Je m'accroupis et passe tant bien que mal entre les deux garçons pour attraper le pommeau de douche. Son torse appui contre mon dos ce qui fait que la position n'est pas des plus appréciables connaissant notre entente depuis deux ans. Mais aux grands maux les grands remèdes. L'objet du désir en main, je joue avec la seconde pour faire couler l'eau. Diego qui se débat avec frénésie parvient à s'extirper des bras de son père et donne un coup dans ma main ce qui me fait lâcher le pommeau. Je suis trempée et je ne suis pas la seule à ce que j'entends. Je commence à gronder mon petit homme qui fait beaucoup moins le fier tout à coup.
Je mets de côté le fait que mes vêtements sont imbibés d'eau, après tout j'ai l'habitude, et d'ordinaire je suis seule à gérer la petite terreur. Je le rince pendant que son père vide la bassine dans le lavabo. Diego fait la tête et ça tombe bien parce que nous aussi. Tous les soirs c'est la même chose, je vais finir par lui retirer le plaisir du bain s'il continue. Je lui fais d'ailleur part de mon idée et sa moue s'accentue.
- voilà tu es prêt à sortir. Y a plus qu'à te sécher et te mettre en pyjama.
- ça devrait le faire maintenant. Je te remercie pour le coup de main.Ça faisait longtemps qu'il ne m'avait plus autant parlé d'un coup, sans que ce soit pour me faire des reproches. Je suis surprise et prend du temps à sortir de l'état de confusion qui m'a pris face à ce pas qu'il a fait vers moi. Quand mes neurones reviennent enfin, j'écarte Diego et le rend à son papa.
- tite maman ze t'aime padon d'aoi mouiller toi.
- ce n'est rien mon trésor. Je vais aller me mettre en pyjama moi aussi. Je compte sur toi pour être sage d'ici là.Je lui souris mais quand mon regard remonte au visage de son père, mon sourire se fane. Le regard noir et la mâchoire serrée, il garde le visage rivé vers le bas pour fuir le mien. Ce moment de remerciement aussi sympathique eut-il été, fut bien trop court à mon goût, mais c'est pas plus mal comme ça. Au moins, je ne me laisserai plus tenter par ses beaux yeux.
Je le contourne et quitte la pièce devenue beaucoup trop étouffante. Je me dirige vers ma chambre et ouvre mon tiroir de commode pour en extirper un pyjama, seulement je n'en ai plus. Je sors donc et vais dans la chambre de Diego où je me rappelle avoir déposé un bac de linge propre cet après- midi. Sur le dessus de celui-ci, je trouve mon bonheur. Je retire ma chemise et mon pantalon pour les poser sur le rebord du lit bébé. Seulement, sous le poids de mon pantalon quelque chose qui devait être en équilibre précaire sur le meuble tombe par terre. En me penchant pour ramasser l'objet en question, il s'avère qu'il s'agit de son portefeuille. Je l'attrape pensant le remettre à sa place mais en le soulevant un papier s'en échappe. Je peste contre ma maladresse et à quatre pattes étend mon bras pour attraper le bout de papier qui s'est fait la malle sous le lit. Mes doigts effleurent la chose, j'arrive peu à peu à la ramener vers moi et quand je l'ai enfin, je laisse exprimer mon soulagement dans un gémissement.
Fière de moi, je me retourne avec le papier en main et m'assied à même le sol pour me remettre de ma courte séance d'étirements quand, mes yeux rencontrent une silhouette qui n'était pas là juste auparavant. Ses yeux brillent d'une lueur que je ne lui ai plus connut depuis des années, ils fixent ma croupe. J'hocquète de surprise, ce qui a le mérite de le faire sortir de sa contemplation.
- ça t'amuse de te balader en sous-vêtements dans la chambre du petit?Son ton est moqueur plis qu'autre chose et me fait rougir comme jamais. Je suis contente de le voir de nouveau aussi joueur et j'aurai pus lui faire remarquer que le spectacle ne semblait pas lui déplaire vu son absence de réaction mais je n'y arrive pas. Trop morte de honte d'avoir été ainsi exposé.
Au bout de deux secondes à peine, son visage se transforme pour la énième fois, en colère. Je pense d'abord que c'est mon manque de réaction face au grand pas qu'il vient de faire qui le rend furieux, mais j'ai tord.
- Attend,mais c'est à moi ça! Tu fouilles dans mes affaires maintenant?
Je suis la direction indiquée par son index incriminateur et tombe sur la photo que je tiens dans ma main. Je n'ai pas le temps de la regarder qu'il me l'arrache des mains. Fou de rage il m'ordonne de quitter cette pièce et de ne plus me présenter ainsi devant lui. J'attrappe mon pyjama alors qu'il encercle mon bras pour me tirer hors de la pièce. La porte claque derrière moi, j'ai mal, il a serré trop fort sa main autour de moi à tel points que je sens que je vais garder la trace de ses doigts. Comme si j'avais besoin de ça pour me rappeler l'emprise qu'il aura toujours sur moi.
- Vivi, qu'est-ce qui se passe? J'ai entendu la porte claquer et..., commence mon frère paniqué avant de s'arrêter pour me demander avec humour: Qu'est-ce tu fou en tanga dans le couloir bordel? C'est pas un peu trop direct comme approche?
Je sais qu'il le fait pour me remonter le moral mais rien y fait, j'éclate en sanglots et m'échappe de son étreinte pour m'enfermer à double tours dans ma chambre . Je ne veux plus jamais en sortir, j'ai beaucoup trop honte. Je n'en peux plus de me sentir ainsi rejetée ça devient invivable. Si Diego n'avait pas été là, j'aurai depuis longtemps foutu le camps d'ici, où je lui aurai demandé de trouver un autre toit mais à présent je ne peux plus le faire. Une fois de plus, il faut que je pense au bonheur des autres avant de penser à moi.
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Fini De Vivre Dans Le Passé .
RomanceVous est-il déjà arrivé de vous réveiller un beau jour en vous disant que vous feriez mieux de rester au lit car une appréhension mystérieuse vous habitait? Ça m'est arrivé une fois. Je me rappelle avoir très mal dormi. J'ai fait plusieurs cauchemar...