BAD REPUTATION. hyunchan

cinquante-quatre

— T'es vraiment con...

J'ai soupiré en passant mon coton imbibé de désinfectant sur les plaies de Chan. J'avais mis un coton dans sa narine pour arrêter le saignement.

Celui ci a lâché un petit rire mais moi, je ne riais pas du tout. Je n'étais pas énervé contre lui, j'avais eu très peur pour lui, je relâchais la pression comme je pouvais.

Chan a passé ses bras autour de ma taille puis avec une petite moue, a commencé à parler.

— Je ne voulais pas que tu pleures, excuse-moi.

— On s'en fiche de ça, comment tu te sens ?

— Beaucoup mieux.

Je me suis efforcé à faire un sourire avant de soupirer pour m'assoir à côté de lui. J'ai passé ma main sur mon visage.

— On avait qu'à dire qu'on partait et tout ça ne serrait pas arrivé.

— Ils m'énervent, ils n'hésitent pas a t'insulter juste pour me pousser à bout. Ils savent que je suis impulsif. Je les déteste.

J'ai posé ma main sur ses joues tandis que mon pouce a caressé sa lèvre. Je les ai regardé quelques secondes avant de remonter mes yeux jusqu'aux siens.

— Tu peux rester dormir chez moi si tu veux.

Normalement, je l'aurai forcé à rester avec ses parents mais avec ce que son père n'a pas hésité à faire, je voulais éviter de retrouver mon petit-ami défiguré.

— Je veux bien, merci.

Il a souri avant de grimacer à cause de sa pommette. J'ai pouffé puis ma main a descendu jusqu'à sa cuisse.

— Ne t'inquiètes pas pour moi, 'Jinnie. Je vais bien.

— Mais qu'est ce qui t'a pris putain ?! Je me suis écrié malgré ma voix qui se cassait déjà. J'ai eu super peur !

— J'ai déjà résisté à deux accidents, je peux bien résister à quelques coups.

Chan a gloussé avant de se pencher pour m'embrasser furtivement. J'avais les sourcils froncés mais j'y ai quand même répondu.

— Tout va bien, t'en fais pas. C'est pas quelques coups d'un vieux qui vont m'affaiblir.

J'ai lâché un grognement, pas franchement convaincu.

— T'es vraiment con.

— C'est pour ça que tu m'aimes, il a souri.

Son visage toujours aussi près du mien m'amusait. J'ai frotté mon nez contre le sien, un rictus sur mes lèvres.

— Je préfère quand tu es un petit chat tout mignon.

— C'est ce même chat tout mignon qui te fait l'amour dès que nos pulsions d'amour prennent le dessus, il a dit en haussant ses sourcils.

J'ai senti mes joues devenir cramoisies, même si il n'avait pas tort.

— C'est ce même chaton que tout le monde déteste à cause de sa violence, de son arrogance, de ses conneries.

— Tu n'es pas comme ça.

— Mais tout le monde le croit.

J'ai levé les yeux au ciel avant de poser mes mains sur ses joues.

— Pas moi. Moi je te trouve génial, adorable, presque parfait.

Je l'ai embrassé furtivement. Il a ri avant de me dire la même chose. J'étais bien avec lui, terriblement bien. J'avais envie de l'embrasser encore une centaine de fois, de le câliner jusqu'à demain matin et plus encore.

— Hyunjin ?

— Oui ?

Chan a cherché ses mots durant un court instant avant de lâcher un petit soupire.

— Et toi ?

— Comment ça ?

— Comment tu vas ? Je suis désolé pour leur comportement, ce qu'ils ont dit sur toi, et pour leur violence aussi.

Mes lèvres se sont légèrement entre ouvertes alors qu'il déglutissait. Mes mains ont glissé jusqu'à sa cuisse sur laquelle elles sont sont posées.

— Je ne sais pas. Bien sûr, ça m'affecte de voir que tes parents me détestent, mais ça me fait encore plus mal de te voir amoché à cause de moi.

— Ça n'est pas à cause de toi !

J'ai gloussé en acquiesçant.

— Tu comprends ce que je veux dire.

Il a marmonné un 'ouais' en regardant ailleurs.

— Tu regrettes ?

— Quoi ?

— D'être avec moi ?

Mes yeux se sont écarquillés tandis que les siens s'étaient à nouveau encrés dedans.

— Non ! Au contraire, pas du tout ! Je me suis écrié. Ne pense pas ça, OK ?

Il a gloussé avant d'hocher sa tête, rassuré.
Je me suis demandé comment pouvait-il croire que je regrettais d'être avec lui, ne serait-ce qu'une seconde. Si j'étais niais, affreusement niais, j'aurai sûrement fait une autre déclaration, j'aurai sûrement dit toutes les choses les plus romantiques du monde. Mais je ne l'ai pas fait. On le disait avec nos yeux et ça suffisait largement.