Je sors de ma chambre après avoir fait une brève liste de choses à faire le lendemain. Je me rends à la cuisine et ouvre les cabinets pour en faire l'inventaire. On m'avait dit que mon colocataire acceptait de partager les ustensiles, verres et assiettes ainsi que les bols et les tasses. Ça m'arrangeait, moi qui n'avait rien de ce genre.
C'est alors que j'entends la porte de sa chambre s'ouvrir discrètement. Je lui fais un sourire, mais il m'ignore et passe à côté de moi.
-Qu'est-ce que tu nous fais pour le souper?
-Pardon?
-Oui, ça faisait partie du deal, tu cuisines, je fournis les ingrédients et les outils. Simple.
-Je n'ai jamais entendu parler de ce « deal ».
-Pourquoi, ça ne te va pas?
-Non! Je ne sais même pas cuisiner!
-Apprends la ptite, je reviens dans une heure avec des potes, j'espère que le souper sera prêt d'ici là.Et sur ce, il quitte la place, me laissant bouche bée par tant d'audace et d'arrogance.
Je fais le souper tout simplement pour moi. J'avais apporté un sachet de nouilles de la maison (que ma mère avait insisté pour que j'apporte). Ce fut mon premier souper dans cet appart. Nouilles salées. Très nourrissant, je suis d'accord.
Lorsque l'autre revient, une heure plus tard comme prévu, je suis sur le canapé à regarder des documentaires sur des inondations, la vaisselle lavée et remise à sa place.
Sam est revenu avec des amis, trois plus précisément.
-Ehhh c'est qui cette beauté là? Demande l'un d'entre eux, le plus grand.
-Le souper est prêt? Demande Sam.Je me lève, souris au trois nouveaux arrivants qui, je dois l'avouer, sont très attirants, et rejoins Sam à la cuisine. Je me penche au-dessus du comptoir, face à lui.
-Écoute, ce n'est pas parce que je suis une femme et que je suis nouvelle dans ton appart qui est maintenant le nôtre que tu peux me traiter comme si j'allais obéir à tes ordres. Tu veux un souper, fais-toi le.
Et sur ce, fière, je me relève et rejoins le canapé où j'étais confortablement assise.
-Ouffffff, celle-là je l'aime mon pote, elle t'as vraiment bouche bée avec classe. Dis moi, c'est quoi ton nom?
C'est un grand jeune homme qui vient de parler tout en allant s'assoir à mes côtés. Cheveux noirs, yeux verts pâles, peau basanée, musclé, le modèle de l'homme parfait qui vient juste de me demander mon nom.
-Châtelaine. Et toi?
-Moi, joli cœur, c'est Finnick.Il me fait un clin d'œil alors que j'ai un sourire fendant sur le visage.
-Finn, laisse-la tranquille.
-« Finn, laisse-la tranquille » blablabla, faut Ben quelqu'un qui en prend soin, et ce sera sûrement pas toi alors...
-Qu'est-ce que tu veux dire « en prendre soin »? Demande Sam en s'approchant, menaçant.Finnick ne répond rien, et je comprends instantanément ce qu'il voulait dire quand il l'a dit. Je me lève du canapé et me rend à ma chambre.
- Bonne soirée les garçons, je roucoule en fermant la porte.
***
Plus tard le soir même, on cogne agressivement à ma porte.-Une seconde, je crie en m'emparant d'un pull pour recouvrir mon pyjama trop léger (les sous-vêtements sont vraiment les meilleurs pyjamas du monde).
-Oui?
C'est Sam. Il a l'air frustré.
-On peut parler?
-Sure.Nous allons nous asseoir au salon, face à face.
-C'était quoi ça?
-De?
-Le flirt avec les gars?
-D'ailleurs, où sont-ils?
-Partis.
-Dommage.
-Alors?
-C'était rien du tout ça.
-Ce ne sont pas des gars pour toi, ce sont mes amis et je ne veux pas que ça se complique à cause de toi.Je lève les yeux au ciel. Ce qu'il est énervant! Mais ce qu'il est beau quand on prend le temps de l'observer. Avec ses cheveux bruns bouclés qui lui arrivent aux épaules, dans lesquels il passe sa main dedans de temps en temps pour les replacer. Et ses yeux bruns foncés dans lesquels on se perd. Et ces lèvres charnues et cette mâchoire coupée au couteau et ces muscles tout partout.
-Châtelaine?
-Mm?
-Qu'est-ce que tu fais?Je remarque que j'étais en train de me mordre la lèvre inférieure en le regardant de haut en bas.
-T'aimes ce que tu vois?
Je ne répond pas. Je fronce les sourcils.
-Eh bien c'est pas pour toi.
Et sur ce, il se lève et se rend à sa chambre. Connard. Je m'affale dans le canapé. Il fait chaaaud!
J'enlève mon pull, devinant que l'autre con restera dans sa chambre toute la nuit. Je n'ai rien à craindre, de toute façon, c'est maintenant mon coloc, il me verra bien ainsi plusieurs fois.
J'ouvre les yeux soudainement, au beau milieu de la nuit. Il fait encore nuit dehors. Je ne savais même pas que je m'étais endormie. Je regarde autour de moi et manque de m'étouffer tant la surprise est grande lorsque j'aperçois Sam. Il est debout dans la cuisine, torse nu (miam) et boit ce que je devine être du lait. Il m'observait. J'enfile rapidement mon pull.
-T'as pas besoin de te cacher.
-C'est pas pour toi, je dis en répétant ses mots à lui.Je le rejoins à la cuisine.
-Je t'avertis tout de suite. Tu n'entres surtout pas dans ma chambre. Tu ne sors pas avec mes amis. Et puis t'es vraiment pas obligée de me parler. Tu comprendras qu'on sera jamais amis toi et moi. Juste colocs.
Merci.Sur ce, il met son verre au lave-vaisselle et retourne dans sa caverne.
Je vais faire ce qui me plaît.
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Le gars sur la photo c'est comment je m'imagine Sam. :)
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En Coloc avec mon Meilleur Ennemi
RandomC'est l'histoire de Châtelaine qui habite enfin en appartement pour être plus près de son université. Excitée par la liberté de cet appartement sans ses parents toujours sur son dos, elle oublie un petit détail: son coloc. Sam, ce dernier, est d'une...