Chapitre 31

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Je me suis installée dans le lit en tailleur pour regarder les défilés de Steph. Sophie et Julie me rejoignent pour la contempler.

- Alors celle-ci ?, demande notre grande blonde.

- Elles sont toutes belles Steph, même qu'une moche t'ira bien quand même, lui confirmé-je.

- Mais euh, vous ne m'aidez pas.

- Pourquoi tu essaies autant de tenues ?

- J'ai envie d'être sexy, on va sortir ce soir, attendez les filles, vous croyez qu'on allait passer le weekend à glander ? On reprend les cours mardi je vous rappelle. Alors on va profiter des derniers jours qui nous restent.

- On le fait même quand on a cours, on est pas en manque de soirée. On est toujours partante tu sais, mais il est seulement 14 heures, tu comptes ouvrir un boite de nuit la journée toi ?, la piqué-je un peu.

Elle souffle et roule les yeux en partant se déshabiller pour choisir une autre tenue.

- Elle a raison, de plus, on a passé les vacances sans toi, alors ce soir, c'est ta soirée Maria !, me lance Sophie déterminée autant que Steph.

Julie acquiesce avec le sourire et Steph revient avec une longue robe rouge ouverte sur les côtés.

- C'est à un bal que tu vas plutôt ?, taquine Julie.

- Vous êtes chiantes aujourd'hui ma parole.

On se met à rire et Julie se lève pour fouiller dans l'armoire de Steph, sûrement une idée derrière la tête.

- Je te conseille celle-ci.

- Pas mal, avoue Steph contente.

En effet, Julie lui a choisi un robe beige pailleté moulante et courte avec les épaules dénudées et manches longues. Elle sera une belle déesse avec ses longs cheveux blonds dedans. C'est parfait pour elle.

- Ok, j'ai la mienne c'est à vous maintenant !

On râle parce que les filles et moi n'avons pas envie de faire de défilés comme elle a fait. J'ai un peu la flemme de me changer une dizaine de fois. Mais je joue le jeu et c'est Julie qui commence. Dans la bonne humeur, on se met à se lancer des vannes et à rigoler de tout et n'importe quoi. Ça fait du bien de les retrouver !

***

Nous descendons par les escaliers toute bien habillés comme à chaque fois qu'on sort. Nous avons appelé un taxi car nous allons retourner dans ce fameux bar qui nous a plu "At the paradise" un truc comme ça. Je ne sais plus.

Le taxi n'est toujours pas là. En retard de 10 minutes, ce n'est pas si grave, alors nous nous asseyons sur le bord d'un mur.

- Merde, j'ai oublié mon sac, vous n'avez pas remarqué !, jure Steph en panique.

- Vas-y il est en retard lui aussi, il attendra, on le paie.

Steph se dépêche de filer récupérer son sac et Sophie la suit. Julie reste avec moi, allumant une cigarette. Aucune de nous ne fume vraiment, mais de temps en temps,on ne s'en prive pas. On la partage attendant que tout le monde soit là, le temps nous parait tellement long. De plus, qu'il commence à faire frais. Toujours pas de voiture à l'horizon, il nous a oublié ou quoi ? On entend les pas des filles dans les escaliers de l'établissement, on se lève pour les rejoindre et leur prévenir qu'il n'est pas encore là. Mais je me cogne contre quelque chose.

- Bonsoir ma belle.

Julie et moi reculons. Mon cœurs'accélère, je suis déjà bouillante. Comment est-ce possible ?

- Tu es censé être en prison ?, ai-je la force de dire.

- Sauf que rien ne peut m'arrêter Maria, rien ne peut nous séparer.

Les filles arrivent en courant croyant que le taxi est arrivé, elles ont un mouvement de recul quand elles se rendent compte de la présence de John, bouche bée. Il les a entendu et les regarde du coin de l'œil. Elles angoissent autant que moi, je le vois à leurs faciès.

- Laisse moi tranquille, va-t-en John, continué-je sans avoir comment on allait pouvoir s'en sortir.

- Tu te fous de moi ? J'ai galéré pour sortir de cette prison pour toi et tu me rejettes !

Mon regard est posé sur John faisant attention à tous ses faits et gestes, plus il avançait plus je reculais. Et toujours pas de taxi, personne aux alentours. Nous étions seules avec un psychopathe déterminé. Mais j'ai eu le temps de regarder Steph enlever ses chaussures, je ne comprenais pas quelle idée elle avait en tête mais elle est rentrée dans l'immeuble sans faire de bruit. John n'a rien remarqué. Elle aura beau appeler les flics, il était déjà trop tard. Il a tout calculé.

- Pourquoi tu me fais ça ?, craqué-je les larmes aux yeux.

Je l'avais senti cette boule au ventre sur la route, quand les filles sont venus me chercher, je voulais les retrouver mais je ne voulais pas revenir ici, dans cet endroit qui me rappelle tout ce qu'il m'a fait.

- Parce que je t'aime Maria, je n'arrête pas de te le dire, de te le prouver, mais tu comprends rien, tout ce que je fais, je le fais pour toi, alors viens avec moi.

- Elle ne te suivra pas espèce de malade ! Ce n'est pas l'amour, tu es un putain de taré, va te faire soigner..., lui lance Julie folle de rage.

- Ta gueule !

Et un coup violent vient l'assommer. Steph, tu es une génie !

- Vite, les filles on remonte !, nous ordonne-t-elle en lâchant par terre la barre de fer.

J'entends John gémir, on a pas le temps, faut se dépêcher. Nous nous mettons à courir, Steph, les mains tremblantes, essaie comme elle peut d'ouvrir la porte de notre chambre. Une fois ouverte, nous nous dépêchons de rentrer et de la refermer.

Devant la porte à bout de souffle,nous reprenons notre respiration. J'entends la voix de Steph, elle est au téléphone; à l'autre bout, la police. Mon cauchemar n'est finalement pas fini, il continue. Je ne peux pas, revivre ça, non,c'est au dessus de mes forces, je dois partir d'ici !

- Ça va aller Maria, on est là, calme toi, me rassure Julie en me prenant dans ses bras. Il retournera en prison.

- Non je n'y retournerais pas, je t'aurais Maria, lance la voix de John derrière la porte.

Putain ! Il ne lâche rien. Les filles et moi reculons. Alors que Steph hurle au téléphone de se dépêcher parce qu'il est là, Sophie se dirige vers la cuisine pour prendre un couteau. C'est un putain de cauchemar, un film d'horreur qui est bel et bien réel. Je ne peux pas croire ça. Qu'est ce que j'ai fait pour en arriver là, pour tomber sur un type comme ça ?

- Ouvrez la porte bande de salopes, vous n'avez pas le droit de me l'enlever, elle est à moi !, crie-t-il frappant contre la porte de toutes ses forces.

On se met à entendre les sirènes, la lumière des gyrophares se reflète dans la pièce, par la fenêtre,on voit plusieurs voitures se garaient devant l'immeuble. On remarque que John n'est plus là, du moins, on ne l'entend plus. Il s'est enfui ! Il les a entendu, il ne retournera pas en prison, pas aujourd'hui !

Cruels intentionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant