous plaît? 

-Oui bien sûr, dis-je.

Il sortit une carte et dit:

-Voici ma carte, et en voici une autre, vous pouvez écrire votre adresse au dos de celle-ci? me dit-il en désignant celle qu'il tenait dans la main gauche. 

Je m'empressais d'écrire l'adresse sur le papier cartonné.

-Merci, au plaisir de vous revoir, Monsieur. 

-Au revoir, Mademoiselle. 

Je partais en direction de la maison et sentais que Cendre se rapprochait de plus en plus de moi en grelotant. 

-Tu as froid, Cendre? Pourtant il fait beau. 

Je l'enroulais dans mon châle pour qu'il s'imprègne de sa chaleur.  

-C'est mieux là? 

Nous nous dirigions vers la maison, plus qu'heureux de s'être trouver l'un, l'autre, du moins c'est ce que j'avais ressenti en le tenant dans mes mains. 



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