Fini De Vivre Dans Le Passé .

chapitre 15

Le sourire de ma nouvelle "amie" s'évapore, je savais que je n'aurai pas dû poser cette question. J'avais bien senti qu'on me cachait quelque chose à propos de l'accident, de lui. Elle ouvre et referme la bouche tel un poisson rouge, en d'autre terme ça aurait pu être comique, mais il n'est pas l'heure de plaisanter.

- je pensais que Monsieur Palmers vous en avait parlé, s'excuse Michèle.

Je secoue la tête timidement avant de la baisser vers mes mains qui font des rondes entre elles. Mon matelas s'affaisse légèrement et sa main vient se poser sur le meli-mélo que font les miennes.

- eh calme-toi il va vite aller mieux. C'est un battant comme toi.
- il n'est pas...
- mort?

J'ai la gorge nouée et une grande envie de pleurer du coup je n'arrive même plus à acquiescer oralement alors, je fais un simple signe te tête.

- ma jolie, ton frère a eu un terrible accident mais il est encore de ce monde. Les médecins font de leur mieux pour qu'il s'en sorte avec le moins de séquelles possible mais...

Une fois de plus, elle est interrompu par l'ouverture de cette fichue porte. Je suis prête à crier sur le nouvel arrivant mais en le voyant arriver avec mon trésor dans ses bras, ma colère s'efface automatiquement.

Diego a les larmes aux yeux et tend les bras vers moi. Il a l'habitude de venir me voir quand ça ne va pas. Je suis sa petite mère.

- Rooo bobo. Aime pas bobo. Mal bobo.
- oh mon trésor, aller viens dans mes bras.

Tout de suite contre moi, son chagrin diminue. Michèle se redresse pour nous laisser de la place. Elle s'excuse de ne pas pouvoir rester plus longtemps car elle a d'autre patients qui l'attendent et quitte la chambre.

- le médecin voulait vérifier certaines partie de son corps qui étaient un peu enflées hier après le choc mais hormis des hématomes et les blessures qu'on lui connaissait déjà il n'a rien de grave.
- bien. Tu vois mon trésor tu es un champion tu as presque rien eu.
- oui mais pa'ain? L'est où? Moi a pas vu lui. Lui boulot?

Je vois que je ne suis pas la seule à me poser des questions et à en croire la tête de son papa, la réponse n'est pas belle à entendre.

- disons que pendant un certain temps parrain ne pourra plus te courir après. Mais il va s'en remettre.

Il dit ça pour son fils mais je sais qu'il ment. Jimmy ne va pas bien. Est-ce qu'il est réveillé au moins? Il a passé les trois quart de son temps avec nous, si Jimmy ne va pas bien sachant que nous, nous sommes ensemble pourquoi ne va-t-il pas le voir davantage.

- Diego, tu devrais essayer de dormir pour mieux guérir d'accord?
- mais...
- tu te rappelles quand on est malade, on a besoin de sommeil. Comment vas-tu gagner contre tes bobos si tu ne dors pas?
- agné?
- le premier guéri à le droit à un cadeau. C'est bien connu!

La bouche en coeur et les yeux pétillants de malice, il hoche la tête et lève les bras pour que son père le dépose dans son lit. Ce dernier lui caresse les cheveux quelques secondes et en moins d'une minute, la respiration du petit se fait déjà plus lente. Il a rejoint les bras de Morphée.

- je n'ai jamais compris comment on pouvait s'endormir aussi vite, souffle-t'il.
- il tient ça d'elle.

Il hoche la tête, et vient s'installer à mes côtés après avoir embrassé Diego. Il est épuisé, je sais qu'il dort très peu depuis notre arrivée. Je l'observe sans retenu mais lui regarde dans le vide. Sa pomme d'Adam fait du bruit quand il deglutit et une larme s'échappe et vient glisser sur sa joue recouverte d'une barbe de trois jours qui lui va à ravir, soit dit-en passant.

- vas, je t'écoute. Je crois que je suis prête à entendre. Il faut que je sache et tu as besoin d'en parler.
-Une voiture leur est rentré dedans alors qu'il sortait du parking du restaurant dans lequel nous nous sommes rejoint. Ça s'est passé sous mes yeux et je n'ai même pas pu agir.

Il s'en veut mais il n'y a pas de raison à ça. Personne ne peut prévoir ce genre de chose, j'ai mis du temps à le comprendre par le passé et je sais combien c'est douloureux de se sentir coupable.

- j'ai vu la voiture déboulée de la gauche et droit sur eux, elle roulait vite, trop vite. J'ai hurlé sur lui pour qu'il recule mais, il n'en a pas eu le temps, elle les a poussé sur plusieurs mètres. J'ai cru les avoir perdu surtout quand la voiture s'est retrouvé coincé entre l'autre véhicule et un poteau des Télécoms.

Nous pleurrons tous les deux en coeur en tâchant de rester les plus discrets possible pour que Diego se repose, mais c'est compliqué quand notre gorge est nouée et que notre coeur se serre.
J'attrape sa tête et le tire contre moi autant pour le consoler que pour tenir bon. Le contact de nos deux corps étroitement serrés est un délice. Malgré les circonstances, je savoure chaque instant en sa présence. Ça aura au moins eu le mérite de nous offrir ce rapprochement qu'on se refusait depuis tellement longtemps.

- Il dort toujours. Ils l'ont plongé dans un coma artificiel le temps de panser ses blessures les plus graves. On ne connait pas encore toutes les séquelles qu'il aura parce qu'il ne s'est pas encore réveillé mais une chose est sûre, il ne courrera plus Vi'. Ils ont rien pu faire. Sa jambe...