Chapitre 24

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Quand elle se présenta au château de Cazlevara, une brise glacée faisait vaciller la lumière des torchères. Un valet en livrée lui ouvrit la double porte.
-Bienvenue signorina Viale. Monsieur le comte et madame la comtesse vois attendent dans le salon.
Le cœur d'Ari se mit à battre si fort qu'elle l'entendait résonner à ses oreilles. Elle avait hésité longtemps sur sa tenue adéquate. L'après midi même, elle avait fini par se rendre dans la boutique de Venise où Hank l'avait emmené la semaine précédente. Là, elle était longtemps restée devant la vitrine, observant les vendeuses si minces et élégantes dans leur jupe noir et leurs blouse se soie blanche. À deux reprises, elle avait fallit entrer. Au bout de vingt minutes, elle avait fini par partir, terrorisé à l'idée d'essayer des vêtements aussi élégants sous les yeux d'une vendeuse.

En explorant sa garde-robe, elle avait finit par déniché un pantalon qu'elle n'avait jamais porté et dont les jambes étaient assez larges pour donner l'illusion d'une jupe, ou presque. Après amis son haut orné de perles, elle avait attaché ses cheveux, dégageait quelques mèches pour adoucir ses traits. Elle s'était même autorisé à une touche de rouge à lèvres.

Au moment où elle étreignait le seuil du salon, une femme blonde , fine et élégante se dirigea vers elle, une de ces femmes qui donnaient précisément à Ari l'impression d'être une géante lourdaude.

Durant le bref moment où elles se furent face en silence, la mère de Hank détailla d'un regard arctique sa silhouette, et Ari ne put s'empêcher de chanlecer légèrement. Elle se retrouvait subitement quinze ans plus tôt, en présence des filles de la pensionnat où l'avait envoyé son père après la mort de sa mère.

Oui ce regard qui la jaugeait avec mépris , qui la rejetait, la blessait davantage qu'il ne l'aurait dû, car il la faisait devenir l'adolescente de treize ans poussée en graine, mal à l'aise et accablé de chagrin.
-Voilà donc ta future épouse...
Dans le ton qui se voulait neutre, Ari n'eut aucun mal à déceler les dédain. Elle se redressa à son tour et releva la menton.
-Madame. Nous nous connaissons depuis longtemps mais je suis heureuse de vous rencontrer de nouveau.

Sans prendre la peine de lui rendre la main, la comtesse se tourna vers son fils, qui les observait en silence.
-Tu ne fais pas les présentations?
-Si tu tiens à être aussi formelle... Mère voici Ari Viale, qui gère l'un des plus beaux vignoble de notre région. La fille de notre voisin Enrico Viale, ma future épouse.
Ari, ma mère, Constantia Ralfino, Comtesse de Cazlevara.
L'air était chargé d'une tension si palpable qu'on pouvait presque l'entendre préciter. Constantia jeta à son fil un regard chargé de colère, puis fit de nouveau face à Ari:
-Un coup de foudre n'est-ce pas?

Elle se demanda si sa future belle mère chercha à la provoquer et cherche un signe de la part de Hank. Voulait-il qu'on sache que leur mariage était de pure convenance, ou qu'on croie qu'ils étaient réellement amoureux? La seconde option risquait de se révélé aussiépuisante que peu convaincante, elle n'en doutait pas.
-Un coup de foudre mère? Intervient -il avant qu'Ari ait eu le temps de répondre. Jamais il n'en a été questions. Bien le dîner est servi et je compte pas manger froid.
Si nous passions dans la salle à manger?

Offrant son bras à sa fiancée il l'entraîna avec lui à grands pas.

Le repas fut interminable. Tandis que Hank et Constantia s'entretenait avec une politesse glaciale, Ari sentit son corps se tendre et la migraine cogner contre sa tempe. Impossible de savoir comment se comporter,que dire car Hank ne l'aidait en rien. Quel etait l'ordi de cette évidente mésentente entre sa mère et lui? Comment deux membres de même famille pouvaient-ils se haïr à ce point? Elle comment trouverait-elle sa place dans ce tableau? Comment envisager de passer vie à Cazlevara sous le regard méprisant de sa future belle mère?

Elle commençait a comprendre qu'en acceptant la proposition de Hank , elle avait accepté de Changer de famille et de vie. La conversation n'était qu'une suite de remarque décousues, prononcées dans le seul but de baisser la personne qu'elles visaient. Ari n'y participait guère et mangeait moins encore,se contentait de déplacer la nourriture dans son assiette.

À peine son désert avalé, Constantia se leva de la table d'un mouvement gracieux. Tout comme son corps, d'une étonnante minceur, son visage était encre d'une remarquable beauté, malgré quelques rides.
-Je crains que ma journée n'a été trop fatigante pour me permettre de prendre le cadeau avec vous, annonça-t-elle en adressant à Ari un doute contraint. J'espère que vous voudrez bien m'excuser, ma chère.
-Bien sûr, murmura-t-elle soulager.
-Dans ce cas...
Au moment où Constantia se Tournait le regard vers Hank, Ari vit son regard se voiler de lassitude et d'anxiété. Puis elle quitta la pièce, dans laquelle s'établit un silence lourd de tension.
-Hank...
Ari s'arrête brusquement,incapable d'exprimer ce qu'elle ressentait.
-Qu'y a-t-il jeta-t-il d'une manière tranchante. Tu as des regrets?
Il se leva pour l'aider à quitter la table et posa les mains sur ses épaules nues.
-Tu as froid rondinella?
-Ne m'appelle pas comme ça
Elle aurait préféré mourir que le reconnaître, mais elle ne pouvait supporter que Hank use de ce surnom avec tant d'ironie. Et puis elle avait pris conscience au cours de ce dîner qu'elle en savait vraiment peu sur lui, cela la terrorisait.

-Pourquoi? Répondit-il . Après tout nous allons nous marier.
Il lessa ses doigts descendre lentement le long de son bras nu, puis il lui prit la mai. Pour le guider vers la cheminée,ou le feu faisait danser sur les murs des ombres fantastiques.

Ari se laisse faire, troublée par ce contact qui semblait dissiper toutes ses interrogations, tous ses doutes. Elle le suivit lentement, sans pour autant oublié le risque qu'elle courait à d'abandonner ainsi à la volonté de Hank. Mais plis tienne comptait que ses doigts sur sa peau et le désir qu'elle sentait monter impérieusement en elle.

-Je ne veux... commença-t-elle, incapable d'aller plus loin.
-Tu ne veux...?

Le ténébreux ItalienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant