XVIII- Les trois draps de lin blanc

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Nous avions dansé durant un bon quart et quand je jetai un coup d'œil à la pendule, la réalité me rattrapa. 

-Arrêtez de danser et regarder l'heure, dis-je. 

-Oh, mince, fit Miriane. 

-L'heure est venue, mes chers équipiers! Nous allons enfin connaître l'issue de ce travail acharné! lançais-je. 

Ma voix était calme, dure mais elle trahissait aussi mon impatience et ma crainte. 

-Êtes vous prêts? ajoutais-je. 

-Oui! dirent-ils tous en chœur. 

Des gardes entrèrent dans la pièce et l'un d'eux dit:

-Les œuvres seront transportées aux appartements de la reine.

-Bien, dis-je. 

*

Après que les gardes aient récupéré les robes, nous nous dirigeâmes vers la chambre royale. La peur et le stress m'envahirent, et je me mis soudain à me poser plein de questions: dont une qui me trottait particulièrement dans la tête. Trois jours? Pourquoi avoir donné trois jours à une débutante comme moi pour pouvoir réaliser des prouesses techniques pas encore acquises?

Sans que je ne m'en aperçoive, le temps passa très vite et nous arrivâmes déjà à la chambre.

Le premier garde -celui qui nous avait annoncé que les œuvres seraient transportées à la chambre de la reine- toqua à la porte.

-Entrez, fit une voix semblable à celle de la reine Flora. 

Les portes s'ouvrirent et le garde fit sa déclaration:

-L'équipe de couture personnelle de Sa Majesté la reine.

-Vous pouvez nous laisser, merci, dit-elle. 

-Bien, Votre Majesté. 

L'homme sortit de la pièce et nous laissa seule avec la reine. 

-Comment s'est passé cette mission, ces trois jours n'ont pas été trop longs j'espère? 

Cette arrogance et ce ton monotone m'agaça au plus au point -comme si ces trois jours avaient été simples et avec répit!- mais je ne dis rien, car la reine était la reine et nous n'avions pas le droit de la contredire. 

-Nous avons beaucoup travaillé jour et nuit, Madame, et malgré le manque de temps, nous avons pensé à vous et à votre défilé, et rien que le fait d'y penser nous a redonné du moral et nous avons pu terminer les trois œuvres, nous espérons fortement qu'elles seront à votre goût, ne serait-ce qu'une seule, Madame, dis-je. 

-Bien, pouvez vous soulever les draps s'il vous plait? 

Laine et Coquelicot se dirigèrent vers la première robe recouverte d'un drap de lin blanc, et le soulevèrent, pour laisser apparaître l'œuvre. 

-La première robe, Madame, dis-je, une pointe de nervosité dans la gorge.  

  

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La reine hocha la tête comme si elle réfléchissait à quelque chose. 

-Hum... C'est une robe à manches semi-longues rouge, avec un jupon non bouffant surmonté d'un autre jupon plus transparent et plus bouffant, une robe cintrée par un nœud papillon élégant et raffiné et quelques fleurs en fil de laine cousu, dis-je avec un peu d'hésitation, croyant que la reine n'écoutait rien de ce que je lui racontais, tout cela accompagné d'escarpins rouges vernis, ajoutais-je. 

-Bien très... original, dit-elle. 

Elle n'ajouta pas un mot et demanda qu'on soulève le deuxième drap. 

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