XVIII- Initiation

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Angélique


Dès que le jour se lève, Gabriel me réveil en douceur sous le regard ennuyé de Fenris. Ah. Toute cette histoire n'était donc pas un rêve... Dommage.

On dit que la nuit porte conseil, et il est vrai que je me sens moins perdue que la veille. Tous ces récits d'archanges et de démons me dépassent toujours un peu, mais au moins, je vois à peu près où je me place dans ce merdier. Moi qui rêvais d'aventure, mon petit doigt me dit que je vais être servie...

Après un petit déjeuner frugal, nous remontons en voiture pour continuer notre périple légèrement ennuyeux. La route défile, monotone et interminable, habillée du seul ronronnement du chauffage. Nous faisons plusieurs haltes, principalement pour mes besoins personnels et pour faire le plein d'essence. Après presque seize heures de route, nous nous arrêtons enfin pour la nuit. D'après ce que dit Gaby, nous serions à Minsk, en Biélorussie. Je ne sais pas jusqu'où nous allons, mais je ne survivrai pas très longtemps à un rythme pareil. Je ne suis pas faite pour vivre cloîtrée dans une bagnole toute une journée pour être tourmentée par un démon le soir venu.

Arrivés à Minsk, Gaby me fait part d'une nouvelle qui au matin m'aurait fait sauter de joie, mais qui désormais me donne envie de m'allonger à même le sol et de dormir pendant une semaine.

- Angi, ce soir, je te donne ton premier cours de sciences occultes.

Arg, il fallait qu'il se décide à m'entraîner après seize heures de route... Pourquoi les meilleures choses n'arrivent-elles jamais au bon moment ? Mais bon, je l'ai demandé, alors la faute est mienne. Je m'extirpe de mon sac de couchage déjà installé dans la tente coupe-froid que nous avons achetée sur la route pour sortir dans le vent glacial de la Biélorussie.

Serrant mes bras contre ma poitrine pour tenter vainement de me réchauffer, je rejoins Gabriel qui porte une simple chemise. Il y en a qui ont vraiment du bol. Moi, avec mes deux pulls, mon gilet et ma parka, je suis à deux doigts de mourir de froid, et lui il se promène comme s'il faisait trente degrés, tranquille.

- Gaby, il faut vraiment qu'on reste dans ce froid glacial pour cet entraînement ? crie-je afin que ma voix porte par-dessus le vent hurlant.

Il sourit gentiment avant de passer un bras autour de mes épaules. Aussitôt, le vent tombe et une douce chaleur se diffuse autour de moi. Je lève un regard étonné vers mon ami de toujours qui éclate d'un rire joyeux devant ma mine impressionnée et reconnaissante.

- Pour répondre à ta question, oui, nous allons nous entraîner dehors par ce temps. Aujourd'hui, deux objectifs. Primo, t'apprendre à repousser une attaque contre ton esprit, et secundo, réussir à te préserver des aléas de la météo.

Il s'écarte brusquement de moi et je me retrouve à nouveau en train de grelotter dans la bise glaciale. Il est sérieux là ? Comment veut-il que je me concentre sur quoi que ce soit quand je me rapproche actuellement plus d'un poulet au rayon surgelé que d'une humaine soi disant Fille de la Terre ?

- Mais tu ne me dis même pas comment faire ça ! Sérieusement, je ne sais même pas comment je suis censé devoir essayé de faire ton truc, là...

- Essaye simplement de trouver la chaleur en toi et de repousser le froid le plus loin possible, m'explique calmement mon ami.

Il en a de bonnes, lui... La chaleur en moi ? Alors que je suis en train de geler sur place ? Soudain, je sens une présence derrière moi et je me retourne en lâchant un faible cri étouffé par les hurlements du vent. Fenris se tient devant moi. Il sourit. Encore. Je ne pensais pas que c'était possible, mais j'ai encore plus froid.

Ex Nihilo -1- Homo homini lupus est [Wattys 2020 - Paranormal]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant