Cruels intentions

Chapitre 2

On arrive devant le bar, sans attendre ils nous laissent passer. On pouvait entendre la musique à des kilomètres déjà. Heureusement qu'il est un peu isolé. Une fois passé la porte, je sens la musique tambourinait sur ma poitrine,j'adore ! Je suis impressionnée à chaque fois par la foule, par les couleurs...

- On se réserve une table avec les fauteuils non ?, lance Stéphanie prête déjà à s'imposer.

- Il faut prendre une bouteille pour ça tu sais ?, répond alors Julie.

- C'est ce que je comptais faire, rigole-t-elle en se dirigeant vers le bar pour commander.

Le serveur lui demande ce que nous voulons, on opte pour deux bouteilles de champagne que notre porte monnaie n'apprécie guère. On s'installe dans un coin de la salle où il nous a dirigé le sceau à la main. On s'est bien apprêté et j'ai déjà hâte d'aller danser. En vérité, je ne cherche pas à rencontrer quelqu'un mais si jamais un beau garçon vient m'accoster,je ne refuserais pas une danse avec lui. Les filles sont dans le même mood que moi.

- Alors beau gosse en vue ?, demande Sophie.

- Pour l'instant, je me concentre sur la bouteille, rétorque Steph dans toute sa splendeur.

Elle fait péter le bouchon et nous sert, évidemment comme une quiche, elle en met partout.

- A la notre les gonzesses et à votre amitié qui est si exceptionnelle, nous confie Steph avec trop d'amour qu'on en rougit.

Première gorgée de la soirée, ça y est, ça a commencé.

- Je ne suis pas compte qu'une de vous m'invite à danser là, poursuit notre amie la blonde.

Je me lève et fait le gentleman pour rigoler, Sophie et Julie nous disent qu'elles nous rejoindront dans quelques minutes après avoir été aux toilettes. Mais on vient à peine d'arriver !, pensé-je.

 - Go, allons nous déhancher !

Main dans la main, le cul balançant,nous nous avançons vers la piste déjà pleine. La musique devient de plus en plus fort dans mes oreilles, les tambourinements contre ma poitrine me rend spéciale. J'adore vraiment cette ambiance et ses effets. Je ne sais pas avant de les connaitre, je ne sortais pas autant. A vrai dire avant 18 ans, on n'a pas trop de liberté pour ce genre de soirée. Nous allons tous boire en ville dans un bar, mais ça se limitait à un soda, puis ça finissait sinon dans les magasins ou en train de bouffer dans un brasserie. Mais là, c'est tellement libérateur, j'ai enfin l'impression de vivre malgré les études qui nous prennent beaucoup de temps et qui nous fatiguent.

C'est Stéphanie surtout qui nous a initié et donné goût à faire la fête.

Il a fallu quelques minutes aux filles pour nous rejoindre, avec le sourire. Elles se faufilent entre les gens pour nous atteindre. Heureusement que cet endroit est assez grand car le monde qui s'y trouve ce soir n'aurait jamais pu rentré entièrement si c'était plus petit. Ou on serait mort par manque d'air.

Le monde est déchaîné et nous entraîne encore plus dans la danse. Toutes les quatre on s'éclate comme à notre habitude se vidant l'esprit complètement. Ce genre de soirée, on oublie les petits soucis du quotidien pour se sentir plus que libre et en bonne santé.

Après quelques pas de danse, on finit par rejoindre nos bouteilles de champagnes, on a dépensé maintenant faut s'hydrater. Elles se mettent à commenter les gens sur la piste et aux alentours, surtout les garçons. Quand je suis leur regard et leur conversation, mon regard lui, s'arrête sur un mec au loin. Il regarde vers nous, mais je ne sais pas si c'est vraiment nous qu'il regarde, il est assez loin pour que j'en sois sûre. Je me sens du coup gênée et tourne le regard. Mais je n'arrive pas à m'empêcher de jeter un œil régulièrement. Il est installé au bar et n'arrête pas d'avoir la tête tourné vers notre direction, c'est perturbant.Je me demande qui il regarde. Les filles continuent de parler entre elles, je ne fais plus attention à part à lui et elles ne remarquent pas mon absence dans leur discussion.

Je suis assez intimidée, il est beau comme un dieu. Je ne serais pas deviné la couleur de ses cheveux dans la pénombre de la salle, mais ils m'ont l'air clair, et si jamais ils sont blonds c'est tout gagné. Et la couleur de ses yeux encore moins. On peut devenir que sous sa chemise ses muscles sont bien dessinés. D'ailleurs, on ne voit que ça hormis les traits fins de son visage, il doit avoir une peau tellement douce. Il faut que j'arrête de le fixer, ça devient vraiment gênant. Si jamais il me regarde en plus et qu'il le remarque c'est pire, qu'est ce qu'il doit penser. Je suis folle.

- Sinon Steph, tu es censé servir il me semble, j'ai soif moi, la taquiné-je pour essayer de passer à autre chose.

- On est vraiment des alcooliques putain, ajoute Sophie.

On en rit puis Steph décide enfin de nous verser une troisième coupe, les bouteilles vont trop vite et elles coûtent chères, je crois que la suite ce sera dans la chambre,tous ensemble. Et nous voilà, reparti dans la conversation de quel est le plus beau dans tous les garçons de la soirée. Je me retourne vers le bar où il était installé, il n'est plus là. Merde.J'avais une si belle vue. Je le cherche du regard mais impossible de le trouver. Tant pis, je vais me contenter de juger la foule avec les filles. Elles ont raison quand même, il y en a des pas mal aussi sur la piste.