chapitre 20

1 0 0
                                    

Je pèse mes mots avant de les lui sortir, je ne veux pas qu'il s'imagine qu'il me fait le moindre effet. Je suis vacciné pendant un bon bout de temps quant aux hommes. Enfin, le croire me fait espérer.

- je suis libre comme l'air, dis-je enfin, mais... je ne suis pas intéressée par votre personne si ça peut vous rassurer.
- oui vous avez certainement raison. C'est bien que les choses soit claire entre nous, répond-il maussade.

On dirait qu'une fois de plus j'ai piqué son égo de mâle adulé et craint. Ça me fait drôlement sourire. Je me délecte de le voir perdu comme il l'est.

- je peux te poser une question?
- allez-y toujours.

Il hésite mais je vois que quelque chose le tracasse pourtant je ne l'aide pas. Après tout ça fait du bien de ramer une fois de temps en temps. Ça aide à se remettre en question et il en a bien besoin.

- quand tu dis que tu n'es pas intéressé est-ce que c'est parce que tu les préfère avec une poitrine et un joli petit cul ou...
- vous n'êtes pas croyable vous les mecs, vous pensez sérieusement que parce que vous avez une belle gueule on va oublier le reste?

A voir son visage refermé, il n'apprécie pas tellement le fond de ma pensé. Eh oui mon coco, la vie ce n'est pas tout pour les beaux rien pour les gens normaux. Certe c'est un plus mais l'intérieur est aussi très important. Personnellement, je préfère un mec banal mais intelligent et gentil, qu'un canon comme lui mais exécrable. Énervée, je me retourne sur ma couchette et essaie de dormir. Demain sera un jour meilleur. Je l'espère.

.........

Une infirmière est venu le chercher pour le prévenir de son rendez-vous avec le medecin qui va prendre en main sa rééducation. Depuis hier, il ne m'a pas adressé la parole, j'avoue que même s'il m'énervait ça me faisait du bien de parler avec quelqu'un.

Aujourd'hui, je suis autorisée à me lever mais je dois faire attention à cause des nombreux vertiges qui persisistent encore. Je me tiens à ma perfusion et avance vers les toilettes quand on entre dans la chambre. Je pense d'abord qu'il s'agit de Fred, mon voisin de chambre, mais me retrouve nez à nez devant Lui.

- que fais-tu debout?
- on m'a autorisé. Et toi, que fais-tu ici je pensais avoir été claire?
- tu n'as pas lu mon message?
- Si.

Il vient me faire une bise, je recule légèrement. Ça le blesse mais il ne dit rien. Il retire sa veste et va la poser sur le fauteuil de la chambre. J'en profite pour m'enfermer dans les toilettes.

Quand je reviens j'assiste à un sacré duel entre Fred et lui qui lui bloque le passage. Il est penché sur son fauteuil et semble lui parler mais je n'entends pas ce qu'il dit. En revanche, je ne rate pas le sourire taquin que Fred me fait, ni son clin d'oeil. Quand il le voit faire, il se retourne brusquement.

- Putain, mais tu pourrais pas accélérer là? Il a une vue plongeante sur ton cul avec le miroir de l'armoire, tu ne vois pas?

Sonnée, je me retourne et note qu'en effet, ils peuvent voir tous les deux mon dessous à cause de cette fichue blouse.

- fallait penser à m'amener d'autres vêtements si ça te dérange tant. Et puis le plus gênant  ce n'est pas ce que lui voit mais plutôt ce que toi tu regardes.

Je sais que c'est petit mais dans le fond ce n'est qu'un juste retour après toutes ces années à le voir se balader torse nu, en short de bain et pire en caleçon, sous mes yeux. Fred éclate de rire avant d'ouvrir son armoire d'où il extrait un pantalon.

- tiens joli coeur, couvre ton petit cul. Ça serait dommage que Monsieur confonde avec ta jumelle et outrepasse ses droits!

La remarque de Fred le fait voir rouge. J'avoue qu'elle me blesse également mais je préfère rien dire en sa présence.

- et puis je devrais être le seul à voir ce qu'on voit à présent tu ne crois pas?

Là, il me fait clairement comprendre que je dois jouer le jeu. Je ne sais pas ce qu'il lui a dit mais après son départ une discussion s'imposera. J'attrappe le pantalon en marmonnant un "oui". Le dos tourné à eux, j'enfile le vêtement et quand j'ai enfin terminé je remarque qu'il n'a toujours pas bougé et qu'il serre dangereusement les poings.

- Mon chéri, ça te dérangerait si je te demandais de nous laisser deux petites minutes?

Mon complice se fait hésitant mais finit par hocher la tête et sory de la chambre. Il nous avertit qu'il va chercher un chocolat dans le distributeur mais qu'à son retour notre "discussion" devra être terminée. Toutefois avant de nous abandonner il me fait signe de le rejoindre dans le couloir.

Lui fait la gueule voyant que je le suis mais me laisse faire. Je suis adulte il n'a pas le droit de m'en empêcher, je suis assez grande pour prendre mes décisions.

Fred me fait signe de fermer la porte derrière moi quand c'est chose faite, il me sourit comme un bienheureux. Mais quel crétin, il est fier de lui en plus de ça.

- ça va aller avec lui, tu es sûre?
- oui ne t'en fais pas.
- ok. Reste sur ton lit et si tu as un problème tu appui sur le bouton d'appel. Je vais dire bonjour au frangin ça va lui faire pousser des ailes et moi je pourrai surveiller le voyant de la chambre. A toute CHÉRIE, me chambre t'il avant de tracer sa route.

Fini De Vivre Dans Le Passé .Où les histoires vivent. Découvrez maintenant