XI- Arrivée au palais

212 20 0
                                    

Je me levais de bonne heure, comme par habitude, et entendis encore Mère crier par dessus la maison:

-Oh non! J'étais tellement obnubilée par ce mariage avec John que j'en ai oublié d'amener Aude au palais! Quelle idiote! 

Oh oui, ça c'est sûr! Moi aussi je l'avais oublié, et pour tout vous dire, je n'étais pas pressée. 

Mère continua de se plaindre et hurla encore plus fort: 

-Aude, descend tout de suite! Immédiatement! 

-Je me dépêche, Mère! criais-je le plus fort possible. 

Je remis mes cheveux en place, mais je n'avais pas le temps de me changer, alors je sortis du grenier en chemise de nuit. 

-Ah Aude! Tu tombes bien! 

C'est sûr, vous m'avez demandé de venir! 

-Tu as bien fait de rester en pyjama, car je ne veux pas que tu ailles au palais avec cette robe que tu as dessiné il y a quelques mois! 

Oh, oui! j'étais tant préoccupée ces derniers temps, que j'en ai oublié de vous dire que j'adorais dessiné et coudre des vêtements, généralement des robes. Et celle que j'avais porté hier -la violète- c'est moi qui l'ai créée. 

-Bien Mère. 

-Viens avec moi, Aude. 

-Bien Mère, répétais-je. 

Elle se précipita vers mon ancienne chambre, ouvrit la porte grâce à une clef en or, et, après avoir passé le seuil, elle se dirigea vers l'armoire.

-Alors, voyons voir... dit-elle dans un souffle, tiens! Celle-ci t'irai à ravir, Aude! 

Je crois que vous êtes atteinte d'Alzheimer, Mère!  Et oui! Celle-ci aussi c'était moi qui l'avais dessiné et conçue! J'étais tombée amoureuse de ces modèles à l'époque et j'en avais fabriqué plusieurs. Mais, il valait mieux ne pas le lui en parler! 

-Très bien, Mère. 

Elle quitta la pièce et j'enfilais la robe avec précaution, car je savais que le tissu était fragile, je n'avais pas, étant plus jeune, la chance d'avoir une mère qui m'apprenais la couture, car celle-ci voulait toujours que je porte des robes venant de grandes fabriques de luxe, et donc, je n'avais pas appris les bases si facilement, et je n'avais pas le fil adapté pour tenir une robe si légère et si délicate à la fois. 

Alors, quand je me regardais dans le miroir, je me dis simplement que Mère avait sûrement raison, je trouvais que cette robe m'allait comme un gant

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Alors, quand je me regardais dans le miroir, je me dis simplement que Mère avait sûrement raison, je trouvais que cette robe m'allait comme un gant. 

-Mère vous pouvez entrer! 

Elle revint avec quelques bijoux dans les bras et quand elle me regarda, elle s'arrêta brusquement, me dévisageant de la tête au pied.

-Tu es juste splendide, ma chérie! 

-Oh, vous m flattez, Mère. Je suis contente qu'elle vous plaise. 

-Bon, ce n'est pas tout mais il faut qu'on y aille, enfile ses escarpins et attache ses deux petits colliers d'or autour de ton cou. Je t'attends dehors, dans le carrosse! 

-Bien Mère, je ne serais pas longue! 

Je constatais que l'un des deux bijoux était un rosaire, et l'autre contenait un petit pendentif en forme de trèfle à quatre feuille. Ils étaient très beaux et très raffinés! J'observais les chaussures et vis que les talons étaient plutôt bas, et portaient un petit nœud papillon noir chacune sur une couleur rose pailletée qui allaient particulièrement bien avec le rose de la robe. 

Elles étaient légèrement pailletées -beaucoup même- mais cela ne me gênait pas car elles étaient cachées sous les volants de la robe

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Elles étaient légèrement pailletées -beaucoup même- mais cela ne me gênait pas car elles étaient cachées sous les volants de la robe. 

Après avoir enfilé tout ça, je me dirigeais vers la porte d'entrée et une fois sortie dans la cour, je m'installais dans un somptueux carrosse. 

Durant le trajet, Mère me rappela toutes les consignes, je n'avais a peine écouté la moitié de son discours que je commençais déjà à hocher de la tête à chaque fois qu'elle prenait une inspiration, sans savoir ce qu'elle me disait.

*

-La duchesse de Conney et sa fille, Mademoiselle Aude Conney! entonna l'homme qui gardais la salle du trône.

-Qu'on les fasse entrer! 

Nous entrions dans la salle et la reine, ayant visiblement l'air d'être occupée, demanda à ses hommes de quitter la pièce pour le moment. 

-Mesdames, dit-elle. 

-Votre Majesté, fit ma mère en se penchant pour faire sa révérence habituelle. 

-Votre Majesté, dis-je. 

-Je crois comprendre que vous êtes venues pour me prévenir du décès de votre mari, Madame, toutes mes sincères condoléances. Je suis pressée, je suppose que Mademoiselle Conney doit rejoindre mes rangs maintenant. Je vous donne jusqu'à demain pour faire vos adieux et prendre vos affaires. Au revoir, et à demain. 

C'était direct! 

-Nous vous remercions Madame la Reine. Nous nous retirons. 

*

Arrivées à la villa, j'allais faire mes adieux aux domestiques et à Marie, tout particulièrement, celle-ci me promis de bien prendre soin de ses charges, et pleura toutes ces larmes, tout en m'enlaçant. Mais ce n'était pas un adieux, c'était juste un au revoir. 

Je commençais à faire ma valise, Prenant bien soin, en cachette, de fourrer toutes mes robes cousues-main dedans. Et plaçais au dessus ma robe de travail, ma robe violète et ma robe de ville. J'y ajoutais tous mes objets personnels et, le lendemain, à la dernière minute, je déposais doucement le petit corps endormit de Cendre. 

Je fus amenée au palais, qu'y jusque là ne m'avait pas parut si grand, et je me prosternais devant la reine. 

-Entre, tu es ici chez toi. 

-Je vous remercie Votre Majesté, je vous promet de bien vous servir, et de rester discrète. 

-Bien, mes domestiques t'ont préparé une chambre, au deuxième étage, tout près de la mienne, je souhaite t'y accompagner en personne. 

-J'en serais honorée, Votre Majesté.

-Et cesse de m'appeler "Votre Majesté" je trouve cela ridicule, appelle moi plutôt "Madame", j'en serais satisfaite. 

-Bien... Madame. 

Elle m'accompagna jusqu'à ma chambre et ce que je découvris me subjugua et me heurta de plein fouet. 





DOMESTIQUEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant