BAD REPUTATION. hyunchan

quarante-sept

Je tenais fermement le menton de Chan entre mes doigts alors que mes yeux étaient clos pour apprécier un peu plus notre baiser.

Il était allongé sur mon lit, sa foutue jambe dans son plâtre nous empêchait encore et toujours de faire quelque chose de bien plus intéressant mais tant pis... Je me contenterais de ses lèvres pour l'instant.

Chan mit fin au baiser pour glisser ses lèvres jusqu'à mon cou, ce qui me fit glousser tandis que mes mains se glissaient jusqu'à ses cheveux blonds. Alors qu'on était bien, rien que tous les deux, ma mère toqua une fois à ma porte puis ouvrit sans même attendre que je l'y autorisais. Immédiatement, Chan s'éloigna de moi, voir des petites rougeurs sur ses pommettes le rendaient atrocement mignon.

— Oh pardon, s'écria-t-elle en tenant mes habits dans ses bras. Hyunjin, tu rangeras ta chambre, c'est un gros bordel, me disait-elle en regardant ma pièce avec une grimace.

— Maman, j'avais un sourire bien trop forcé, prêt à me déchirer chacun de mes muscles. Tu nous déranges un peu.

Elle avait froncé les sourcils en regardant Chan. Oh bordel... Ça allait être gênant.

— Chan, c'est ça ? Commença-t-elle avec un petit sourire poli. C'est toi qui est venu en pleine nuit et que Hyunjin avait engueulé ? Tu n'étais pas venu aussi une fois pour jouer aux jeux vidéos ?

— Si, maman, c'est lui, tu peux nous laisser tranquilles s'il te plaît, je lui demandais en la suppliant du regard.

Elle lâcha mes habits sur le sol avant de lever les mains en l'air comme pour dire qu'elle ne faisait rien.

— C'est toi qui le ramenait souvent après les cours ?

Chan déglutit en hochant la tête, il était un peu mal à l'aise ce que je comprenais parfaitement.

— Maman... Je geignis en me levant pour me mettre en face d'elle. S'il te plaît, on parlera tout à l'heure.

— Ok, me dit-elle en baissant le ton. Mais je comprends la colère de Chaerim, c'est bien ce mec qui t'avait fait pleurer plusieurs fois, hm ?

— Maman, s'il te plaît, j'ai dis plus fermement cette fois-ci.

Elle a soupiré en levant les yeux au ciel avant de finalement nous laisser après toutes les supplications. J'avais fermé la porte derrière elle, avant de remonter sur mon lit pour retrouver mon Chan qui lui, semblait avoir perdu toute envie.

— Un problème ?

— Pourquoi elle a parlé de Chaerim ?

J'ai froncé les sourcils en passant ma main dans mes cheveux, je ne comprenais pas pourquoi ils parlaient constamment de Chaerim.

— On s'en fiche, j'ai simplement dit avant de glisser ma main dans la sienne pour entrelacer nos doigts.

— Explique toujours.

— J'ai pas envie de parler d'elle, j'ai soupiré.

— Pourquoi ? Je croyais que c'était ta meilleure amie....

— Elle l'est ! Je me suis écrié. Juste que.. En ce moment, on est pas en bons termes.

— Pourquoi ?

J'ai baissé les yeux en mordillant ma lèvre inférieure, rougie par les baisers et dents de Chan auparavant, sans lui répondre. Je n'y avais même pas besoin, il avait compris tout seul.

— C'est à cause de moi ?

— Tu sais qu'elle ne t'aime pas, mais ce que elle pense de toi ne change rien de ce que moi je pense ! Je lui ai dit en remontant ma tête pour le regarder dans les yeux.

Seulement, les siens ont commencé à divaguer partout. Il semblait soudainement peiné.

— Je suis désolé... Il a marmonné en reposant sa tête contre mon oreiller.

— Mais non ! J'ai dit en passant mes doigts dans ses mèches de cheveux. Tout ce que tu as pu faire, c'est du passé. Je ne veux plus qu'on revienne dessus. Tu tiens à moi ? J'ai demandé en continuant de le regarder.

— Bien sûr, il n'a pas hésité à dire en passant sa main sur ma hanche, plus que tout, il a continué d'un ton étrangement très bas.

Il était tout gêné. Putain, il était tellement mignon. J'étais tellement amoureux de lui, ça devenait de plus en plus fort, bien que je ne pensais pas cela possible.

Je lui ai souri en frottant doucement mon nez contre le sien.

— Moi aussi.. Alors on arrête de se tracasser sur tout ce que les autres peuvent penser, ok ? Tout ce que les autres peuvent dire sur moi, je m'en moque tant que t'es avec moi, hm ?

Chan a froncé les sourcils.

— Hein ? Quoi les autres ?

— Chan ! Je viens de dire quoi ?

— Mais attends, comment ça les gens parlent sur toi ?

J'ai râlé en m'allongeant à côté de lui pour regarder le plafond sans répondre, une fois encore.

— Hyunjin, réponds-moi, il a ordonné en continuant de le regarder.

— Ça ne sert à rien, Chan. Je t'ai déjà dit que je me fichais de ce que les autres pouvaient penser.

— C'est à cause de moi, aussi ?

J'ai tourné la tête vers la droite pour le regarder dans les yeux. Il était beau, comme toujours. Il était toujours aussi magnifique, je me sentais fondre face à son adorable bouille qui pouvait parfois se transformer en un visage des plus sexy.

— Je suis désolé... Il a encore dit.

— Je m'en fiche, de toutes façons les autres passent leur temps à parler sur les autres. Pas la peine d'en tenir compte.

— Mais quand même, il a continué en s'approchant de moi. Tout ça c'est arrivé par ma faute et mon attitude complètement débile.

J'ai haussé les épaules. Il avait raison, j'avais eu beaucoup de problèmes à cause de son putain de pari. Mais je l'aimais, alors lui pardonner a été rapide. Puis... Au fond, la réputation je m'en fichais pas mal. Un jour ou l'autre, une mauvaise réputation venait se coller à nous comme un chewing gum sous la chaussure mais est-ce que ça nous empêcherait de vivre ?

Chaerim vivait avec sa réputation de "sale pute", pourtant elle vivait comme n'importe quelle jeune fille de son âge. Chan avait la réputation d'homme "violent, joueur, méchant", pourtant il était allongé, avec moi, en train de me faire des baisers avec ses petits sourires adorables. J'étais heureux avec Chan, j'étais heureux avec Chaerim, alors je me fichais du reste.

Sa main a caressé ma joue puis il est venu poser sa tête sur ma poitrine. Il m'a dit qu'il était fatigué. Il se reposait un long moment ainsi, jusqu'à que Changbin revienne le chercher pour le ramener chez Jisung.

Une fois reparti, j'étais allé dans la chambre de ma mère. Aujourd'hui était un des week-ends où elle ne partait pas, pour une fois je regrettais.

Elle était sur son lit à regarder un film, le film préféré de mon père. Elle tourna la tête vers moi avant de me proposer d'un mouvement de la tête de venir m'allonger à ses côtés. J'ai souri avant de m'y précipiter. Je me suis blotti contre ses bras, elle ne m'avait posé aucune question.

J'étais heureux, qu'importe à quel point ma réputation était mauvaise.