CHASED - TERMINÉE

XIII

Allongée dans les bras d'Harvey, la tête reposant sur son torse, je laisse mes doigts effleurer doucement son avant-bras. Mes pensées s'entremêlent aux paroles récentes d'Harvey. Il veut résoudre son problème de drogue, mais il a besoin de moi. Comment suis-je censée résoudre un problème que je ne comprends pas ?

— Qu'est ce qui te tracasse ? Lance Harvey.

— Rien, pourquoi me demandes-tu ça ? Je relève les yeux vers lui.

— Tu as arrêté tes caresses et tu regardes dans le vide. Dis-moi ce qui ne vas pas. Dit-il en passant sa main dans mes cheveux.

Je remets correctement ma tête sur son torse et pousse un soupir.

— C'est juste que... J'hésite encore un moment. C'est juste que je ne sais pas comment t'aider... J'avoue enfin.

— Ta présence me suffit pour trouver le courage de tout arrêter. Répond-il.

Je relève à nouveau la tête vers lui.

— Et pour Lewis... ? Je tente.

Il fronce les sourcils.

— Pour Lewis, c'est une autre affaire que je dois gérer seul. Dit-il fermement.

­— J'ai le droit de connaître l'histoire... ? Je demande.

— Hannah... Il lâche dans un soupir.

— S'il te plaît, je le coupe, j'ai besoin de savoir...

Harvey se redresse et je crains de l'avoir vexé, de le voir partir. Finalement, il s'assoit simplement dans le lit.

— Es-tu sûre de vouloir savoir ? Demande-t-il, le regard empreint d'inquiétude.

— Oui, je hoche la tête, et non ça ne changera pas mon avis sur toi. J'ajoute dans un sourire tendre.

Il esquisse un léger sourire avant de prendre une inspiration.

— Lewis, c'est un mec que je connais depuis un certain moment. En fait, je l'ai rencontré quand j'ai commencé à vendre. Il jette un regard vers moi, comme pour évaluer ma réaction. Mais que ces derniers temps, je n'arrive plus à vendre la consommation qu'il me confie, et... il jette à nouveau un regard vers moi, certains aspects de ma vie me donnent envie d'en prendre.

—C'est quoi comme drogue ? Je le coupe.

Ses yeux se ferment avec force, comme si c'était la question qu'il redoutait. Ce réaction me terrifie encore plus, renforçant l'idée que je serais incapable de l'aider.

— Un peu de tout... Il dit.

Je me contente d'hocher la tête et essaie d'avaler la pilule. La consommation astronomique de drogues par Harvey m'effraie.

— On arrête là, Hannah. Je vois bien que ça te traumatise. On laisse ça de côté, d'accord ? Dit-il en m'agrippant le menton.

— Non non, continue ça va ! Je dis, fronçant les sourcils.

Enfin proche de la vérité, je ne vais tout de même pas arrêter maintenant ! Harvey soupire et lâche mon menton.

— Lewis c'est celui qui refile tout ça. Il continue à contrecœur. Et quand tu commences à bosser avec lui, le contrat c'est de lui vendre la totalité de ce qu'il te confie, sauf si tu n'y arrives pas, alors dans ce cas il faut lui rendre ses produits. Et, je n'ai pas respecté ce contrat. Ça l'a mis en rogne et depuis, il veut récupérer son argent... Il tourne la tête vers moi.

— C'est donc pour ça que tu étais tout le temps amoché ? Je demande, les paroles donnant sens aux événements passés.

Il hoche la tête et je déglutis. Lewis n'est vraiment pas quelqu'un de fréquentable.

— Tu lui dois combien exactement ? J'ajoute.

Il fronce les sourcils. Ce n'est définitivement pas un sujet de conversation qu'il apprécie.

— Quelques livres. Il dit.

Je perçois qu'il cherche à éviter la question. Quand on doit de l'argent, on connaît le montant exact.

— Combien ? Dis-je d'une voix plus ferme.

Il soupire à nouveau, mais cette fois-ci, je ne cèderai pas.

— 2400 livres. Admet-il.

Soudain, une idée me traverse l'esprit, et je quitte le lit précipitamment laissant Harvey perplexe. Je me dirige vers mon bureau et ouvre le tiroir à la recherche de quelque chose de bien précis.

— Qu'est-ce que tu fabriques ? Me demande Harvey.

Je ne lui réponds pas et sors enfin ce que je recherchais. M'approchant de lui, je lui tends une enveloppe. Il fronce les sourcils.

— Qu'est-ce que c'est ? Demande-t-il, scrutant l'enveloppe sans même la prendre.

Je la secoue devant ses yeux pour l'inciter à la prendre. Il soupire et finit par la saisir. M'asseyant sur le bord de lit, je le regarde ouvrir l'enveloppe. Après avoir vu le contenu, il relève brusquement la tête et me regarde durement.

— Bordel, Hannah, c'est quoi ces conneries ?! Dit-il, hors de lui.

— C'est ma façon de t'aider ! Dis-je, frustrée par sa réaction.

— Je n'accepterai jamais, Hannah, j'espère que c'est clair ! Dit-il en me tendant l'enveloppe.

— Tu vas arrêter de faire l'enfant et prendre cet argent, Harvey ! Dis-je, perdant patience. C'étaient mes économies pour partir en voyage avec Elsa, et vu les circonstances, cet argent ne me sert plus à rien. Je préfère largement t'en faire profiter pour sortir de cette merde plutôt que de laisser ça dans mon bureau !

Harvey se lève brusquement.

— Je n'accepterais aucun argent de ta part, tu es complètement folle ma parole ! Dit-il, jetant l'enveloppe sur le lit, près de moi.

— Arrêtes ça, Harvey ! Je suis là pour t'aider, il me semble, alors accepte mon aide ! Je riposte, en colère, en saisissant fermement l'enveloppe.

Harvey commence à se rhabiller, ma colère monte en flèche face à son comportement.

— Je t'ai dit n'avoir uniquement besoin de ta présence, pas de ton fric, merde ! Grogne-t-il, enfilant son t-shirt.

— Putain, Miller, arrêtes de faire le gamin ! Je rage. Tu m'as demandé de l'aide, maintenant tu acceptes. Agis comme un adulte, bon sang !

Je le vois froncer des sourcils et il récupère violemment son blouson avant de me lancer la pire des phrases, surtout après un tel moment.

— Je n'accepte aucun argent de qui que ce soit, et surtout pas d'une gosse de riche. Crache-t-il.

Je tombe dénue face à son comportement agressif et dépourvu de sens.

— Vas te faire foutre, Miller, sérieux.

— Avec plaisir. Répond-t-il en claquant la porte de ma chambre.

Je soupire en passant mes mains sur mon visage. J'entends ensuite la porte d'entrée claquer, et je réalise qu'il vient de partir pour de bon. Son comportement est vraiment absurde.

Quel abruti fini.