Aucun droit

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J'enfile rapidement son t-shirt par accident. Il sourit en le voyant, m'embrasse du bout des lèvres, et va répondre à la porte. La voix qui s'élève dans le hall m'énerve déjà. Sam. Qu'est-ce qu'il fait la lui?

-C'est que j'ai une fille, là, ici, murmure Finnick pour faire comprendre à Sam de dégager.
-Ne me dis pas que c'est elle.
-Non, bien sûr que non.
-Finnick.
-Sam.

J'entends les pas pressés de Sam se diriger vers la cuisine, puis ceux de Finnick qui tente de le rattraper.

-Je le savais! S'exclame Sam en me voyant debout dans la cuisine, le t-shirt trop long de Finnick descendant sur mes cuisses, cachant mes petites bobettes.

Je le regarde dans les yeux, frustrée, je lui fais part de toute ma haine. Pour qui il se prend celui-là? Pourquoi je ne pourrais pas baiser avec Finnick?

-Viens-t'en.

Sam ne me laisse même pas m'exprimer, il me prend sauvagement par le bras et m'emmène vers l'extérieur. Finnick, par contre, me prend l'autre bras et me colle contre lui. Sam me lâche, étant donné que Finnick a tiré plus fort.

-Laisse la au moins s'habiller.

Je le remercie du regard et enfile mon short en jeans. Puis, je me tourne dos à Sam et change le t-shirt de Finnick pour le mien. Celui-ci dépose un baiser sur le haut de mon front avant de me laisser suivre Sam.

Dans l'auto, un froid glacial s'installe. Et non, ce n'est pas que l'air climatisé, c'est la tension.

-Tu ne m'a pas écouté?! Je t'ai dis, PAS TOUCHE À MES AMIS! C'était la règle.
-Je fais ce que je veux, Sam. Si j'ai envie de baiser, je baise avec qui je veux. T'as pas à me mettre de limite.

Et alors que je m'apprête à quitter son camion, il pose la main sur ma cuisse. Je lève les yeux vers son visage. Nos regards se mêlent ensembles. Ses yeux bruns m'ensorcèlent. Quelque chose passe entre nous.

Je romps brutalement le contact en tassant sa main et sors du pickup. Je ne sais pas ce qui me prends mais je suis tellement fâchée tout d'un coup. J'entre à l'appart sans oublier de claquer la porte, même si Sam était juste derrière. Je m'enferme dans ma chambre et m'étale de tout mon long sur mon lit. J'ai l'impression de revivre mon adolescence et que Sam est mon père. Je déteste ça.

Je passe ma main dans mon dos et me rend compte que j'ai oublié mon sac dans l'auto à Sam. Merde.

Je prends tout mon courage en main et sors de ma chambre à pas de loups. Mon coloc est déjà torse nu dans la cuisine, à boire du lait à même le goulot. Il m'aperçoit du coin de l'œil.

-Oui?

Je vois mon sac sur le comptoir. Il l'a apporté jusqu'ici. C'est gentil.

Mais je suis quand même fâchée contre lui alors j'arrache mon sac du comptoir et retourne à ma chambre.

***

Lorsque je daigne enfin sortir de ma cachette, l'heure du souper est déjà passée depuis plusieurs heures. Aucun signe de Sam autour. Ses clés d'autos ne sont plus sur le crochet où il a l'habitude de les mettre. Ses souliers ne sont plus sur le tapis de l'entrée. Il doit être sorti.

Je m'apprête à regarder un film lorsque du coin de l'œil j'aperçois la porte de sa chambre entrouverte.

Une des règles étant de ne surtout pas aller dans sa chambre, je me dirige vers celle-ci et pousse légèrement la porte.

À ma grande surprise, la chambre de Sam n'est pas bordélique comme je m'y attendais. Tout est placé parfaitement au bon endroit. Son lit king au milieu de la pièce est recouvert d'un édredon blanc immaculé et une dizaine de coussins gris et blancs sont placés à la tête du lit. De chaque côtés sont dressés fièrement des tables de chevet surmontées d'une lampe simple.

Je pénètre plus profondément dans la chambre. L'odeur sucrée et masculine m'attire. À la droite de la porte par laquelle je suis entrée, il y a une commode avec, au-dessus, un grand miroir. À la gauche, il y a une bibliothèque de la hauteur de sa commode et une télévision juste au-dessus. Il y a, sur sa table de chevet, un petit cadre avec la photo de lui et d'une femme. Je suis en train de me demander c'est qui lorsque j'entend la porte de l'appartement se refermer.

Merde! Qu'est-ce je fais?

Rapidement, je me faufile dans la salle de bain qui connecte avec ma chambre. Facile. Je l'ai échappée belle.

***

Je suis restée enfermée toute la soirée dans ma chambre. À un moment, j'ai voulu sortir mais je me suis rendue compte que Sam avait apporté une fille chez nous. Et s'ils étaient en train de cuisiner des biscuits, ça devait être des sacrés bons biscuits, me fiant aux cris de cette jeune femme.

Ah et puis je sors! Après tout, les gémissements ont cessé depuis un bout.

Je me dirige vers le salon, très doucement, en faisant peu de bruit. Je sais qu'il ne font rien de peu catholique en ce moment même mais ils doivent bien être peu habillés.

-C'est qui, elle? Fait une voix nasillarde.
-Personne.

C'est bon de savoir que je suis personne pour lui, pas même sa coloc.

Je l'entend l'emmener dans sa chambre. Tant mieux, je vais pouvoir écouter mes émissions tranquille.

Une heure passe, deux parties de jambes en l'air bruyantes se passent et Sam sort de cette pièce où on aurait cru qu'on arrachait un poumon à une jeune femme.

Il est encore torse nu.

-Elle n'y est pas allée de main molle sur les cris hein.

Il éclate de rire et vient s'asseoir à mes côtés. Je jubile, c'est notre premier moment de complicité. Je suis quand même fâchée, je tiens à le dire.

-J'ai cet effet sur les femmes, tu vois?
-Connard, je dis en souriant.

Il tourne la tête vers moi et contemple mon visage pour un bref instant, jusqu'à ce que la porte de sa chambre s'ouvre.

-Tu viens bébé, la soirée est pas finie.

Sans hésiter, il bondit du canapé et vient la rejoindre.

Bien sûr, lui a droit de baiser mais dès que moi je veux, il arrive en trombe et m'en empêche.

En Coloc avec mon Meilleur EnnemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant