France

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Exécrable. Drago était tout simplement d'humeur exécrable depuis qu'il était tombé sur Granger dans le parc le lendemain de leur sortie au Boursouflet. Il était exécrable avec tout le monde pour trois raisons très simples : la première était que Granger l'avait, une fois de plus, planté le lundi midi suivant leur sortie et s'évertuait depuis à l'éviter. Avec talent, d'ailleurs. Il se doutait grandement qu'elle devait avoir honte de s'être confiée à lui de la sorte mais ils ne pourraient jamais mettre les choses à plat si elle ne le laissait plus l'approcher.

La seconde était parce qu'il était totalement perdu face à l'enjeu dans lequel il s'était lancé à la rentrée. Drago commençait doucement à réaliser que jouer avec les sentiments des gens impliquait nettement plus de choses que simplement les distraire, ses amis et lui. Pourtant, le fait de se foutre de Granger n'était pas récent pour lui. Mais autant avant il avait l'impression de se moquer d'une entité abstraite, une sous-sorcière qui tirait ses pouvoirs d'il ne savait trop où et se croyait cependant meilleure que tout le monde, autant aujourd'hui il la connaissait un peu mieux. Et elle ne semblait pas si différente des autres sorcières Sang-pur qu'il avait l'habitude de fréquenter, si ce n'était qu'elle était plus intéressante.

Et donc Drago commençait sérieusement à avoir peur de perdre son pari. L'enjeu était bien plus grand que ce stupide truc défini par Théo. Bien sûr, il n'avait absolument pas envie de faire... ça... mais il ne pouvait pas non plus perdre face à Blaise. Il y avait une sorte de rivalité entre eux depuis des années et Drago avait déjà trop perdu de son prestige passé pour s'écraser face à lui. Son ami ne le lui laisserait jamais oublier.

Et pour finir, la troisième et principale raison à son humeur exécrable, celle qui rassemblait les deux autres, au final, c'était Granger. Ou plus précisément ses sentiments envers elle. Il n'était pas amoureux, loin de là, mais l'intérêt qu'il ressentait pour elle, l'empathie, cette envie de ne pas la blesser était totalement nouveau pour lui. Il avait toujours été égoïste et là, pour le coup, il n'avait pas envie de l'être. Lorsqu'elle s'était confiée à lui quant à sa virginité et sa fin de relation avec Corner, il avait juste eu envie de la protéger. Et ça, ce n'était absolument pas normal. C'était une Sang-de-Bourbe, par Salazar ! Ressentir des choses... positives pour elle était contraire à vingt années d'éducation.

C'est donc en grommelant que Drago se dirigea avec sa malle vers le Ministère de la Magie afin de prendre un Portoloin pour passer les fêtes de fin d'année avec sa mère en France. Il fut agréablement surpris de voir que celle-ci l'attendait à l'arrivée.

- Drago-chéri ! Que je suis heureuse de te revoir ! s'exclama Narcissa Malefoy.

- Moi aussi, maman, répondit-il en la serrant contre lui. Il ne fallait pas te déplacer, je t'aurais retrouvée chez les Rosier.

- Tu verras ma cousine bien assez tôt, Drago. Laisse-moi donc profiter de toi avant !

Narcissa emmena son fils dans un café du Paris sorcier afin de discuter un peu avec lui.

- Comment se passent tes études ?

- Très bien. Les cours sont intensifs mais très intéressants. Comme je te l'ai dit par courrier, on sera en stage le quadrimestre prochain donc les profs font tout pour nous y préparer au mieux.

- Très bien. Tu feras un excellent apothicaire. Severus a toujours vanté tes talents en potions.

- Je n'aurais sans doute pas été si doué s'il ne m'y avait pas initié.

- Sans doute, oui... As-tu eu des nouvelles de ton père ?

- Non, grommela Drago. Et j'espère ne pas en avoir. Qu'il reste où il est ! J'ai assez de difficultés à me détacher de son nom comme ça.

Juste un pariOù les histoires vivent. Découvrez maintenant