chapitre 13

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La porte s'ouvre et se referme durement. Ce n'est pas une infirmière ou un médecin, mais bien lui qui revient. Il n'a pas l'air content.
Il s'assoit dans son fauteuil, sort son portable et répond à un appel qui tombe à pique pour nous empêcher de parler.

- papa colè'e!!

J'en ai bien l'impression et c'est ce qui m'inquiète.

- allo, gronde-t'il.

Je n'apprecierais pas qu'on me parle ainsi et à en croire son visage déformée la personne au bout du fil est en train de le lui reprocher.

- arrête Kessy, ce n'est pas le moment. C'est une mauvaise journée. Je suis à l'hôpital.

Kessy? Qui est-ce? Sa copine? Est-ce elle la mannequin qui posait avec lui sur les photos? J'ai cru lire un prénom qui y ressemble la dernière fois. Si c'est elle, je comprend qu'il soit amoureux d'elle. Elle est belle.

- non ce n'est pas pour moi. C'est pour... comment ça tant mieux? Tu ne sais même pas de qui il s'agit.

Non, elle ne le sait pas mais elle ne nous connaît pas non plus.

- oui, elle est concernée mais...

Je me sens vilaine d'écouter sa conversation mais en même temps je me dis que s'il n'était pas d'accord il serait partit.

- Diego, a eut un accident, souffle-t'il la gorge nouée et le ton plus doux.

Je ne sais pas ce qu'elle lui dit mais ça à l'air de l'apaiser. Il répond à quelques questions sur l'état de santé de mon trésor puis ils changent de sujet. Ça parle de travail si j'ai bien compris. J'en ai marre de le voir toujours en train de bosser. Il est censé être en vacances pour profiter de son fils et pourtant...

Quelqu'un entre discrètement dans la pièce. C'est encore la bécasse de tout à l'heure. Elle n'a pas l'air préoccupé du fait qu'il soit au téléphone puisqu'elle vient poser sa main sur son épaule. Il ne l'a pas vu venir et sursaute avant de demander d'un ton sec à l'infirmière ce qu'elle lui veut. Celle-ci, bats des cils et se penche plus que de raison pour attirer son regard vers son décolleté un peu trop echancré si vous voulez mon avis.

- je voulais te présenter mes excuses Killian. Je sais que le prétexte que j'ai trouvé pour t'embrasser n'était pas des plus fin mais depuis que tu m'as payé ce café ce matin...

Depuis quand est-ce qu'elle le tutoie? Et c'est quoi cette histoire de café? Je croyais qu'il avait quelqu'un dans sa vie.
 
La personne à l'autre bout du fil doit être furieuse. J'entends qu'elle crie dans le combiné alors qu'il n'est même pas en haut parleur. Je crois même qu'elle insulte l'infirmière. On est deux à ne pas l'aimer dans ce cas. Un point pour elle. C'est toujours ça de pris quand on sait ce qu'elle perd d'avance en le choisissant lui alors que moi je ne pourrai jamais l'avoir à moi toute seule.

- Kessy je te rappelle j'ai un problème à régler, dit- il blasé avant d'ajouter en me regardant, et rassure-toi je ne couche pas avec elle si c'est ce que tu crois.

Là, le doute s'empare de moi, est-ce à elle qu'il s'adresse, ou à moi? Quoi qu'il en soit, il ne lui laisse pas le temps de protester. Et se tourne vers la jeune femme qui lui sourit sans se douter du feu qu'elle vient de créer en lui. Elle a grillé toutes ses cartes sans le savoir. Il déteste qu'on lui mente et qu'on abuse de sa gentillesse.

- Toi, dehors. Il faut qu'on cause et je n'ai pas envie que le petit entende le fruit de ma pensée. Ses oreilles sont trop fragiles pour ça.

Complètement aveuglée par l'homme qu'il représente, elle obéit et se dirige vers la porte en se dandinant comme une chatte en chaleur. Elle est pathétique. Et dire qu'elle est infirmière. Comment a-t-elle fait pour obtenir son diplôme?

Ils ont à peine quitté la pièce que j'entend sa voix rempli de colère, cracher son venin. Ça crée de l'animation dans le couloir à ce que j'entends mais je suis déçue, je ne peux même pas me lever pour les espionner.

- papa paati? Papa olèye?
- ne t'en fais pas il va bientôt revenir, il éloigne juste la méchante infirmière de nous.
- oui mésante. Elle dit toi pas zolie et diote. Ze sait pas ce c'est diote mais moi pas aimer elle. Elle vilaine.

Encore une fois la vérité sort de la bouche des enfants mais ce qui me rassure c'est que son père ne se soit pas laisser prendre par le physique de la jeune femme.

Le calme reprend sa place dans le couloir. J'en profite pour raconter des histoire à Diego et pour le faire rire. C'est ma bulle de bonne humeur. J'aime entendre ce son sortir de sa bouche c'est dépaysant, ou mieux, un véritable bonbon.

- eh bien je vois que ça rigole par ici,  chantonne une voix depuis la porte.

Mon infirmière fait son entrée accompagnée d'un médecin. Ce dernier s'approche de Diego et lui explique qu'il vient le chercher pour le faire visiter des recoins secrets de l'hôpital. Mon petit trésor ne cache pas sa joie et se laisse emporter par son nouvel ami.

La gentille dame vérifie mes perfusions et prend ma tension tout en me faisant la conversation.

- ils doivent refaire quelques examens pour s'assurer que tout va bien pour lui. Son papa l'attend dans le couloir. Il avait besoin de souffler avant de le retrouver. Je suis désolée pour la petite nouvelle, elle est jeune et n'a pas l'air d'avoir l'habitude qu'on lui résiste mais cette fois c'est aller trop loin.
- ce n'est pas à moi qu'il faut dire ça mais à lui.

Ma remarque la prend au dépourvu. Elle interrompt ce qu'elle faisait et tourne son visage vers moi pour y déceler ce je ne sais quoi qui la chagrine.

- c'est tout de même votre compagnon. Vous êtes dans ce lit et...
- nous ne sommes pas ensemble nous ne l'avons jamais été.

Fini De Vivre Dans Le Passé .Où les histoires vivent. Découvrez maintenant