De quel droit a-t-il osé? Et pour me dire ça en plus? Je le déteste. Je le hais parce que je l'aime et qu'il me fait souffrir.
Ses accusations m'ont vraiment prises au dépourvu, il m'a reproché de ne pas le laisser vivre sa vie tout comme je m'interdis de vivre pleinement la mienne. Il m'a avoué être obligé de flirter avec des femmes que je ne connais pas, par crainte de ma réaction. Selon lui, je lui fais payer tout ce qui leur est arrivé. C'est faux mais j'étais tellement choquée de l'entendre parler de ses ébats avec d'autres femmes que je n'ai rien dit. Puis il est parti. Il ne m'a pas écouté parler. Il a vidé son sac mais ne m'a pas laissée une minute pour en faire de même. C'est égoïste de sa part et je lui en veut.
Il a pris Diego avec lui et m'a assuré qu'ils allaient juste se promener. Qu'ils reviendraient quand nous serions calmé et disposé à parler.
Je suis depuis plusieurs heures assise dans le canapé à picoler en solitaire un bon vin que j'ai trouvé dans la cave. Je n'ai plus bu depuis bien longtemps. Depuis ce fameux soir, où ils nous ont abandonnés. Je ne sais pas combien de verres j'ai englouti mais j'ai quasi siffoné la bouteille. Avant de boire, je suis allé dans sa chambre. Il avait laissé son portefeuille à la même place que la fois précédente. Comme s'il cherchait à me rappeler tous nos conflits. J'ai eu besoin de savoir. De comprendre ce qu'il cachait. Ou plutot: celle qu'il cachait car je suis sûre qu'il est question de ça. Je voulais savoir à quoi elle ressemblait parce que je savais que le papier que j'avais fait tomber la dernière fois était en faite une photo de son secret. Pourtant, je n'en sais toujours pas plus à ce sujet parce que depuis tout à l'heure elle est posée devant moi, face cachée sur la table basse. J'aimerai vraiment savoir mais je n'y arrive pas. J'ai tellement peur de voir cette femme que j'imagine belle à en mourir. Cette femme qui j'en suis certaine le mérite bien plus que moi. Et surtout qui ne lui rappellera pas son passé.
Je suis complètement saoule. Je n'arrête pas de rire comme une gamine. Je me trouve lâche et entre chaque crise de rire, je m'amuse à m'insulter. C'est vrai quoi? Pourquoi n'ai-je pas le courage d'ouvrir les yeux ? Pourquoi suis-je si attachée à cet homme qui ne m'aimera jamais?
Je suis vidée, mes joues sont inondées, tant j'ai pleuré et continue de le faire. J'use le peu de force qu'il me reste pour tendre mon bras décidée à faire tomber ces fichues barrières qui emprisonnent mon coeur. Il a raison je ne peux plus le retenir, je dois le laisser filer entre mes doigts et avancer de mon coté. Pour ça, je dois faire face à la realité, et la réalité: c'est elle.
Mes doigts touchent le papier. Je vais retourner la photo. Je peux le faire. Il
faut que je le fasse. Mon coude tape dans mon verre qui vient s'échouer sur le carrelage. Le bruit du cristal brisé me tétanise. Je me penche pour rattraper les dégâts que j'ai causé mais mon taux d'alcoolemie étant ce qu'il est, je chute et me cogné la tête contre la table. Je suis une vraie loque. Je cherche un appui pour me relever mais mes paumes se posent au mauvais endroit. Pile sur les bris de verre. La douleur me fait grimacer. Je lève les mains et essaie de retirer les plus gros morceaux. Je suis en équilibre précaire, je glisse tenant entre mes doigts un gros morceau. Celui-ci vient s'appuyer sur mon poignet.J'ai une boule au ventre, je suis fatiguée. L'alcool me donne envie de dormir. Je ferme les yeux me disant que j'ai besoin d'un instant pour me redonner du courage et de la force.
Seulemeny l'instant doit avoir duré plus longtemps que prévue car à mon réveil c'est tout mon bras qui saigne. Le temps de me remettre les idées légèrement en place, je découvre la source de mon réveil. Mon portable sonne. Je n'ai pas envie de répondre alors je l'ignore. Mes yeux se posent sur la photo que je n'ai toujours pas regardé. Je l'attrape et la retourne enfin. Mon pouls s'emballe, c'est impossible. Tout mais pas ça!Je suis effondrée. J'attrape la bouteille et bois à même le goulot. Mon portable, sonne encore et encore. Je m'en moque, ils n'auront qu'à me rappeller plus tard. Là, je préfère noyer mon chagrin en silence. Je crois alors entendre le fixe qui retentit à son tour. Seul nos proches connaissent ce numéro. On nous appelle peu dessus, seulement en cas d'urgence. Mais je ne suis pas en état et puisque le doute subsiste quant à la véracité de ce son je préfére m'abstenir de tout déplacement et me rendors.
Mon sommeil est perturbé, je refais ce cauchemar avec ces cris et ces pleurs. Seulement, ce ne sont plus les mêmes. Ceux sont ceux de Jimmy et les siens. Les cris de Jimmy sont percutants et amplis de douleurs. Alors que lui paraît surtout stressé. C'est en l'entendant pleurer pour la première fois depuis bien longtemps que je me réveille. Ce n'est pas un rêve. Il est bien là, prêt de moi. Il m'ordonne de tenir bon, me supplie de ne pas le quitter comme ça. Il pleure et répète des phrases incomprehensibles disant qu'il ne s'en remettrait pas si je l'abandonnais alors qu'il avait plus que jamais besoin de moi. Il me traite de lâcheuse, d'égoïste pour se rétracter aussitôt et s'insulter. Je l'entends parler de choses graves, de Jimmy et de Diego qui ont besoin de moi eux aussi. Je suis dans le vague, je ne l'entends qu'à moitié. J'ai l'impression d'être attiré vers un autre monde et me met même à rêver de sa bouche sur la mienne, de ses bras qui me tiennent. Dans mon songe, il me promet de ne pas partir, de ne plus me laisser seule. Il dit m'aimer mais ce n'est qu'un rêve, je le sais parce que dans la vraie vie, jamais il ne s'aventurerait à dire des choses comme ça. L'amour ça blesse et ça n'est plus un sentiment que l'on parvient à partager de notre temps parce qu'il est trop souvent le témoin d'une désillusion.
Je me réveille alors que je suis dans sa voiture mais il n'est pas là. Je me demande comment je suis arrivé là mais en l'apercevant dehors en train de fermer la porte de notre maison à l'aide mon trousseau de clés, je commence à comprendre. Je n'ai pas tout inventé, il était bien là. Mais pour ce qui est des paroles et tout le reste, je reste incertaine. Quelque peu rassurée toutefois du fait qu'il ne soit pas parti, je décide de me rendormir.
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Fini De Vivre Dans Le Passé .
RomanceVous est-il déjà arrivé de vous réveiller un beau jour en vous disant que vous feriez mieux de rester au lit car une appréhension mystérieuse vous habitait? Ça m'est arrivé une fois. Je me rappelle avoir très mal dormi. J'ai fait plusieurs cauchemar...