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-Pour le moment, elle est sous médicaments qui endorment la douleur mais pas juste la douleur apparemment.

Mon coloc crie presque dans son téléphone. Je souris parce que sa voix est jolie. Il me tourne le dos. Il a un beau dos, des belles fesses. Je commence à rire parce que la situation est ridicule. Il se retourne, avec un air offusqué sur le visage.

-Je te rappelle, dit-il à la personne à l'autre bout du fil.

Il raccroche et se penche vers moi.

-Tu vas bien?

Je hausse les épaules. Je ne sais pas vraiment comment je vais pour être honnête. Je ne sens pas grand chose dans mon corps, comme si tout était engourdi. J'ai des bandages partout et je me sens bloquée.

Sam me prend la main et lui donne un petit bisou réconfortant.

-Je suis vraiment désolé Cha.
-C'est correct, ce n'est pas de ta faute, on était juste très motivés à l'idée de faire des pâtes, c'est tout.

Il me fait un magnifique sourire. Je décide de fermer les yeux, comme épuisée par les antibiotiques ou par la vie et je m'endors.

Nous partons de l'hôpital deux semaines après notre arrivée. Je suis recouverte de bandages de la tête aux pieds qu'il faut que je change à chaque je ne sais combien d'heures (c'est écrit sur le papier, m'en souviens plus). Sam prend grand soin de moi. Il s'assure que j'ai tout ce que j'ai besoin afin que je ne fasse zéro effort pour absolument rien.

Je m'en sors quand même presqu'imdemne. J'ai des égratignures partout, ça c'est sûr, mais les pires plaies sont dans mon dos et dans ma cuisse gauche. Il y a une longue entaille le long de mon dos, qui commence à la base de ma nuque et qui termine à la naissance de mon bassin. La plaie est profonde mais pas assez pour heurter des organes ou des os. Le médecin a dit que c'était très proche par contre. Ma cuisse gauche, c'est une autre histoire. Elle est moins longue mais beaucoup plus profonde et est allée égratigner mon muscle et à quelques millimètres de frôler mon os. Ils ont dû faire des points de suture, et voilà pourquoi nous sommes restés aussi longtemps à l'hôpital.

Minnie m'a apporté des notes de cours (elle est dans tous mes cours ou presque) et du support moral. Mes parents, morts d'inquiétude sont venus plusieurs fois s'assurer que je ne mourrais pas. Finnick aussi est passé faire un tour à maintes reprises. À chaque fois, Sam ne nous a pas quitté des yeux. J'avais l'impression de revivre ma première relation, alors que mon père nous guettais toujours du coin de l'œil, moi et mon petit copain.

J'ai reçu bien des fleurs. Mes grands-parents sont venus une fois, mes amis proches du cégep avec qui je n'avais pas repris contact depuis la fin de l'été sont venus prendre de mes nouvelles et j'en ai profité pour prendre des leurs. Quelques personnes avec qui je m'entends bien dans mes cours à l'université sont passés, s'assurer que j'allais bien. Les amis à Sam, Gab et Trevor, sont venus me voir, également. Ils ont fait tous pleins de blagues et j'ai bien ris. Bref, je me suis sentie bien appréciée.

Lorsque nous arrivons à l'appartement, Sam m'aide à m'enlever mes chaussures pendant que je me tiens à mes béquilles.

-J'ai une surprise pour toi dans le salon.

Je fronce les sourcils, curieuse. Je m'avance lentement vers la pièce et éclate de rire lorsque j'aperçois, à la place de notre table de salon en verre, une table pour enfant en plastique. Je me retourne vers Sam, toujours hilare. Il rit lui aussi, fier de sa blague.

-Comme ça, aucun blessé! S'exclame-t'il.

Je lâche mes béquilles et sautille jusqu'à lui pour le serrer dans mes bras. Je lui suis tellement reconnaissante, qu'il soit restés à mes côtés pendant les deux semaines et qu'il prenne autant soin de moi, tout en s'assurant de me faire rire.

***

Une semaine plus tard, je suis presque toute guérie. Ne reste plus que mon dos et ma cuisse. Alors après ces trois semaines de quasi-repos, je retourne en cours. Je suis accueillie comme une reine et l'on s'assure que je vais bien. Je retourne donc, le lundi soir, à l'appartement, le gros sourire aux lèvres. C'est mon beau Finnick qui a eu la gentillesse de me rapporter chez moi.

-Tu veux quelque chose à manger? je lui demande en faisant mon entrée dans la cuisine.
-Toi.

Je me retourne vivement vers lui, surprise. Il a un beau sourire dans le visage. Moi aussi.

Il s'approche tranquillement de moi et une fois rendu à moi, il me prend par la taille et commence à m'embrasser dans le cou. Il remonte à ma mâchoire et atterrit sur ma bouche. Nous nous embrassons donc avec fougue, comme si ça manquait à nos vies. Les béquilles tombent de chaque côtés lorsque j'enroule mes bras autour de son cou. Ses mains s'aventurent sur mes fesses, puis remontent dans mon chandail. Il fait tout de même attention à ne pas toucher mes bandages, de peur de me faire mal. Il remonte le long de mes côtes puis, lorsque je m'attend à ce qu'il me touche les seins, il redescend vers ma taille. Il s'éloigne un petit peu, séparant ainsi nos lèvres. Je le questionne du regard. Il s'approche à nouveau et me chuchote dans l'oreille.

-Je te veux tellement. Mais j'ai peur de te faire mal.

Je m'éloigne un peu, les yeux baissés. Dès qu'il a mentionné avoir peur de me faire mal, j'ai pensé à Sam. Je ne sais pas pourquoi, peut-être parce que j'ai peur de lui faire mal.

Et parlant du loup, celui-ci entre dans la cuisine, alternant du regard nos deux visages peinés.

-J'interromps quelque chose?
-Non, Finnick s'en allait justement.

Finn se retourne vers moi, un peu surpris. Je n'ose pas le regarder dans les yeux.

Comme frustré, l'ami de Sam prend ses affaires là où il les avait laissées et part sans dire un mot.

-C'était quoi ça?

Je hausse les épaules et me dirige vers ma chambre. J'en ai assez des garçons.

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En Coloc avec mon Meilleur EnnemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant