17. Une tombe dans le ciel.

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Un cri résonna dans tout Poudlard, les créatures qui emplissaient la forêt interdite devait également l'avoir perçu. Ce cri semblait contenir toute la souffrance du monde, si douloureux. Julia Fawley n'était pas émotive, son visage sans expression était aussi banale qu'une baguette magique. Mais, alors que les élèves accouraient à la provenance de ce cri de douleur, ils virent tous le visage de cette jeune femme forte être parcouru de larmes. La bouche entrouverte qui ne laissait échappé que des hoquets de douleur. Elle était à genoux. Les élèves étaient tout autour de sa personne.
La stupeur gagna plus d'un corps, plus d'un cœur. Des larmes coulèrent pour certains. Ce qui était sur, était qu'aucun élève ne pouvait être insensible à ce spectacle atroce. Malgré les demandes incessantes des professeurs pour les laisser passer, personne ne bougeait. Un silence régnait en maître au pied de la tour d'astronomie
Mais tout les regards ne fixaient pas Julia qui était transcendés de sanglots. Non, ils fixaient devant elle.
Le corps allongé dans l'herbe, le cadavre bleu et argent.
Malgré que ces grands yeux sombres étaient ouverts, Harry Fawley était mort.

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Poudlard était en deuil. Les tableaux se murmuraient la nouvelle au fils des murs. Les fantômes étaient reclus auprès d'Elena, quémandant plus d'informations sur ce regretté élève, qui ne disait rien.
Quant aux élèves, ce jour-là peu importait l'affection ou la relation que tu avais un jour entretenu avec Harry. Tout le monde avait le cœur lourd. Beaucoup pleurait, en silence ou en hurlement. Certains se rappelaient juste leur trop peu de discussions ensembles.

Les élèves de Serdaigles étaient éparpillés dans tout Poudlard et pourtant ils étaient regroupés dans une douleur commune. Et si grande. Beaucoup avait perdu un ami, un amour ou un modèle.
Pour Julia, qui n'avait dit aucun mot depuis la découverte du corps de son frère, le désespoir se lisait dans ces yeux lorsqu'elle daignait les poser sur quelqu'un.

Poudlard était si silencieux, un spectre de mort semblait planer à chaque tournent. Les cours ayant été annulé, les élèves pouvaient faire comme bon leur semblait. Alors que la chaleur émanait particulièrement du soleil pour la saison, il n'y avait qu'un seul corps s'étendant en dehors du château.

Elle ne sentait pas la chaleur du soleil sur sa peau, ou la brise du vent sur ses jambes. Toutes les sensations paraissaient moroses à côté de ces souvenirs qu'elle repassait encore et encore.
Le monde continuait de tourner. Tout le monde respirait, marchait, éternuait. Les nuages bougeaient dans le ciel, les oiseaux volaient dans celui-ci. Mais l'idée infime que son trésor avait rejoint cet infini de bleu faisait enrager Priscillia. Elle souhaitait que ce monde entier s'arrête. Son frère était mort, et rien n'avait changé. Les heures continuaient de passer. Cela faisait maintenant plus de 6h et rien. Aucune raison, aucune personne à blâmer.
Elle n'avait pas pleuré. Elle avait pourtant voulu déverser toutes les larmes sur le sol. Mais elle n'avait pas réussi. Comme si lorsque son frère avait quitté ce monde, il avait tout prit à sa sœur. Pour ne laisser que la rage. Pour ne la laisser qu'elle, seule.

— Priscillia ?

Pas aussi seule qu'elle ne le pensait finalement, la voix de Tom avait résonné si lointaine dans son crâne. Elle n'était pas celle qu'elle souhaitait entendre. Elle n'aurait jamais cru penser cela un jour mais la voix de Tom la repoussait.
Elle ne se retourna donc pas vers lui, souhaitant lui faire comprendre de s'en aller. Pourtant il ne comprit pas le message et se plaça devant la jeune fille.

Elle pouvait sentir son odeur, sentir son souffle sur son visage, sentir la chaleur émané de son corps. Tout cela, toutes ses sensations. Elle eut un hoquet de douleur. Son cœur loupe un battement. Puis elle ressentit s'insinuer dans son corps, déborder de son cœur toute le malheur de son être.
Une larme coula et elle éclata en sanglots dans les bras forts de Tom. Elle s'accrocha désespérément à sa chemise comme si le monde se dérobait sous ses frêles pieds. Elle fermait les yeux si forts pour se concentrer sur son visage, son doux visage. Son frère l'avait quitté, il était parti. Elle n'arrivait pas à l'accepter.

Elle se laissa tomber finalement sur le sol, devant Tom abasourdi devant le malheur de l'être humain. Elle frappa le sol de ces mains aux jointures blanchâtres. Elle priait pour que cela s'arrête. La douleur semblait contrôler son corps et faire vibrer son cœur. Elle avait tellement mal.
Elle releva soudainement la tête, vers celui qui avait la chemise imbibé de ses larmes. Elle lui murmura alors, avec toute les larmes du monde dans la voix :

— Ne pars jamais loin de moi, je t'en supplie.

Le serpentard s'accroupit à la hauteur de Priscillia. Il posa sa main sur sa joue comme la première fois et caressa doucement pour effacer ses larmes qui ne faisait pourtant que de se multiplier. Il abandonna et planta juste ses yeux dans les siens. Dans le silence de ce jour sombre, il déposa un chaste baiser sur ces lèvres, comme une promesse secrète.

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Elle fixait depuis plusieurs minutes maintenant l'étagère qui était devant ses yeux. Elle devait paraître folle mais elle s'en fichait. Personne ne pouvait la voir de toute manière. Elle était sûre d'apercevoir une légère nuance, un livre était bleu. Le même bleu qui avait un jour arboré son uniforme. Celui de son frère et de sa sœur.

Non, elle n'était pas folle, tout autour d'elle semblait reprendre de la couleur. Même si l'éternité grise ou coloré, rester l'éternité. Elle sourit en se disant qu'elle pourrait bientôt revoir le vert qui avait rythmer son cœur de joie.

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Je reviens pour un nouveau chapitre et cette fois-ci pas en retard. Celui-ci n'est pas très joyeux, désolé pour vous comme pour moi même.

Avez-vous aimé ce chapitre ?
Une idée de la cause de la mort tragique d'Harry ?
Que signifie le dernier passage ?

La fin approche.

Merci d'avoir lu, au revoir.

PLUS PUR QUE L'OR | 𝘛𝘖𝘔 𝘑𝘌𝘋𝘜𝘚𝘖𝘙 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant