VII : Pietro (partie 1)

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J'avançais tête basse en direction de mon lycée. Une prison pour jeune qui essaye de nous virer notre esprit critique. Qui nous pousse à acclamer des gens qui ne cessent de tuer et de détruire tout ce qui se trouve un peu trop près de leur terrain de jeu. Et qui ne subissent pas les conséquences de leurs actes parce que pour eux, c'est normal d'avoir des dégâts collatéraux! Foutaises !

Je serrai les poings et avançai à pas rapide dans le bâtiment pour rejoindre ma classe, mes cheveux bruns cachant mon rictus de dégout qui apparaissait chaque fois que j'en venais à penser à ces soi-disant héros !

Je poussai brusquement la porte de ma salle de classe, faisant sursauter toutes les personnes présentes. Ma prof de langue s'égosilla de sa voix criarde :

- Mademoiselle Anaïs Baron ! Vous arrivez en retard et vous vous permettez d'agir de manière irrespectueuse ?!

- Excusez-moi madame, j'étais perdue dans mes pensées...

Je la vis froncer ses sourcils avant de faire un geste sec du menton pour me dire de rejoindre ma place. Je m'assieds donc en soupirant avant de passer une main dans mes cheveux. Je suis déjà soûlée à peine arrivée. Je sens que cette journée va encore être longue. Enfin, plus que d'habitude. Ou pas.

A vrai dire j'en ai rien à foutre, de toute manière, je vais intégrer l'Armée dès que je le pourrai. Améliorer mes compétences aux combats, et monter rapidement en grade pour stopper les Avengers dans leurs agissements est ce que je veux faire de mon avenir. Que ce soit en envoyant des hommes à leur place qu'en les foutant en taule ou en les exécutant. Bien que je préfère largement la dernière option.

J'étais perdue dans mes pensées, me perdant dans mes rêves et mes souvenirs. Je nous revis alors comme avant. Avant ce massacre.

On était tranquillement en train de manger avec mes parents lorsque leur biper se sont mis à sonner en même temps. Ils se sont regardés avant de se lever rapidement de table pour aller enfiler leur uniforme. Moi, j'avais l'habitude de les voir partir à toute heure de la journée, et je laissais faire. Que pouvait dire une enfant face à ses parents. Bien sûr que j'étais terrifiée pour eux. Mais qu'est-ce que je pouvais faire? Rien. Absolument rien...

J'avais délaissé mon repas et m'étais assise devant la télévision pour regarder les informations, la boule au ventre. La journaliste se trouvait dans un hélicoptère au-dessus d'un vieux bâtiment dans le centre-ville. Elle disait qu'un terroriste s'était caché dedans, et qu'il était équipé d'une ceinture d'explosif suffisamment puissant pour souffler le quartier entier. Un dérivé d'une ancienne fabrication made in Stark. Et oui mon vieux. Ce n'est pas parce que tu as cessé de vendre des armes que le problème est réglé. Des ingénieurs de haut niveau ont analysé tes produits je te signale ! Bien sûr qu'ils n'ont eu aucun mal à créer des horreurs à partir de ça !

Bref, je regardais avec angoisse les militaires rentrer dans le bâtiment. Cela faisait au moins une dizaine de minutes qu'ils avaient disparu lorsque le Queenjet des Avenger était apparu dans le ciel. J'avais sauté de joie en voyant ça !

Mais j'ai bien vite regretté ma réaction. Un halo rougeâtre a entouré la bâtiment avant de s'élever vers le ciel, laissant une ouverture au sommet. Une ouverture qui servit à larguer un Hulk déchainé. Qui fit littéralement exploser le bâtiment.Quelques millièmes de seconde plus tard, tout ce qui se trouvait dans la prison d'énergie sauta, et une vague de flamme et de débris s'élancèrent vers le ciel avant de retourner s'écraser dans ce qu'il restait de l'immeuble.

J'étais figée d'horreur devant les images que nous transmettait la chaine d'information. Comment ça avait pu se produire ? Je suis restée dans cet état presque une heure, sans bouger du canapé. Et c'est comme ça que je vis l'interview qu'a fait Stark. Une interview traitant d'environ soixante-cinq morts et qui n'a duré même pas cinq minutes. Tout ce que j'ai retenu de cette intervention du milliardaire s'était ça :

Ils ont sauvé les habitants de ce quartier surpeuplé. Sans même se rendre compte des morts qu'ils ont occasionnés en voulant s'attirer la vedette. Ils se sont contentés de lâcher un putain de Hulk bouillonnant de rage dans le tas et de récolter les honneurs ! Et après ils font semblant d'être triste pour des personnes qu'ils ne connaissaient même pas et qu'ils ont condamné à mort !

- Mademoiselle Baron ! Il suffit ! Allez voir le conseiller de discipline et je ne veux plus vous revoir aujourd'hui !

Je me redressai sans me poser de question pour sortir. Je ne savais même pas ce qui m'avait valu cette exclusion. J'étais peut-être tellement perdue dans mes pensées que j'avais dû mettre un vent très violent à ma prof. Mais c'est bizarre, je ne m'en voulais absolument pas.

Sac pendant sur une de mes épaules, je marchai tranquillement en direction du bureau en regardant les passants, encore une fois loin de tout ce qui se passait autour de moi. Mais brusquement je me figeai, et regardai une nouvelle fois les personnes qui s'activaient sur le trottoir. Cet homme...

C'est Pietro Maximoff des Avengers...

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