Chapitre 35

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Je ne sais pas quelle heure il est, je sais encore moins quel jour nous sommes, le mois a peut être changé. Je souhaite tellement revoir la lumière du jour, mais la seule vitre qui se trouve dans cette cave est recouvert de planche en bois que John a soigneusement cloué. Je n'ai pas eu la force de l'atteindre,beaucoup trop haute pour moi. De plus, la seule chose présent dans cette pièce se trouve être une chaise, une chaise à présent en milles morceaux.

Même si je veux affreusement l'atteindre afin d'enlever ne serait-ce qu'une planche pour admirer le soleil ou encore les étoiles, je ne pourrais pas, mon corps agonise. Je reste assise dans un des quatre coins de la pièce, sans trouver la bonne position pour cesser cette souffrance. M'entourer les genoux de mes bras pour me recroqueviller, m'asseoir en tailleur,où n'importe quelle position qui nécessite de bouger mes jambes est impossible.

L'état de mes poignets me fait horreur, l'odeur du sang séché me répugne. Il suffit que je pose un doigt pour que j'hurle. Il a attendu que les cordes m'ouvrent la peau pour qu'il les défasse. Et mon ventre crie famine, j'ai terriblement faim, terriblement soif. Ma bouche est aussi sèche que ma peau.

J'ai froid aussi, plus rien ne me couvre à part mon jean. Je ne sais pas depuis quand je le porte,mais il me reste plus que ça. Ah oui, il m'a laissé aussi mon soutien gorge, sûrement par pitié. Mon pull ne me servait plus à rien. Tant de fois, il l'a attrapé et m'a bousculé, les tissus n'ont pas tenu, il est complètement déchirée, comme tous les tissus de ma peau. Je ne reconnais pas mon corps. Il a changé et je ne le comprends pas.

- Mon dieu, murmuré-je quand j'entends le bruit de la clef dans la serrure. Aidez-moi.

- Lève toi.

- Je n'arriverais pas.

- Pardon ? Lève toi !, hausse-t-il le ton.

Je n'ai plus le choix ? Si bien sûr,parce que dans tous les cas, le résultat sera le même. Je m'aide du peu de force qu'il me reste dans les bras pour me soulever, je me retiens avec le mur et la douleur m'assaille.

- S'il te plait, j'ai trop mal, me plaigné-je une fois debout le dos courbé.

- Chérie, me dit-il en me relevant le menton de son index pour que je puisse le regarder. Regarde dans quel état tu t'es mise.

Je ne réponds pas, ça fait bien longtemps que j'ai arrêté de répliquer, je ne fais que le regarder les yeux remplis de larmes. Je suis impuissante, j'ai eu du mal à l'admettre mais c'est mon châtiment.

- Tu restes magnifique tu sais.

Et il m'embrasse. Je le laisse faire,je n'ai plus de force pour lutter.

- Je t'ai ramené de quoi manger, j'imagine que tu as faim.

Je tangue, mon corps ne va pas supporter longtemps, même rester debout m'est insupportable.

Il pose le plateau par terre, là où j'étais assise quand il est arrivé.

- Tu as besoin de quelque chose ma belle ?

- Non, lui répondé-je en hochant la tête.

- C'est bien, tu as compris. Tu as besoin que de moi Maria ?

- Oui, que de toi.

Il entoure mon visage de ses mains et m'embrasse de nouveau, tendrement et même si ça me dégoûte, je dois faire semblant. Il se sépare enfin de moi, je peux souffler. C'est le moment de son départ, il a eu ce qu'il voulait.

- Allez mange Maria, tu as besoin de prendre des forces pour la suite.

Je remue la tête en signe d'approbation et il repart, n'oubliant pas de refermer la porte à clefs. Celle que j'ai essayé à maintes reprises d'ouvrir, sans succès.

Je me dirige dans ce coin qui me sert de refuge. Je ne dois pas toucher à ce plat, j'en suis persuadée,mais j'ai beaucoup trop faim pour m'en priver. Du poisson, du riz, un bout de pain et un verre d'eau, j'en demande pas plus. Je me jette dessus sans plus attendre. Je dévore ce plat sans en sentir le goût et même si la gorge me brûle, je sais que le besoin est plus important que le reste.

Mais après ce repas, je sais ce qu'il m'attend : un véritable trou noir.

Cruels intentionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant