Fini De Vivre Dans Le Passé .

chapitre 17

Diego devait être épuisé car il a énormément dormi et c'est une bonne chose dans le fond car j'avais grandement besoin de ce moment entre parenthèse. J'ai beaucoup réfléchi depuis son départ, l'avoir rejeté m'a fait un bien fou sur le moment mais ensuite je n'ai eu de cesse de cogiter. C'est toujours le cas en ce moment. Bien que je lui ai promis de l'appeler au réveil du petit trésor, j'éprouve une difficulté à agir depuis ces cinq dernières minutes. A son réveil, le petit n'a pas arrêté de l'appeler, il a fait un mauvais rêve dans lequel son papa partait et ne revenait plus jamais (si j'ai bien compris, chose compliqué avec le vocabulaire des enfants de cet âge). Quand on dit que les enfants sont de vrais éponges ce n'est pas pour rien, il a dû sentir que quelque chose de cet acabit se tramait. Je n'arrive pas à le rassurer parce que moi aussi je suis terrorisée par cette idée. Non pas que je pense qu'il partirait sans son fils mais plutôt sans moi, sans nous. Jimmy et moi. J'ai beau haïr le mal qu'il me fait subir depuis toutes ces années, je ne veux pas pour autant qu'il s'en aille. Je ne le supporterai pas.

Mon infirmière préférée entre dans la chambre, sur son visage se dessine un air sombre. Elle ne me dit rien et approche de Diego qu'elle vient prendre dans ses bras.

- alors mon bonhomme, on est malheureux?
- papa, Ze veux papa!!

Elle se tourne vers moi et fronce les sourcils. J'essai de lui sourire mais je n'y arrive pas. Mes yeux se mettent à pleurer tout seul, je pensais que mon corps avait finit d'écouler ses réserves de larmes mais il faut croire que j'en ai plus que la moyenne.

- il y a un soucis avec son papa?
- non, je devais le prévenir quand le petit se reveillerait mais...
- ok j'ai compris. Je vais aller chercher un fauteuil et après nous irons le chercher, ça te va Diego?

Mon petit trésor cesse enfin de pleurer et hoche la tête le sourire aux lèvres. Tandis que Michèle nous quitte quelques instants, Diego se fait impatient. Il chante et rit dans son lit, joyeux de retrouver très vite son papa. Il va pouvoir profiter de ses bras, de ses baisers et ses caresses pendant que moi je resterais terré dans cette chambre aux allures triste et impersonnel. Je l'envie, ma famille me manque. Il me manque. Mais je sais que j'ai pris la bonne décision. Quand nous quitteront cet hôpital je ferais tout pour que nos chemins ne se croisent plus et j'avancerai à mon tour dans la vie.

................

Quelques heures plus tard, Michèle fait son grand retour accompagné de mon petit homme. Ils ont l'air hyper joyeux er je m'interroge sur les raisons de ces faits. Ils échangent des regards complices alors que je cherche à savoir mais personne ne consent à me dire quoique ce soit. Il paraît que c'est une surprise.

Je déteste les surprises. Les dernières qui m'ont été faites n'étaient pas des plus appréciables.

Diego enfin remit dans son lit et les barreaux remonté, la petite dame se tourne vers moi un sourire jusqu'aux oreilles.

- j'ai deux bonnes nouvelles!!
- ah?

Encore une fois, j'assiste à cet échange de regard complices que je ne comprend pas. Diego et comme un lion dans sa cage, il ne tient plus en place et tape des mains. Pressé de voir ma réaction.

- on lui dit,demande l'infirmière.
- ouuiiiiiiii!!!!!!!!

Je suis heureuse de le voir aussi gay, ce  petit à tendance à agir comme un baume sur ma personne. Un sourire lui suffit pour panser la moindre de mes blessures. Je l'aime plus que tout au monde et j'espère qu'un jour je pourrai avoir un enfant qui lui ressemblera trait pour trait.

- bien alors par où commencer ... se moque Michèle en faisant perdurer le suspens. Ah oui, je sais! Donc il semblerait que..., nouveau sourire complice, ce grand garçon, continue-t-elle en l'indiquant par un signe de la main, n'ait plus de risque à appréhender concernant ses blessures.

Fier comme un coq mon petit trésor me montre ses biscottos et chante qu'il est un champion, qu'il est costaud comme spider-man son super-héros préféré.

- Il va pouvoir retrouver sa maison dès demain mais aujourd'hui, il voudrait encore tenir compagnie à sa petite-maman qui est condamnée à rester encore un peu avec nous à cause de l'infection d'une de ses plaies...

Il va partir? Où est la bonne nouvelle dans tout ça? Il n'y aura personne à la maison pour les retenir. Et s'il décidait de partir maintenant? Je commence à paniquer et Michèle le remarque. Elle s'approche de moi et vient poser une main réconfortante sur mon épaule.

- Monsieurs Palmers a aussi promis à Diego de venir vous rendre visite tous les jours surtout que...
- surtout?

Si je la trouvais pétillante de joie jusqu'à présent, Michèle rayonne encore plus à présent. Je ne sais pas ce qu'elle souhaite me dire mais je sais que cette nouvelle me fera bien plus plaisir. Il n'y a qu'à regarder son regard chaleur et bienveillant.

- demain vous aurez un nouveau compagnon de chambré.

Hein? Mais c'est quoi ce délire? En quoi est-ce une bonne nouvelle? Elle se fou de moi?

- on va vous changer de service à titre exceptionnel. Monsieur à réussi à convaincre le directeur de l'hôpital. Vous allez vous rapprocher de votre frère. Ainsi vous pourrez naviguer comme vous le souhaiterez d'une chambre à l'autre. Il aura besoin de vous à son réveil. Besoin de sa famille.

Je vais revoir mon frangin. Pour la première fois de la journée je pleure de joie. Je vais retrouver le dernier membre important de ma famille. Mon pilier. Mon roc.