Ex Nihilo -1- Homo homini lupus est [Wattys 2020 - Paranormal]

Introduction Partie 1/4 - Avant le début du monde

             Il y a bien longtemps, avant même l'aube des temps, était un être suprême. Pour lui n'existait ni jeunesse ni vieillesse, ni haine ni amour, ni temps ni limite. Il était, tout simplement. Parfois, alors qu'il observait passivement l'immense néant qui l'entourait, il sentait qu'il lui manquait quelque chose, une présence, n'importe quoi qui pourrait contempler le vide avec lui. Il décida alors qu'il était temps pour lui de tenter de créer. De rien, il fit naître un rocher si grand qu'il pourrait un jour abriter des créatures qui ne tarderaient pas à apparaître à leur tour sur la surface de ce nouveau lieu. Mais en regardant ce rocher seul, flottant, perdu au milieu de l'Univers, l'Être Suprême fit naître un autre rocher, plus petit, qui tiendrait compagnie à celle qu'il appelait désormais la Terre, sa première fille. Puis, décidant que ses créations auraient besoin de lumière pour pouvoir s'épanouir, il mit un morceau de son cœur non loin de la Terre, offrant chaleur et réconfort à cette dernière. La Terre resta un long, très long moment ainsi, vierge de toute vie, de tout contact, seule, pleine et vide à la fois. Voyant sa première enfant dépérir, l'Être Suprême la questionna.

- Ma fille, pourquoi te laisser mourir quand je t'offre la Lune et mon cœur pour te réchauffer et te tenir compagnie ?

- Père, je dépéris car, malgré la présence réconfortante de la Lune et la chaleur de votre cœur, une vie que l'on vit seul ne vaut pas la peine d'être vécue, répondit la Terre.

Comprenant la peine de sa fille aînée, l'Être Suprême commença à faire pousser à la surface de la Terre quelques fines tiges vertes. Puis, comprenant que cela ne suffirait pas à faire le bonheur de son aînée, il créa des arbres, toutes sortes d'arbres, de buissons, de fleurs... A chaque nouveau battement de cœur, la Terre embellissait. Mais cela ne suffisait toujours pas à la fille chérie du Premier Être qui laissait sa vie s'éteindre. Impuissant face à cela, le Père fondit en larmes, des larmes si abondantes qu'elles creusèrent des sillons et créèrent de grands lacs salés que l'on appellerai plus tard mers et océans. La Terre, touchée par le désespoir de son père, le rassura en lui assurant qu'elle garderait sa vie s'il accomplissait une dernière chose pour elle. Elle voulait que des créatures de toutes tailles, de tous types courent à sa surface, qu'ils mangent les végétaux dont elle était recouverte et qu'ils boivent l'eau qui courait désormais sur ses joues, son ventre, ses lèvres et tout son corps. S'empressant d'offrir à sa fille le dernier présent qu'elle lui demandait, le Père, grâce à quelques poignées d'argile, de ciel et d'eau, créa la foule d'animaux qui peuple aujourd'hui nos bois, mers et cieux.