XIV- Serait-ce une nouvelle carrière?

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Les jours continuaient à défiler, répétant le même rituel chaque jour, chaque matin, chaque soir, aller, venir, dans la chambre de la reine. A croire que j'allais être résignée à ne faire que cela de ma vie. Aujourd'hui je n'étais pas aux sous-sol, en train de nettoyer les robes de la reine, car j'avais effectué ce travail le matin, espérant obtenir ces petites dix minutes de répit bien méritées. Alors, en regardant de droite à gauche pour ne pas me faire remarquer, je m'introduisais dans ma chambre incognito.

Heureusement, pour égayer mes journées monotones, j'avais réussis à décocher du papier aux sous-sols, il y en avait tellement que je pensais que cela ne gênerait pas qu'une petite dizaine de feuilles disparaissent de la pile. J'avais aussi emprunté un crayon, chose rare à l'époque. Alors, une fois assise à mon petit bureau,  je me mis à crayonner sur mes pages. Mais l'inspiration ne me revenait plus. Je commençais à ma lasser des robes longues et non-bouffantes, sans les ignorer, bien-sûr. Car en réalité, mon style de création ne plaisait pas forcément aux dames d'aujourd'hui. Il me fallait quelque chose de nouveau, qui pouvait me plaire, mais qui pouvait aussi plaire aux autres. 

Peu à peu, l'inspiration me revenait, et soudain j'eus un flash. Du court. Du court. Pourquoi les femmes n'auraient pas le droit de porter du court? Et si j'inventais ça?  

Malheureusement, les dix minutes étaient écoulées, il fallait que je reparte voir le reine. Alors, discrètement, je sortis de ma chambre à pas de velours, en fermant la porte lentement derrière moi. 

-Que fais tu dans ta chambre à cette heure-ci, Aude? Tu n'étais pas censé nettoyer mes robes? 

-Oh, Madame... A vrai dire... J'ai nettoyé les robes ce matin pour... 

Me prendrait-elle pour une gamine si je le lui disait? 

-Pour? 

-Pour... 

-Aude, tu peux me le dire tu sais. 

-Eh bien... 

-Ca suffit maintenant, parle! C'est un ordre! 

-En fait... je l'ai fait car je voulais avoir ces dix petites minutes pour profiter de dessiner... des robes...  Je sais... Je suis irresponsable, cela ne se reproduira plus, je vous le promet, dis-je en m'inclinant. 

-Tu as jusqu'à demain. 

-Comment cela? Je ne vous comprends pas, Madame, soyez plus précise s'il vous plait.... 

-Tu as jusqu'à demain, 8h00, pour me présenter tes dessins, j'en veux au moins trois. Je te laisserai rentrer à ta chambre plus tôt que possible si tu le souhaites. 

-Oh, Madame, je ne peux que vous remercier, je vous jure que ces trois dessins seront en face de vous demain, à 8h00. 

*

J'avais travailler toute la soirée sur ces trois dessins. Il était 7h50, j'observais mes dessins avec attention. Allait-ce lui plaire? Arrête de réfléchir et fonce dans le tas on en verrait bien le résultat, de toute manière. 

*

Arrivée dans les appartements de la reine, je toquais à la porte et celle-ci me dit d'entrer.

-Je sus venue vous présenter mes trois nouvelles œuvres, Madame, j'espère qu'elles vous plairons. 

-Je l'espère aussi, approche. 

-Les voici. 

La reine observa attentivement les dessins, comme si elle déchiffrait chaque trais de crayon, chaque signification. D'un air perplexe, elle me regarda et je crus qu'elle allait parler, faire un commentaire, qu'il soit positif ou négatif, mais au lieu de cela, elle ajouta:

-Hum... 

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Bonjour! Quatorzième chapitre publié, désolé pour l'attente, mais je voulais juste ajouter que je ne connais rien à la mode du Moyen Age, et que je ne sais pas s'il est vrai que les robes courtes n'existaient pas à l'époque, et je tiens bien sûr à préciser que c'est juste dans l'histoire, et bien sûr pas en réalité, que Aude invente un nouveau style de vêtement!  Merci, et à bientôt pour le quinzième chapitre! 


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