8. Parle moi de tes peurs, de tes pleurs.

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Tom ne parlait jamais vraiment lorsqu'il était attablé avec ses camarades serpentards. Mais ce matin-là, le lendemain de l'étrange attaque envers Marie, il ne semblait même plus savoir qu'il était entouré.
Il avait le regard préoccupé, malgré les nombreuses personnes qui tentaient de capter son attention. Il ne bougeait pas.

Il songeait trop à cet événement, à la voix qui chantonnait l'air malsain.
Il ne pouvait pas se tromper, c'était impossible. Mais comment ? Quel était ce sort, à distance, sans réel mot à prononcer. Il ne comprenait pas. Lorsque Tom levait les yeux vers sa camarade, il ne voyait que le sang qui avait coulé, n'entendais que les cris provoquaient la veille.
Cette fille lui cachait tant de choses. Cela ne lui plaisait pas, il était habitué à tout contrôlé. Y comprit les personnes de son entourage.

Priscillia avait presque tué la serpentarde et ce matin, elle était attablée et riait auprès des serdaigles. Elle ne semblait n'avoir aucune pitié pour Marie à qui elle lançait parfois ces yeux froids à travers la grande salle.

Mais alors qu'elle tournait la tête de cette idiote, ses iris noirs rencontrèrent ceux de Tom. Leurs deux regards s'infiltrèrent dans l'autre, intensément et infiniment. Un combat semblait s'être lancé entre les deux sorciers. Malgré le silence de cet affrontement, celui-ci avait attiré bon nombres de personnes de leurs maisons respectives qui observaient, le souffle coupé.
Les deux préfets dégageaient une aura bien particulière, chacun était respecté et admiré à leur façon. Alors, les voir s'affrontant de cette manière était tout bonnement stupéfiant. Même dans un silence complet, ils semblaient tout deux se jeter des éclairs assourdissants.

A présent, Priscillia savait que si elle détournait le regard, si elle abandonnait. Elle ne perdrait pas que son honneur mais aussi tout le respect de sa maison. Elle ne se le permettrait jamais. Tom, lui, serein, attendait patiemment, un sourire aux lèvres, la défaite de la préfète.
Jamais personne ne l'avait déstabilisé.
Puis tout à coup, Priscillia se redressa, gracieusement, tout en gardant le contact visuel avec Tom. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait, c'était une pulsion. Une pulsion impossible à faire taire. Elle dit ses mots :

— Vous avez beau montrer vos crocs injectaient de venins, vous cacher derrière vos sangs, vos noms ou vos grandes maisons. Tout cela ne sauvera pas vos têtes sans cervelles. Ce n'est pas votre sang qui gagnera les batailles, votre nom qui vous épargnera la mort ou vos forteresses idiotes.

Elle marqua une pause afin de regarder tour à tour chaque serpentard avec dédain.

— Les serpentards, les serpents, nous, on les bouffe.

Lorsqu'elle s'arrêta, tout les aigles semblèrent hurler en cœur. Mais l'héritier de serpentard savait qu'elle n'avait pas fini. Elle ne jubilait pas assez de la colère de Tom.

— Aucun serpent, lion ou blaireau, aussi rusé ou vaillant soit-il, ne s'envolera sans nous. Rien ne s'envole alors.

Et elle afficha donc ses belles dents alignés dans un sourire des plus plus provocateurs. Tom bouillonnait alors que la jeune fille, elle, était prise d'une exaltation folle.
Dans un excès de rage, le jeune homme attrapa alors violemment le poignet droit de la jeune serdaigle qui se débâtit. Mais il avait plus de force, il l'entraîna loin de la grande salle, loin de tout regards.

Tom était dans une colère sans nom. Comment avait-elle pu l'humilier de la sorte, en public.

— J'ai étais bien trop bon avec toi, tu ne crois pas que tu mériterais une leçon pour tout cela ! s'écria le sorcier qui serrait sa baguette si fort que les jointures de ses mains étaient blanches. 

Priscillia ria.

Le sang de Tom ne fit qu'un tour avant qu'il ne bondisse sur elle, sa main serrant son frêle cou et sa baguette enfonçait dans celui-ci.

— Arrête ! Arrête de sourire ! Cesse de rire !

Il pouvait la tuer, rien de deux faibles mots pouvaient enfin lui faire enlever ce stupide sourire fier de son visage. Il pouvait aussi tout bonnement serrer son cou jusqu'à le briser, lui et sa vie.
Elle murmura alors quelques mots dans le peu de souffle qu'elle possédait encore :

— Tu ne me tueras pas. Que ferais-tu sans moi ?

Tom la lâcha pour lui aussi être pris d'un rire. Mais ce rire était dénué de sentiments, il était froid et fou. Pour qui se prenait-elle, pensa-t-il.

— J'ai raison et tu le sais.

— Non ! Tu n'es qu'une petite idiote insolente, tu crois que c'est quelques baisers et des discussions au clair de lune qui te donneront une quelconque importance dans ma vie ? Je n'ai besoin que de moi ! hurla Tom, les yeux injectés de haine.

— Alors tue-moi. Si tout ce que je dis est faux, si mon existence t'indiffère, tue-moi.

Un silence résonna tout autour d'eux. Les couloirs étaie si vide de bruit alors que la tête de Tom semblait infester des paroles de cette petite peste, en boucle.
Tout à coup, elle reprit d'une voix douce et calme :

— J'ai raison et cela, que tu le veuille ou non. Il y a des choses, Tom, que tu en pourras jamais contrôler. Je vois derrière ta haine, je vois ce que personne n'ose jamais observer chez toi.

Elle se plaça devant lui. Leurs corps se frôlant encore comme la veille, sans jamais se toucher. Mais alors qu'ils auraient pu s'embrasser. Tom partit. Il tourna le dos à cette déesse aux cheveux corbeaux. A cette femme aux paroles vraies, à sa voix mélodieuse. On aurait pu le traiter de lâche, d'idiot ou même plus encore. Il s'en fichait bien. Il préférait fuir toute sa vie que d'affronter la lumière qu'il voyait au fond de lui.

Priscillia, elle, souriait malgré tout. Car elle avait réussit, elle avait vu les yeux si sombres de Tom s'éclaircir à nouveau. Elle était prête à vent et marrée pour faire tomber le mur de haine que cet enfant seul s'était formé.

——

Je n'ai absolument aucune excuse, si ce n'est que j'avais ce chapitre tout fini sur papier mais qu'une flemme horrible m'empêchait de le retaper sur l'appli. Infiniment désolé les amis.

J'espère en tout cas que ce chapitre vous a plu, qu'en avez-vous pensé ?
La dispute de Tom et Priscillia, des avis ?

Merci d'avoir lu, au revoir.

PLUS PUR QUE L'OR | 𝘛𝘖𝘔 𝘑𝘌𝘋𝘜𝘚𝘖𝘙 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant