XVI-Un nouvel atelier pour une nouvelle équipe

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Ils me suivaient. Moi. Moi, qui avait l'habitude de suivre et non d'être suivie. Je me sentis un peu gênée, mais le poids de l'obéissance que j'avais donné, jour pour jour, retombait, oui, il tombait dans l'oubli. Bien sûr, j'étais toujours au service de la reine, mais j'avais des femmes et des hommes sous ma direction, et il fallait que j'assure.

-Vous savez, Madame, on est là pour vous donner des conseils, et vous servir, vous ne devez pas avoir peur de nous diriger, même si nous sommes plus âgés et plus expérimentés, vous ne devez pas être hésitante, vous aurez le droit de nous réprimander, comme de nous féliciter. Avec le but de bien vous servir et de vous honorer, nous nous sommes mis en tête de réussir, ces trois jours vont être courts, mais dès que nous nous y mettrons, chaque journée, chaque heure, chaque minute, chaque secondes, vous semblera plus longue. Aujourd'hui, nous avons comme mission de vous expérimenté, pour que vous soyez du même niveau que nous, voire même que vous soyez une personne plis haute et plus renommée que nous, Madame, n'ayez crainte, et soyez fière d'être ce que vous êtes devenue. 

Ces paroles me rassurèrent, et puis, même le fait que cette dame m'avait appelée "Madame" me faisait drôlement bizarre. Le temps que la couturière ait finit son récit, nous étions déjà arrivés à ma chambre. 

-Je vous remercie pour ce que vous venez de me dire, ma chère, cela me touche que vous soyez tous avec moi pour me soutenir. 

-Mais de rien, il n'y  pas de quoi. Oh, mais en fait, pourquoi nous avoir emmenés jusqu'ici? Nous étions censés aller dans une pièce spéciale non? 

-Oui, mais j'avais envie de vous présenter ma chambre et vous montrer tous les croquis et robes que j'avais réalisé auparavant. Nous sommes une équipe, maintenant, et j'ai besoin de votre avis sur mo travail. 

-Nous en sommes flattés, Madame, ajouta un homme. 

*

Après avoir approuver, commenter, critiquer mes œuvres, je me sentais libre, libre de les commander. Nous nous dirigeâmes alors vers cette fameuse salle, et quand nous l'atteignîmes, nous furent très excité et très ébahis par la splendeur de la pièce. Mannequins, épingles, aiguilles, tissus, dentelles, et autres éléments de couture étaient entassés là devant nous.

-Je comprends, maintenant, dis-je, la reine voulais aussi que nous nous fabriquions notre propre atelier, qui soit à notre image. Et pour cela, nous avons à disposition, une pièce et plusieurs éléments.

-Vous êtes très intelligente, Madame.

-Maintenant que nous sommes tous rassemblés dans notre nouvel atelier, j'aimerai fixer une règle, la plus importante de toutes.  

Je commençais à prendre de l'allure, du charisme, je n'avais plus peur de parler, je n'étais plus renfermée sur moi-même. 

-Laquelle, Madame? 

-Celle qui vous oblige et m'oblige aussi, à nous appeler par notre prénom respectif. Et c'est aussi pour cela, que j'aimerai que vous arrêtiez de me nommer "Madame". 

-Très bien, mais, comment devrions nous vous appeler maintenant? 

-Aude je vous prie, Aude, c'est parfait, ainsi j'aimerai aussi que vous me donniez vos noms. 

Ils se mirent devant moi, en une ligne horizontale, et chacun se présenta de la gauche, à la droite. 

-Mon nom est Hélène, et je suis la couturière principale de ce groupe, mais je ne le serai plus à partir de maintenant, bien sûr, dit la femme qui m'avait fait un long discours dans le couloir. 

-Maude, couturière. 

-Jean, fabricant de tissu et tisserand. 

-Arlène, couturière. 

-Miriane, couturière et spécialiste en matière de tissu. 

-Robert, couturier. 

-Et enfin, Laine et Coquelicot, nous sommes chargées de choisir le meilleur tissu possible avec l'aide de Miriane. 

Quand tout le monde fut présenté, nous nous mirent à ranger la salle, maintenant je n'avais plus trois jours, mais deux et demi. 

-C'est parti, les équipiers! lançais-je. 

-Oui! dirent-ils tous en chœur. 

*

Quand la pièce fut nettoyée et rangée, je disposais trois mannequins, ceux qui allaient me servir pour mes trois robes, un en plein centre de la salle, et les deux autres sur les côtés. Nous allions commencer la première tenue. 

-Nous allons commencer par confectionner la première robe que j'ai dessiné. Êtes-vous prêts? 

-Nous le sommes! lança Hélène. 

Et nous nous mîmes au travail, moi donnant des instructions et confectionnant la robe, eux me passant les objets dont j'avais besoin, et choisissant les meilleurs tissus, dentelles, broderie. Je sentais un fort lien qui nous unissait, même si Jean, le tisserand était plus renfrogné, nous nous apprécions, après tout, ce n'étais que le premier jour. 


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