Heureuse

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Nous nous réveillons trois heures plus tard, vers quatre heures du matin, par l'alarme de feu. En panique, nous sortons de l'appartement en quatrième vitesse. Sam, me voyant avoir de la misère avec mes béquilles, m'offre son dos, sur lequel je monte, nous recouvrant ainsi les deux d'une couverte. Il me fait enfiler mes souliers, enfile les siens et nous sortons de l'appartement. Sam cours vers les escaliers, les déambule si vite que j'ai l'impression qu'on va débouler au moins trois fois. Devant nous, derrière nous, il y a de nos voisins que j'ai croisé quelque fois dans le bâtiment. Tous on l'air paniqués.

Nous allons rejoindre le petit groupe de personnes qui se ramasse devant le bâtiment, dans le stationnement. Sam débarre son auto et me dépose sur le siège conducteur, les jambes pendantes vers l'extérieur.

-Sam, tu vas geler.

J'ouvre mes bras pour qu'il vienne se réchauffer dans la chaleur de la couverture. Mais il n'en fait rien. Il va plutôt demander aux voisins ce qu'il s'est passé. Lorsqu'il revient, il n'est pas plus informé. Personne ne sait ce qu'il s'est passé. Mon coloc vient donc se réchauffer dans mes bras.

Tout près, nous entendons les sirènes du camion de pompiers.

Sam me reprend dans ses bras et m'emmène sur le siège passager, pour ensuite embarquer sur le siège conducteur. Il part le chauffage.

Après ce qui semble être des heures, Sam s'est endormi, mais moi je tremble sur mon siège. Les pompiers viennent toquer sur la fenêtre du côté à Sam, qui se réveille aussitôt.

-Vous habitez dans le bâtiment? Quel appartement?
-Le 3C
-Est-ce que vous avez quelque part d'autre où vivre?
-Hein, comment ça, notre appart a été touché par le feu?
-Que légèrement, mais ce n'est pas un environnement pour vivre en ce moment.
-Bien, moi Je pourrais vivre chez mes parents.
-Je n'ai nulle part où aller.

Je me retourne vers Sam, qui a les yeux baissés sur ses mains. Je caresse son épaule, compatissante.

-Tu peux venir chez mes parents.

Il lève ses beaux yeux bleus sur moi. Il me fait un de ses rares sourires.

-Bien, on vous contactera lorsque vous pourrez revenir.
-Merci.
-Vous pouvez aller chercher ce que vous avez besoin, le feu a été éteint.

***

-Maman? Est-ce que moi et Sam, mon coloc, on peut venir à la maison pour au moins une semaine? Il y a eu un incendie. Oui maman, je vais bien. Non, ce n'est pas si grave. L'électricité et la plomberie ne marchent plus, c'est tout... merci maman. Je t'aime, on s'en vient.

Nous arrivons donc chez mes parents une heure et demie plus tard, la majorité de nos affaires dans la valise du pickup à Sam. Il a fallu débarrasser l'appartement le plus possible, pour que des gens viennent réparer. Notre appartement n'a pas brûlé, heureusement, mais comme je disais à ma mère, la plomberie et l'électricité ne marchent plus, l'incendie ayant été dans la salle de machinerie. Nous ne savons toujours pas ce qui a causé le feu, mais nous sommes content que ce soit finis. J'ai appelé Finnick pour lui raconter, mais il ne décrochait pas. Je ne sais pas pourquoi, mais Sam est de bonne humeur. Nous avons vu le soleil se lever et sommes allés manger un déjeuner au restaurant.

-Oh mon enfant, s'exclame dramatiquement ma mère lorsqu'elle ouvre la porte d'entrée.

Elle me serre dans ses bras aussi fort que ses petits bras de poulet le puissent. Mon père apparaît derrière elle et nous serre dans ses bras.

-Maman, Papa, voici Sam, c'est le coloc dont je vous parlais.
-Bonjour Sam, moi c'est Christine, et mon mari c'est Patrick. Heureuse de faire ta connaissance.

Sam hoche la tête en souriant, tout en serrant la main de mes parents.

-Heureux de faire votre connaissance, j'espère que je ne dérange pas trop, je ne voudrais pas m'imposer.

Jamais vu Sam aussi poli.

-Mais non, mon enfant, ton appart a brûlé bon sang!
-Maman, l'appart a pas brûlé.
-Entrez, entrez, il commence à faire froid dehors.

Pendant que Sam et mon père débarrassent la valise de nos bagages, ma mère me prend à l'écart.

-Est-ce qu'il se passe quelque chose entre toi et ce beau jeune homme?
-Euh, non, en fait Maman, j'ai un copain maintenant, ça fait pas longtemps. Il s'appelle Finnick.
-Oh, Mais as tu vu ce beau Sam?
-Oui, Maman, j'habite avec.
-Je crois que tu es aveugle. En tout cas. J'ai installé un matelas dans le salon au sous-sol. À côté de ta chambre.
-Merci Maman.

Je la serre dans mes bras, reconnaissante.

Le reste de la journée se passe relativement rapidement. Moi et Sam s'installons, moi dans mon ancienne chambre qui sent encore la chandelle de noël (j'avais renversé la cire sur le parquet par accident :/) et Sam dans le salon du sous-sol. Nous dînons avec mes parents et jouons à des jeux de société comme une famille.

Vers le milieu de l'après-midi, moi et mon coloc allons prendre une marche pour que je le familiarise avec le voisinage. C'est un peu un coin perdu, il y a quelques maisons autour, un parc en face et après il n'y a que des champs. Ce sont des champs abandonnés, jamais rien n'y a poussé d'autres que des mauvaises herbes et des fleurs sauvages.

Alors que nous marchons devant en bordure de l'un d'entre eux, Sam commence doucement à pénétrer parmi les hautes herbes, avant de se mettre à courir. Puis il s'arrête, danse, court à nouveau, et vient finalement me rejoindre. Il me prend mes béquilles des mains, m'embarque sur son dos et se remet à courir. On se croirait dans un film tellement c'est joli autour de nous. Un film d'amour, à courir dans le champ de fleurs en riant.

Je suis heureuse.

En Coloc avec mon Meilleur EnnemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant