quarante-cinq

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Alors que mes yeux étaient baissés sur un endroit bien précis, ma langue avait humidifié nerveusement mes lèvres tandis que ma respiration se faisait presque haletante.

J'étais en manque, en manque terrible d'amour, en manque de Chan. J'avais bien trop envie de l'embrasser, seulement ce dernier se faisait désireux.

Il souriait en coin, se délectant de mon désir qui grandissait à vu d'œil.

— Qu'est ce qui t'arrives Hyunjin ? Avait-il chuchoté près de mes lèvres.

Son regard scrutait mes yeux tandis que le mien était toujours posé sur ma toute nouvelle obsession : ses lèvres pulpeuses. Elles avaient l'air délicieuses, un parfum sucré semblait s'en dégager et m'appelait.

J'avais foutrement envie de lui sauter dessus. Les seules choses qui me retenaient étaient qu'on était dans sa chambre d'hôpital et qu'avec sa jambe, pas moyen de faire quoi que ce soit.

— Embrasse-moi, il m'a demandé tout aussi bas.

J'ai encore dégluti alors que mes yeux étaient remontés jusqu'aux siens. Ses pupilles dilatés trahissaient son excitation à lui aussi.

— Pourquoi tu te retiens ? T'es là depuis vingt minutes, j'attends que ça, il a continué en caressant le plus doucement possible ma joue.

Ça m'a fait sourire.

— Ça ne serait pas concevable, j'ai finalement répondu.

Nous étions en train de chuchoter, comme nous avions peur de révéler un grand secret.

— Et pourquoi ça ? Ça n'est pas la première fois qu'on s'embrasse ici.

— Non, ce que je veux dire c'est que ça ne serait pas convenable de faire l'amour ici.

Il a haussé les sourcils en poussant un très léger rire. Sa main a glissé jusqu'à mon cou. Mes yeux ont divagué jusqu'à sa toute petite cicatrice sur la joue qui était en voie de guérison.

— C'est vrai. Peut-être qu'un baiser arrivera à nous calmer.

— Je ne crois pas, j'ai répondu du tac au tac.

Il a encore poussé son très léger rire. Il était tellement mignon.

Alors que ses doigts s'étaient saisis de mon menton pour avancer de quelques centimètres mon visage afin que nos lèvres se touchent, la porte avec de belles plantes unicolores avait claqué contre le mur.

— Yo... Qu'est ce qu'il fout là, encore ? Avait râlé une voix que je ne connais que trop bien.

J'ai soupiré, mais plus d'envie. Au contraire, plutôt d'agacement. Chan a lui aussi levé les yeux au ciel en bougeant sa tête un peu plus loin de moi pour voir ses amis entrer dans gêne dans sa chambre.

— Yo Jisung.

— Pourquoi il est là ?

— C'est mon petit ami, il vient tous les jours.

Jisung et moi avons écarquillé les yeux pour regarder fixement Chan.

— Me dis pas que tu sors avec lui putain ! Il a presque crié en s'approchant de l'australien.

— Depuis quand on est ensemble ? J'ai demandé bien plus calmement.

Avec un mouvement des lèvres, Chan avait brièvement dit « plus tard ». Puis, il s'est tourné vers Jisung.

— Va falloir que t'arrêtes d'être autant rancunier, Hyunjin n'a rien fait de mal.

— Pourquoi lui ?! Il s'est écrié en s'accrochant au barreau du lit.

— Tu sais très bien pourquoi.

Jisung avait baissé ses épaules, il s'était arrêté de parler quelques secondes.

— Alors t'es vraiment vraiment vraiment amoureux de lui ? Genre, c'était pas des blagues comme avec les autres ?

J'avais haussé les épaules en regardant Chan qui m'avait fait un petit sourire.

— Ouais, il a simplement répondu.

Jisung a soupiré en passant sa main sur son visage.

— C'est pas un mec assez bien pour toi.

— C'est moi qui suis pas assez bien pour lui.

Ses réponses me gênaient... Ou bien me faisaient plaisir. En tout cas, je me sentais devenue tout rouge au niveau du visage.

— T'as fait un accident !

— Jisung ! S'est écrié Chan en tapant sur son matelas. Ça m'avait fait rire. On en a déjà parlé putain, Hyunjin n'y est pour rien !

— Ah ouais ? Si il t'avait pas envoûté, tu serais pas sorti en pleine nuit pour aller le rejoindre, si il t'avait pardonné tu serais pas sorti, si c'était quelqu'un pour toi il aurait fait en sorte que tu restes avec lui !

— Putain, j'ai pas arrêté de faire le con avec lui, moi aussi je lui ai fait du mal, tu penses qu'il était prêt à m'accueillir comme si de rien n'était dès que je le rejoins en étant défoncé !

Jisung s'est simplement contenté de grommeler. Il a regardé ailleurs avant de se diriger vers la porte à grandes enjambées.

— Tu vas où ? A demandé Chan en le regardant.

— Je vais fumer. Salut.

Puis il est sorti en claquant la porte avec de grandes plantes unicolores pour faire joli. Chan a soupiré en passant ses mains sur son visage.

Je ne savais pas trop où me mettre, je n'avais pas osé parler durant leur échange plutôt colérique. J'ai simplement posé ma main sur son dos en le regardant avec un petit sourire rassurant.

— Désolé... Il a dit en relevant la tête. Désolé d'avoir dit que t'étais mon copain, désolé pour son comportement.

— Eh ! J'ai dit en prenant ses mains dans les miennes. Dis pas ça, t'y es pour rien. Il a haussé les épaules tandis que mon visage s'est approché du sien. Puis... J'aime bien être présenté ainsi, j'ai souri en posant mon front contre le sien.

C'était à son tour de sourire.

— Ah ouais ? Il a gloussé. C'est intéressant ça...

On s'est mit à rire tous les deux, puis enfin, j'ai pu l'embrasser.

Bordel que c'était bon. Foutrement bon. C'était délicieux, chaque fois que je l'embrassais je trouvais ça encore plus bon. Ses lèvres chaudes et humides me faisaient un bien fou, comme une drogue.

C'était ça que je voulais. Sa putain de langue dans ma putain de bouche, à caresser la mienne avec toute la passion du monde.

J'adorais les baisers de Chan, de mon Chan.

J'aurai tellement voulu faire plus avec lui, là, maintenant, tant pis si ça n'était pas un lieu convenable seulement l'infirmier venu pour nous dire que l'heure des visites était finie nous avait bien refroidi, lui aussi.

Chan était tout de même déçu de voir que Jisung n'était pas revenu. Je l'ai rassuré en reprenant mes affaires, j'ai embrassé furtivement ses lèvres humides puis j'ai préféré appeler un taxi, trop fatigué.

BAD REPUTATION. hyunchanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant