CHASED - TERMINÉE

V

Cela fait quelques jours que je me suis absentée du lycée. J'ai prétendu avoir contracté une maladie pour justifier mes absences, autant vis-à-vis de l'établissement que de mes parents. Je veux éviter d'attirer l'attention de l'administration et surtout, je ne veux pas inquiéter mes parents davantage.

Je n'ai aucune envie de confronter Elsa, ni même de faire face à Lukas. C'est pourquoi je préfère rester chez moi, dans ma « Safe place ». Je ne sors pas de chez moi pendant la journée, je préfère faire ça la nuit pour éviter de croiser quelqu'un. C'est plus apaisant.

Il est actuellement 2 heures du matin, mes parents dorment profondément. C'est le moment pour moi de me lever et de m'habiller. Je choisis une tenue simple : un jean noir usé avec un gros pull à l'effigie du groupe AC/DC que mon père m'a offert pour mes 17 ans.

Je descends prudemment les escaliers, enfile mes chaussures et quitte la maison sans faire de bruit. Je me promène dans la rue sans but précis, je veux juste prendre l'air. Mais en arrivant près d'un parking, j'aperçois une grosse voiture noire et quatre hommes. J'avale difficilement ma salive et continue mon chemin sans faire de bruit. Cependant, quelque chose attire soudainement ma curiosité.

— Alors, Miller, où sont mes 2400 balles ?

La voix qui a prononcé cette phrase était très menaçante et, de plus, il n'y a pas quarante Miller dans le coin.

Discrètement, je me faufile derrière une voiture pour écouter le reste de la conversation.

— Écoute, je ne les ai pas. Je n'ai pas réussi à les avoir. Je te les donne le plus tôt possible. Dis Miller avec une voix beaucoup moins confiante qu'en temps normal.

L'homme en face de lui rigole d'une façon très machiavélique et poursuit.

— Oh, Harvey, je t'avais dit une semaine et t'en ai laissé deux. Et malgré ça, tu n'as toujours pas mon fric. Est-ce que tu ne te foutrais pas de ma gueule là ?

— Je te jure que non, je fais au mieux mais avec tous ces gosses de riche au milieu et leur vieille daube, je n'arrive pas à vendre.

— Alors tu devrais avoir ma came dans ce cas ?

Il y a un silence et Miller baisse la tête. L'homme ricane encore puis se retourne vers les deux autres hommes à ses côtés.

—Nick, Z, montrez-lui comment ça fonctionne chez nous.

Les hommes se rapprochent dangereusement de Miller, le frappant violemment. Un coup brutal de la part du métis l'a envoyé au sol, suivi par une série de coups de pieds assénés par le blond. Cette scène me tord l'estomac, et je baisse instinctivement les yeux pour ne pas la voir. Pourtant, les gémissements de douleur de Miller résonnent durement dans mes oreilles. Je ne peux pas rester sans agir.

Dans un élan de réflexion rapide, je trouve une astuce pour faire fuir les agresseurs. J'allume le flash de mon téléphone vers leur direction et hurle d'une voix ferme « POLICE ! » tout en espérant que mon stratagème fonctionne. La situation prend une tournure rapide : les trois hommes s'engouffrent dans leur voiture et prennent la fuite. Pendant ce temps, Miller, visiblement mal en point à cause des coups reçus, tente de se relever pour s'éloigner, mais ses blessures l'en empêchent.

— Miller, c'est moi, Hannah ! Dis-je en courant vers lui.

Il fronce les sourcils alors que j'éteins le flash de mon téléphone pour laisser les lampadaires nous éclairer. Je l'examine attentivement en m'agenouillant à côté de lui.

— Aïe, ce n'est pas beau à voir... Dis-je en plongeant mon regard dans le sien, y décelant un soupçon de soulagement.

— Bordel, Hannah, qu'est-ce que tu fais là ? Il grogne, manifestement affecté par la douleur.