BAD REPUTATION. hyunchan

trente-neuf

Il était là, comme toujours.

Sauf qu'il était plus de minuit et qu'encore une fois, il n'était pas complètement sobre. Même pas du tout à en juger l'odeur et son comportement.

J'étais vraiment énervé contre lui, forcer n'arrangeait absolument pas les choses. Pourtant il était bien là, le casque à la main, à sourire comme un con.

— Tu me casses les couilles. En plus tu pues l'alcool, j'ai craché avec les bras croisés sur le torse.

Il a ri. Ça m'a encore plus énervé.

— C'est pas ma faute... J'en ai pas pris beaucoup... En plus, dès que j'en prends, t'es avec moi...

— Rentre chez toi Chan, t'es défoncé et bourré.

— Je suis pas bourré ! Et j'ai presque rien fumé ! S'était-il écrié.

Je détestais quand les mecs bourrés hurlaient qu'ils n'étaient pas bourrés. Ça les rendait encore plus stupides qu'ils ne l'étaient déjà.

— Tu sais, il a dit en s'approchant encore plus de moi, j'ai dit que j'avais réussi mon pari.

J'ai poussé un petit rire amer en regardant ailleurs.

— Jisung m'a demandé si j'avais aimé. Changbin dormait déjà, il a ri comme un con.

Qu'est ce qu'ils m'énervaient ses deux amis.

— Je ne veux pas le savoir. C'est arrivé, c'était une erreur, basta.

— J'ai dit oui. Après il m'a demandé si je t'aimais.

— Ta gueule, j'ai dit en le regardant durement. Ferme-la, j'ai aucune envie de t'entendre le dire.

Je ne voulais pas qu'il me dise la réponse. Si c'était non, ça me faisait mal. Si c'était oui, je lui pardonnerai tout comme le con que je suis et ça, c'est hors de question. Pas maintenant en tout cas, je suis encore bien trop énervé.

— J'ai dit oui. Putain Hyunjin, je t'aime bordel, ok je fais n'importe quoi, je suis qu'un con mais je sais qu'au fond toi aussi tu ressens quelque chose pour moi... Je ferai n'importe quoi pour me faire pardonner, demande-moi ce que tu veux...

J'étais resté bouche bée face à son beau petit discours. Je n'arrive pas à bien discerner ses yeux, on était sous le lampadaire. Mais il était tellement mignon, si beau, je me sentais déjà faible face à lui, là j'étais sur le point de craquer.

— Chan... Retourne chez toi, dors, décuve, et on reparlera de tout ça quand tu seras en état.

— Je suis en état putain ! A-t-il crié. Bordel je t'aime, ok ? Tu comprends ça dans ta petite tête ?! Il a continué avant de s'arrêter.

Il s'était figé avant de baisser la tête, la main sur sa bouche. Je me suis immédiatement reculé, du dégoût peint sur mon visage.

Il a vomi. Ça puait. Après, il s'est mis à pleurer.

— Rentre chez toi.

Il n'était ni en état de parler, ni de conduire.

Pourtant, je l'ai laissé partir seul sur sa moto.