Epilogue

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Elle buvait son thé, dans ce salon dont elle connaissait chaque infime recoin. Elle buvait, cette liqueur dont elle ne ressentait aucun parfum. Aucune sensation. Le goût ou même le toucher, mais cela depuis tant d'années déjà.

Ses pensées restaient les seuls choses qui lui étaient propres. La parole, aussi mais à qui parlait alors que plus personne ne peut nous entendre. Accroché si haut, voyant chaque élève, professeur e un t même repas. Enfermé dans ce cadre, triste, dans un tableau sans saveur. Le gris des murs et le noir terne de ses cheveux rendaient cette peinture si fade.

Au haut, si proche du ciel étoilé de la grande salle, elle ne pouvait que penser. Ressasser et chantonner.
Elle était immortelle du à quelques coup de pinceau. Elle maudissait cette toile, elle haïssait son peintre, sa punition suite à ses choix.
Depuis bientôt 50 ans, elle se remémorait inlassablement les secondes de sa vie.

Ses premiers pleurs et pas jusqu'aux derniers cris et baisers. Elle pensait à son père puis parfois à sa mère, l'amas de vaisselle brisée prouvait la chose. Sa grande sœur ainsi que son cher grand frère. Elle songeait constamment à lui. N'arrivant plus à contenir ses larmes à chaque fois qu'elle imaginait son corps sans vie.

Quand elle ne pensait plus à sa famille, ses pensées et son cœur dérivaient vers lui. Vers ses cheveux de jais et ses yeux sombres. Son doux et si vil visage.
Elle songeait nuit et jour parfois, à lui.
Elle se demandait comment un être pouvait-il contrôlait sa vie même morte.
Elle se demandait plus que tout comment Tom allait.

———

2 mai 1998

Elle sentait le château se faire assaillir de toute part, les murs tremblaient et plus aucune vitre n'existaient dans son champs de visions.
La grande salle était parsemé de combats féroces qui ne se terminaient que sur la mort d'un des combattants.
La peur et la tristesse émanait de chaque personne.
Elle ne savait pour quel raison ils combattaient tous aussi adroitement. Elle espérait que son tableau tienne jusqu'à la fin, elle souhaitait voir le dénouement. Elle espérait secrètement voir apparaître Tom, malgré les années, revoir son visage serait la plus belle des bénédictions.
Malgré tout, les heures passaient sans une trace de lui, elle devait si résigner, Tom n'était plus, tout comme elle.

Elle décida de s'asseoir à son bureau aux couleurs ocres à présent et à attendre encore. Attendre la fin du monde.
Pourtant, alors que l'horreur de la bataille semblait s'atténuer en dehors de ce tableau de nature morte.
Une ombre se dessina devant ses yeux, une ombre de jais.
Allant de sa chevelure jusqu'au couleur de ses chaussettes, cette ombre malgré sa noirceur fit briller le cœur inexistant de Priscillia.
Elle reconnu son teint froid, ses lèvres rosées et ses yeux si profonds.
Elle reconnu le seul être qu'elle souhaitait voir, le seul humain dont les traits ne quittèrent jamais son esprit.
Elle s'approcha doucement de l'amour de sa vie.

Ils se regardèrent avec douceur, s'effleurèrent avec tendresse. Ils s'attendaient tout deux depuis tant de temps que leurs espoirs étaient plus mort qu'eux mêmes. Mais leurs deux corps grisonnants étaient pourtant si proches, étaient là, tout les deux.
Tom réalisa en apercevant le sourire de Priscillia, qu'il venait certes de perdre mais qu'il avait tout gagner.

Ils ne se demandèrent pas même s'ils pouvaient se toucher et ils se projetèrent l'un sur l'autre. Leurs lèvres se contractèrent les unes sur les autres.
Malgré les pleurs par dessus ce tableau, les cœurs inexistants de deux fantômes furent apaisés par l'amour.

Plus pur que l'or.

PLUS PUR QUE L'OR | 𝘛𝘖𝘔 𝘑𝘌𝘋𝘜𝘚𝘖𝘙 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant