Chapitre 44

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Je regarde à la fenêtre de ma chambre et une voiture de patrouille y est toujours garée. Ils ne pourront pas surveiller notre maison pendant longtemps. Ils sont sûrement entrain de répondre à toutes les questions que mes parents posent. Je me retourne vers Steph et m'assoit à côté d'elle, ainsi que Julie,toujours tremblante.

- C'est de ma faute, s'accuse Steph.

- Mais bien sûr que non, ne dit pas ça, si c'est de la faute de quelqu'un c'est bien de moi.

- Non, c'est moi qui est proposé de se séparer, c'est moi qui est laissé Sophie courir derrière moi au lieu de l'attendre. Quand je me suis retournée, il était trop tard, il avait son couteau à la gorge de Sophie, je ne pouvais rien faire. Et il est parti, je suis restée comme une conne au milieu de la route sans pouvoir l'aider. Elle était terrifiée, elle ne disait rien mais elle me suppliait du regard de ne pas l'abandonner et c'est ce que j'ai fait.

Détruite, elle pose ses coudes sur ses genoux et rejoint ses mains au visage pour se cacher. Elle a envie de pleurer mais elle sait que ça ne changera rien.

- Non, il a été plus malin comme toujours. On pensait qu'il allait se concentrer uniquement sur moi mais finalement, il a compris que le meilleur moyen de m'atteindre était de s'en prendre à mes proches. Je suis sûre qu'il ne lui fera pas de mal, c'est moi qu'il veut, il se sert d'elle pour que je vienne à lui. Il veut que je lui propose de m'échanger contre elle et... c'est ce qu'on va faire.

- T'es folle non !, intervient Julie les larmes aux yeux et le souffle court.

- Je ne peux pas laisser Sophie payer à ma place.

- Arrête, je pense qu'il faut qu'on parle sérieusement avec la police. On va les aider jour et nuit dans leur recherche et même quand ils font une pause je vais les secouer pour qu'on l'abandonne pas. On la retrouvera et ce monstre finira derrière les barreaux toute sa vie ! Il est hors de question qu'on fasse autre chose ! Alors tu oublies toutes ces bêtises de suite Maria !, s'énerve Steph inquiète. On est avec toi depuis le début et ce n'est pas maintenant qu'on va te laisser gérer ça toute seule.

- Vous êtes vraiment les meilleures, je le mérite pas, sangloté-je enfin prise de culpabilité et de détresse.

- Allez on descend, il faut qu'on leur parle.

Nous descendons et deux policiers s'avancent vers nous pour nous demander de s'installer autour de la table de salon afin de discuter. Ils lisent dans nos pensées. Mes parents nous suivent également et je m'en veux davantage quand ils demandent à ma sœur d'aller dans la chambre, elle ne comprend pas ce qui se passe, on lui explique rien, elle est trop jeune selon eux.Mais je pense que l'ignorance ne l'aidera pas. Je me reconcentre sur eux, et leur visage me brise le cœur, ils ont vieilli de 20 ans,c'est horrible. Ma mère ne cesse de pleurer, quant à mon père, il est froid comme la glace. Je suis sûre qu'il me déteste, il n'ose même plus me regarder. J'ai bouleversé cette équilibre familiale qu'il a durement forgé. Je me déteste aussi papa, tu n'imagines même pas.

Les policiers commencent tour à tour à nous expliquer les ordres qu'on leur a donné. Mes parents ne sont pas d'accord et s'enflamment très rapidement. Ils ne les agressent pas mais c'est tout comme. Puis ma mère se lève et monte les escaliers, sûrement pour rejoindre ma sœur, mais nous nous retournons tous quand on l'entend pleurer. Comment puis-je être coupable de tant de souffrance ?

- Ça suffit, il est hors de question que ma fille sorte d'ici !, s'énerve mon père.

Il sort dehors prendre l'air pour se calmer. Quand il s'agit de ses filles, il a toujours été aussi impulsif et on ne peut pas lui reprocher.

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