chapitre 10

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En souriant, il referma la porte et elle se demanda s'il y avait quelqu'un d'autre dans le château...
-Vous vivez seul ici depuis votre retour?
-Mon frère Bernardo et Constantia ma mère, sont à Milan en ce moment.
Il avait parlé d'un ton indifférent, comme si la seule famille qui lui resta étaient pour lui de parfaits étrangers.
Ce n'était certainement pas le cas. Depuis la mort de sa mère, elle s'était rapprocher de son père. Le seul être qui comptait vraiment pour elle. elle devrait en aller de même pour Hank avec sa mère et son frère.
Il tirait la chaise pour qu'elle s'y assoie et, en soulevant la lourde nappe de lin, son pouce lui effleura la cuisse. Elle tressaillit et s'empourpra: jamais elle n'était sortie avec un homme. Jamais elle n'avait même flirté. Elle ignorait ce qu'une femme éprouvé quand elle se sent désiré.
Mais il ne la désirait pas.
Ce dîner, ce décor, ces mystères tout cela lui montait la tête. Et c'était certainement prévu pour. Un piège se refermait sur elle... Ari se força à se souvenir de l'horrible humiliation qu'elle avait subi à l'Université, quand le gars sont elle s'était entichée avait du lui mettre les points sur les i: '' Désolé, mais tu ne m'intéresse pas."
Ces mots résonnaient encore douloureusement à son oreille.
Hank non plus, bien évidemment. Et d'ailleurs, il ne faisait pas même semblant de l'être. En tant que femme, elle ne l'intéressait pas, il ne lui fallait pas qu'elle l'oublie, en dépit de ce décor de rêve. C'était simplement sa façon à lui de faire des affaires. Elle saurait s'y adapté.
-un peu de vin? Proposa-t-il en prenant la bouteille.
Avec une pointe de satisfaction, elle constata que c'était un Viale. une fois assis en face d'elle, il leva son verre et elle leva le sien à son tour.
-A nos futures affaires.
-A nos mystérieux affaires...
- Délicieux, déclara Hank après avoir avalé une gorgée.
- C'est un nouveau assemblage.
- J'ai lu quelque chose à ce sujet.
- Vraiment? lança-t-elle, surprise.
- Oui dans l'avion qui me ramenait en Italie, répondit Hank en reposant son verre. On parlait de vous dans un magazine. Vous l'avez lu?
Elle acquiesça nerveusement. Malgré la brièveté de l'article, elle avait été heureuse de cette publicité.
-Vous pouvez êtes fière de vous Ari, et des vins de Viale.
-MERCI.
Elle se sentait plus touchée qu'elle ne l'aurais dû. Elle avait travaillé si dur, si longtemps pour sa profession viticole l'accepte, que son domaine se fasse une réputation.
Quelques minutes plus tard une jeune femme brune vint déposer devant eux deux assiettes pleines. Hank la remercia et elle disparut aussitôt.
-Cela à l'air délicieux, dit Ari en contemplant les fines tranches de jambon cru accompagné de melon.
- Je suis heureux que ça vous plaise.
Tandis qu'ils mangeaient en silence, Ari se sentait de plus en plus tendue. Elle aurait bien voulu que son hôte lui en dise plus, mais ne parvenait pas à adopter le ton détaché et primesautier qui convient au flirt ou au simple bavardage mondain.
Cette situation la troublait infiniment: elle était là, près du feu, assise à côté d'un homme superbe, devant une table chargée de mets et de vins délicieux. Soit l'illusion de ce qu'elle avait tant désiré naguère et n'avait jamais pu obtenu: un mari, des enfants, un foyer bien à elle. Maintenant, elle avait tiré un trait sur ses rêves, tout en reconnaissant qu'elle avait déjà beaucoup reçu. Ou plutôt, elle l'avait cru; car présentement, elle avait beau être anxieuse, incertaine, effrayée, ses anciens désirs, qu'elle avait crus définitivement enfouis, recommençaient à la tarauder.
Elle ne comprenait pas pourquoi Hank , un homme dont elle n'aurait même pas osé rêver la nuit, déchaînait en elle de telle émotions. Elle se demandait si ses cheveux étaient aussi épais, aussi souple qu'ils en avaient l'air. Et si elle lui effleurait la joue, y sentirait-elle la rugosité de sa barbe naissante? Ses lèvres étaient-elles douces? Avaient-elles un goût de raisin mûr?Elle faillit s'étrangler avec un morceau de melon.
-Tout va bien? S'inquiéta Hank d'une voix pleine de sollicitude.
-Très bien.
En n'arrivait pas à admettre que ses pensées s'égarent ainsi, ni son corps réagisse avec tant de force. Une onde brûlante lui envahie les reins, déclanchant dans son ventre et jusqu'au plus intime de son être des pulsasion inattendues. Mais jamais Hank Ralfino ,comte de Cazlevara , n'avait jeté les yeux sur une femme comme elle. Des qu'ils meurent terminé l'entrée, la jeune domestique revint enlever leur assiettes; puis elle apporta un plat déodorants raviolis au homard.
-Vous aviez la nostalgie de votre foyer? Demanda-t-elle pour rompre le silence le lourd silence.
-Jamais je n'aurais dû rester si longtemps absent.
-Pourquoi l'avez-vous fait?
-Sur le moment, cela m'a semblé aller de soi. Une solution de facilité.
Il s'interrompit pour déguster un ravioli.
-Vous devriez les goûter, reprit-il. Ils sont faits ici et le homard à été pêché ce matin.
-Étonnant, murmura-t-elle.
La tension et le désir qu'elle ressentait l'empêchait de savourer ce mets exceptionnel. Elle aurait voulu lui demander pourquoi il l'avait invité, mais elle avait plus envie de posé ses mains sur lui de le toucher. Si elle buvait un verre de plus, peut-être aurait-elle l'audace de passer à l'action.
De nombreuses questions lui passèrent par la tête: comment réagirait-il? Serait-il étonné? Flatté? Dégouté?
Il fallait en finir!
Posant sa fourchette, Ari fixa son hôte dans les yeux et allongea la main sur la table, effleurant celle de Hank.
- Si délicieux que se soit ce plat, il faut d'abord que je vous pose une question: quelle est donc cette affaire à laquelle vous n'avez cessé de faire allusion.
Il ne répondit pas immédiatement. Les yeux fixés sur le vin de couleur de rubis. Puis avec un sourire, il réveilla en elle une nouvelle onde de désir, il reposa son verre sur la table.
-Eh bien, puisque vous voulez vraiment le savoir, c'est tout simple. J'ai l'intention de me marier avec vous.

Le ténébreux ItalienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant