6. Si je t'aime ?

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— Je ne sais pas ce qu'il t'arrive en ce moment. Tu ne m'écoutes jamais, on dirait que je suis un fantôme à tes yeux. Et cela n'arrive que quand tu daignes passer du temps avec moi, pesta Helga, en rogne. Tu es constamment avec ton idiot d'ami.

Ça serait mentir de dire le contraire. Priscillia n'était que rarement en compagnie de son amie de Poufsouffle. Elle passait le plus clair de son temps avec Tom. Ce fut bien l'unique moment où elle l'écouta, quand elle insulta le serpentard. Le regarde doux de la jeune fille se transforma soudainement. Il était froid et semblait lancer des éclairs.

Elle s'approcha d'un calme effrayant d'Helga, afin d'avoir ses lèvres coléreuses près de son oreille.

— Prononce encore une seule unique fois une insulte à son égard, plus anodine soit elle, prononça-t-elle, et je te brise la mâchoire.

Elle se leva, emportant ses affaires et la sérénité de son amie.
Elle vagabonda, ce qui lui semblait être quelques minces minutes dans l'immensité du château.
En réalité, elle y resta plusieurs heures, et adossait à un arbre du parc, elle attendait.

Elle voyait le soleil se couchait doucement, ressentait le vent dans ses jambes, s'immisçait jusqu'à elle. Elle baissa alors longuement la tête, ne supportant pas cette sensation.
Elle tentait de se souvenir, d'imaginer à nouveau, le contact de la main de Tom sur sa joue. De ses bras, la gardant contre lui.
Ou encore le contact entre leurs yeux à travers les couloirs.

Il était bien un des seuls à savoir. Il était un des nombreux à ne pas savoir comment l'aider. Malgré cela, il était le seul à l'aider sans ne rien faire. Lorsqu'elle était en sa présence, il n'y avait plus de cris. Elle n'était plus ouverte à la douleur.
Il était ce bandage de coton sur sa peau.
Celui que son père avait trouvé en sa mère. Celui qu'un jour, on lui avait promit de trouver. Aujourd'hui, elle ne voyait que lui pour emplir cette tâche.

— Mais il n'est pas ma maman et je ne suis pas mon papa. On est amis.
C'est beau cela aussi.

Elle décida finalement de se redresser de cet arbre et d'entamer une nouvelle aventure à travers toutes ces pierres.

Elle observait toutes ces peintures vivantes avec pitié. Être enfermer dans un tableau, pour l'éternité et ne connaître que les mêmes couleurs. Cela devait être horrible, elle préférait l'oubli à cette vie là.

Elle s'était arrêtée devant le portrait d'une femme au visage morose, aux couleurs fades.

— Certaines peintures donnent vie à des âmes qui ne sont plus que tristesse et mort.

Priscillia tourna la tête vers la voix entendue, elle appartenait au professeur Dumbledore. Celui-ci abordait également un visage attristé par ce tableau.

— Pourquoi leur faire cela alors ? Les laisser mourir peu à peu mais jamais réellement, déclara la jeune fille, les yeux fixant à nouveau la peinture.

— Cette femme était mariée à un grand peintre, aimant. Mais au fil des années, elle finit par en aimer un autre mais le peintre l'apprit. Celui-ci punit cette femme en la forçant à passer l'éternité loin de son bien aimé, lui mort devant ses yeux.

Ses yeux s'écarquillèrent. Elle trouvait cela si inhumain.

— Elle est punie pour avoir aimer, vous approuvez cette absurdité, vraiment professeur.

— Elle avait une personne à aimer, la bonne personne et la plus aimante. Elle a aimé une autre, a fait souffrir. Vous approuvez la tromperie, mademoiselle Fawley ?

— J'approuve l'amour, dans toute situation. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise personne à aimer. Il n'y a que l'amour que fait du mal mais qui est si beau. J'approuve cela, avoua Priscillia dans un sourire sincère.

— Vous vous trompez alors, il y a des personnes qui ne doivent pas connaître l'amour, à ne pas aimer. Qui ne le mérite pas.

Elle perdu son sourire quelques instants. Elle était persuadée que cette discussion ne portait plus sur le portrait devant eux.
Il souhaitait lui faire part de ces pensées sur cette relation avec Tom.

— Vos avis sont bien tristes, professeur. A mon sens, toute personne mérite l'amour, malgré tout. Il mérite d'être aimer, soupira la sorcière en ricanant.

Cette discussion ne l'amusait en aucun cas. Elle l'énervait profondément. Elle remercia son professeur poliment pour ce débat avant de partir en direction d'un tout autre endroit, loin.

Elle remarqua des nombreuses personnes quittant la grande salle lorsqu'elle passa devant, elle avait à nouveau manquer le dîner. Dans cet amas de personne, elle vu Tom qui était comme toujours accompagné d'Abraxas. Elle voulu s'aventurer à le rejoindre. Mais lorsqu'elle fut à quelques mètres derrière lui, prête à l'apostropher pour attirer son attention. Elle ne fit rien.
Elle ne voulait pas lui parler, pas ce soir alors que la question torturait son esprit. Elle le contourna alors rapidement, sans prendre compte de ses appels.
De sa voix grave prononcé son prénom doux. De tant de contraste qu'il lui faisait ressentir.

Elle s'était réfugiée dans sa salle commune, encore peu remplie. Elle avait le souffle accélérer par sa course, oui par cela.

— Petite sœur, je t'ai vu ignorer Jedusor, tu t'es enfin décidé à ne plus lui parler.

Sa voix était si affreuse à entendre comparer à la sienne. D'un aigu horrible. Tordue.
Elle assimila finalement ces paroles.
Comment son propre frère, son sang, pouvait être aussi dépourvu d'intelligence parfois. Cela l'exaspérait.

— Arrête.

— Tu veux que j'arrête de parler de lui ? Qu'est ce qu'il t'a fait ? Il t'a fait du mal ? s'inquiéta son frère.

Elle aurait voulu lui lancer un sort pour l'imbécillité dont il venait de faire preuve. Tom ne pourrait jamais lui faire de mal. Il était son bandage de coton.

— Tu es vraiment un idiot, Harry, cracha Priscillia.

Le grand frère de la jeune fille la regarda avec incompréhension alors que celle ci arborait un sourire éclatant.

— Tom ne me fera jamais de mal, et je ne cesserai jamais d'être avec lui. Vous êtes si aveuglé par votre effroi à son égard que vous ne voyez pas que je n'ai jamais été aussi heureuse qu'à ses côtés.

Un silence suivait ces paroles avant que la sorcière ne renchérisse avec des mots encore plus choquants.

— Si tu ne veux pas que je te menace comme Helga de briser ta mâchoire, ne prononce plus de paroles aussi idiotes à l'égard de Tom.

Elle annonça ensuite qu'elle partait se coucher, sans prendre compte des nombreux appels de son frère.
Ce fut une fois dans sa chambre, seule. Qu'elle réalisa ses actes. Elle venait de menacer son frère, son grand frère. Aimant et si gentil. Pour Tom.

Elle s'écoula alors sur son lit, les yeux plantés dans son plafond et l'esprit planté de cette question.
Une autre se mêlait à cela.
Qu'est ce qu'était l'amour ?
Était-ce juste des baisers et des déclarations stupides à tout va.
Ce n'était pas ce qu'elle voulait.
A ses yeux, l'amour était l'envie constant d'apporter à l'autre tout son bonheur. De donner plus à l'autre qu'on se donne à soi. C'était aimer ce que l'autre aime et détester ce que l'autre déteste.
Tant de choses qui dépassait les simples je t'aime et frôlements de lèvres. C'était incommensurablement grand.

La deuxième question fut résolue.

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Je ne sais pas si vous vous souvenez encore de moi ou de cette histoire mais je suis de retour et enfin pour de bon. Je suis actuellement en vacances et j'ai donc tout mon temps pour écrire et beaucoup d'inspiration.

Sinon, avez-vous aimé ce chapitre ?
Avez-vous compris la question principale de ce chapitre ?
Et ces différentes conversations, vos avis ?

Merci d'avoir lu, au revoir.

PLUS PUR QUE L'OR | 𝘛𝘖𝘔 𝘑𝘌𝘋𝘜𝘚𝘖𝘙 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant