20. Dédale de couloirs.

2.1K 133 36
                                    

Lorsque Priscillia eut perdu Harry, Tom fut son pilier. Il fut le seul être qu'elle pouvait encore aimé, qui pouvait la soulager. Il avait su la tenir assez fort dans ses bras pour qu'elle ne chute pas malgré la tristesse. Pour qu'elle est encore une raison de se battre. Mais à présent à quoi bon, Priscillia se demandait ce qui la faisait tenir ? Ce qui permettait encore à sa poitrine de se soulever.
L'esprit de Priscillia ne souhaitait plus résonner, réfléchir ou même se souvenir. Le monde autour d'elle était ensoleillé tandis qu'elle se demandait quel monstre pouvait bien arracher la vie à un être aussi  bon. Tom, un être empli de méchanceté, de cupidité, prêt à tout pour plus de pouvoir. Cette image semblait encore plus erroné. Cette réalité mille fois plus imparfaite.

Elle ne pouvait pas oublier, arrêter d'y penser ne serait-ce qu'une seconde. Les restes émiettés de son cœur n'était tourné que vers la tragédie qui rythmait sa vie.
Elle comprenait peu à peu qu'elle ne vivait pas un deuil. Elle ne vivait que l'auto-destruction de sa personne. Il n'y avait pas de phase. Pas de colère puis d'acceptation. Uniquement un visage qui s'effrite de larmes. Et une jeune fille qui maigrit, de bonheur comme de nourriture.

Priscillia marchait dans les couloirs de Poudlard. Elle se concentrait sur les bruits de ses chaussures contre la dalle glacée. Elle préférait cela aux rires aigus de tout ces élèves profitant du retour du soleil. Elle préférait l'ombre à toute forme de clarté. Elle préférait plongée dans un dédale de pierres rongés que de s'imaginer sous l'aveuglante chaleur du soleil. Et puis à quoi bon, plus rien ne réchauffait son corps désormais. C'est pourquoi elle errait sans but et sans envie. Ne voulant croiser ni cœur battant ni fantôme transparent.

Tom marchait également, mais lui cherchait. Il était affolé. Sa cage thoracique se soulevant de manière incontrôlé. Un simple pressentiment. Une simple intuition. Se transformait désormais en une peur qui le rongeait de l'intérieur.
Priscillia n'était pas devant sa salle commune, pas à la tour d'astronomie, pas là où elle devait être. Rien ne semblait être à sa place. Tout se mélangeait. Ses pensées s'embrumaient. Depuis plusieurs jours comme si tout le monde savait. Comme si le monde était au courant.
Chaque regard posait sur lui semblait le juger.
Tom devenait fou.
Mais tout regard était insignifiant. Toutes reproches ou mêmes haines, n'était rien face à ces peurs.
Il souhaitait tout sauf sa haine, son dégoût ou ses reproches. Il l'a souhaiter ignorante. Il l'a voulait naïve, sautillante et souriante.
Qu'elle ne devienne pas folle, qu'elle l'aime, tout.
Mais pas qu'elle sache.

C'est pourquoi Tom courrait, il courrait après elle, après le temps ou contre lui. Il courrait contre ses peurs.
Il courrait contre la réalité.

Il semblait pourtant avoir tout parcouru, chaque couloir et avoir gravi tout escaliers. Elle n'était nulle part. Elle n'était pas là. Les membres de Ton tremblaient à chaque pas qu'il faisait. Ces yeux se jetaient sur tout recoin d'ombres qui aurait pu la dissimuler.

Mais il ne l'a trouva pas. Alors il s'arrêta, il prit le temps de regarder le ciel en s'accoudant au mur derrière. Il se rappela lorsqu'il l'avait plaqué contre un de ces murs, embrassé et désiré contre un de ces murs. Contre un arbre, sur le sol.
Lorsque leurs corps avait trouvé tout ce qu'ils leurs suffisaient pour vivre. Et qu'à présent il était seul et que la nuit tombait déjà. Il n'avait pas faim, n'était pas fatigué et ne souhaite s'arrêter de chercher que lorsqu'il aurait trouvé. Il avait besoin d'elle.

Lorsque Tom baissa enfin les yeux, il vit les courbes d'un corps qu'il n'avait fait qu'imaginer des heures durant. Il ferma à multiples reprises ses yeux afin d'être sur de voir Priscillia à quelques mètres de lui, dos à sa personne. Elle était enfin là.
Le bonheur et l'adrénaline le fit se redresser le plus vite possible et presque courir vers cette femme qu'il souhaitait embrasser, soulager et protéger toute sa vie.
Il n'écoutait plus les tremblements de son corps ou les brumes de ses pensées. A présent, il ne courait que vers elle.

- J'aurais préféré mille vérité à celle là, résonna la voix de Priscillia à travers tout le crâne de Tom.

La course effrénée s'arrêta subitement et le cœur de Tom avec. Ses yeux s'écarquillèrent. Il aurait préféré broyer ses tympans que d'entendre la suite de ses paroles.

- Au delà de tout ce qu'il s'est passé depuis le début, je n'ai jamais cru en ce réel mal au fond de toi. Je croyais plutôt que ce n'était qu'une carapace que tu t'efforçais de garder. Je croyais plutôt en toi, en Tom, en ton intelligence et ton sens de la justice. Je ne pouvais pas imaginer que ce dont mon frère et ma sœur me disaient de m'inquiéter pouvait réellement exister. C'était invraisemblable à mes yeux. Après tout, ne dis-t-on pas que l'amour rend aveugle ? Cette phrase ne m'a jamais paru aussi vrai qu'à cet instant.

Tom ne savait quoi rétorquer, il ne savait plus quoi faire. Aucun sort n'aurait pu l'aider, ni sourires mielleux ni paroles enchanteresses. Aucune magie ne pouvait éclairé ce moment de ténèbres.

- C'est drôle n'est-ce pas, il y a peu je t'ai fait promettre de ne jamais me faire souffrir, de ne jamais m'abandonner. Une promesse idiote vu la situation.

C'est après cette énième écorchure dans le cœur de Tom que Priscillia décida de se retourner. Elle se plaça devant, toujours à quelques mètres. Les bras le long du corps et un léger sourire dessiné sur son visage.

- Veux-tu que je te raconte une autre des anecdotes étranges sur ma famille brisée ? Ce fut mon père qui me compta cela alors qu'il venait de perdre son frère et sa sœur a quelques jours d'intervalles. Il me dit qu'il savait que son frère mourrait peu de temps après sa sœur car aussi étrange que cela était-ce. Un Fawley ne mourrait jamais seul. C'est comme un serment non dit, un secret qu'on se garde. Ne jamais laissé un membre de sa famille seul contre la mort, seul pour apprécié cette aventure.

Tom ne répondit rien. Il se tut
Le souffle coupé et le cœur battant si lentement.

- Je souhaitais juste être à tes côtés. Apercevoir une dernière fois les yeux qui m'ont tant fait chaviré et puis ses lèvres que plus jamais je ne goûterai. Je suis toujours persuadée que du bon se cache en toi.  Tu es selon moi une bonne personne à qui il est arrivé trop de choses mauvaises. Mon frère et moi nous sommes efforcés d'essayer de faire réaliser qu'il avait tellement plus dans la vie que le pouvoir et la destruction. Je ne sais si notre combat fut vain mais je tiens juste à te dire que malgré tout, je t'aime. Mais je ne peux laisser mon frère seul là où il est, ou me laisser seule dans ce monde. Je suis heureuse d'avoir pu te voir une dernière fois, Tom.

Tom aurait voulu lui crier quelque chose, lui dire qu'elle n'était pas seule. Ou juste lui dire quelques mots. Ou lui conjurer de ne rien faire. Il avança pourtant rapidement vers Priscillia pour l'empêcher de faire cet acte si idiot. Mais il ne put qu'arriver trop tard et la rattraper.
Un sort vert transcenda la noirceur de Poudlard ce soir là. Laissant une petite grande âme s'envoler.

Cet éclair n'avait rien de magique. Et cette magie n'avait rien de plus beau qu'un fusil moldu à cet instant. Au moment précis où les nuages laissèrent la lune éclairé son corps, Tom se dit que rien ne valait plus que son sourire. Que rien ne brillait plus que ces yeux. Dans l'esprit de Tom, les pouvoirs qui coulaient dans ses veines ne valaient plus rien. Il ne valait pas mieux que ces stupides moldus, pas mieux que son pauvre et pathétique père. Il ne trouvait que le dégoût et la haine pour soulever sa cage thoracique. Mis à part ces sentiments lui provoquant des plus grands tremblements encore. Rien ne semblait plus s'animer, émaner du corps de Tom.
Ces yeux noirs restaient paralysé sur les siens ouverts, les sentiments absents de son regard si vif. La vie si absent de son corps expressif. Tout absent comme si rien n'avait jamais été. Les yeux larmoyants comme si cela été possible. La scène devant les yeux de Tom, malgré les minutes qui passaient, paraissait toujours impensable. Il ne voulait plus se ressasser ses dernières paroles car elles étaient ses dernières paroles. Tout cela brisé Tom comme il n'avait jamais été brisé. Sa respiration était irrégulière mais son pouls semblait s'accélérer et son cœur prêt à lâcher. Son esprit aux portes de la folie, il sombra dans le déni.

————

Ce chapitre est le dernier de cette histoire,  il marque la fin de Plus pur que l'or, l'épilogue arriva très bientôt et il nous faudra dire adieu à Tom et Priscillia.
Je remercie toutes les personnes ayant fait vivre mon histoire, j'espère qu'elle vous a plus autant qu'à moi. Et bien sûr que vous continuerez de me suivre pour de nouvelles et folles aventures.

Mille fois merci.

PLUS PUR QUE L'OR | 𝘛𝘖𝘔 𝘑𝘌𝘋𝘜𝘚𝘖𝘙 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant