Chapitre 25

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Les résultats sont tombés, notre année est validée. Les filles sont heureuses, tout comme moi.Enfin, pas autant. Je n'arrive plus à sourire depuis ce fameux soir où John a déconné. Avec lui, ça n'est plus ce que c'était, de mon côté surtout car pour John, il réagit comme s'il ne s'était rien passé. Ces derniers jours avec lui ont été horrible d'ailleurs. Je faisais semblant d'aller bien et lui ne le remarquait pas, ou il le cachait très bien. Je fais semblant également qu'on couchait ensemble. Je ne voulais, je me sentais vide, mais je n'ai rien dit. Je sais comment ça aurait fini. Malgré tout ce qui s'est passé, je continue à l'aimer, mais le dégoût devient de plus en plus intense.

Les filles le détestent davantage.Elles veulent faire la fête pour notre année mais remarquent très vite que je ne suis pas d'humeur pour ça. Je n'arrête pas de pleurer quand je ne suis pas avec lui, ce sont les seuls moments où je ne peux pas faire semblant. Alors je suis rentrée  à l'appartement et je me suis effondrée. Je me sens sale, blessée et impuissante. Rien ne va plus, je devais aller voir mes parents avec lui mais non, je ne peux pas faire ça. Je dois trouver un moyen, une excuse pour annuler.

"Tu vas répondre putain !"

Les messages de John s'accumulent, je n'arrive plus à lui répondre quoique ce soit, il me dégoûte. Tout était parfait avec lui, j'étais heureuse, j'étais enfin amoureuse.Je pensais même à l'avenir avec lui. Et il a tout gâché ! Comment est-ce possible putain ?

Je sais qu'une haine grandit en lui quand je ne réponds pas, mais c'est au dessus de mes forces.

Depuis ce matin, au réveil, je n'ai pas bougé de mon lit. Les filles ne savent pas quoi faire, ni quoi dire pour que ça aille mieux. Je reste assise et recroquevillée surmoi même, attendant que le temps passe et qu'un miracle frappe à la porte. Le temps est long. Elles essaient tout, même la bouffe nem'aide pas. J'ai la tête qui va exploser à force de penser, de trouver un moyen de m'échapper de la violence de John. Pourquoi il est comme ça ? Qu'est ce qui lui est arrivé ? Et je n'arrange pas les choses en pleurant sans arrêt. Je ne peux plus, la douleur est insupportable.

- Allez Maria, tu ne peux pas rester comme ça, ce sera pire. On est là, avec toi, tu n'es pas toute seule, tu sais que tu peux compter sur nous. On ne te laisse pas tomber, me rassure Steph dans toute la gentillesse et la douceur qu'elle possède.

- Je sais les filles, je vous remercie d'être là, lui répondé-je doucement étant faible.

- Qu'est ce que tu comptes faire ?, poursuit-elle alors que Julie et Sophie s'installent à mes côtés.

- Je ne sais pas, soit il change de comportement, soit entre lui et moi c'est fini, je ne peux pas rester avec ce genre de type, pas quand il est comme ça.

- Je le sens pas, je l'ai jamais senti, tu le sais. Maria, je ne veux pas être celle qui t'oblige à faire quelque chose que tu ne veux pas, mais je te le dis, ce genre de mec il ne change pas, les comportements violents, ça reste à l'intérieur et il aura beau se calmer, ça reviendra toujours. On a peur pour toi.

Moi même j'ai peur, peur de tout de lui, peur de moi. Quand je me regarde dans le miroir, je ne vois que cette couleur bleuâtre autour de mon œil. C'est lui qui m'a fait ça, il n'a jamais eu un geste de recul ou une parole d'excuse quand il m'a vu dans cet état. Je ne comprends rien, je suis perdue.Comment un amour tel que le notre peut finir ainsi ?

- Je sais que tu as raison, mais...

- Tu l'aimes toujours, finit Sophie.

- Oui, c'est différent maintenant, mais je n'arrête pas de me dire qu'il doit avoir une raison, qu'on peut changer ça. Je ne sais pas. Je suis complètement perdue et exténuée. Je voudrais dormir pendant au moins un mois, me réveiller et réaliser que ce n'était qu'un cauchemar, que tout va rentrer dans l'ordre. J'étais tellement bien avec lui.

- Je sais ma belle, on va trouver une solution, on est avec toi, mais tu ne peux pas te mettre en danger, faut que tu penses à toi, à ta sécurité. Ce genre de violence ça peut aller très vite, moi ça me plait pas, continue Steph.

Je prends en compte toutes les remarques des filles, elles ont raison. Une amie à ma mère a vécu pendant des années des violences conjugales. Elle venait dormir chez nous et je me rappelle qu'à mon réveil, je le trouvais triste,fatiguée et parfois je remarquais toutes les marques sur son corps.Une fois, elle a fini à l'hôpital tellement il a roué de coups. Je me rappelle des dires de ma mère et je me suis dit que jamais je voudrais vivre ce genre d'histoire. Je priais le soir pour avoir quelqu'un qui m'aime comme mon père aime ma mère.

Je ne peux pas rester avec lui, c'est trop dangereux. Mais je ne peux pas le laisser tomber, faut que j'essaie de lui parler, ou du moins, de lui faire comprendre qu'il a besoin de se faire soigner. La violence, on ne naît pas avec. Tout vient d'un déclencheur et il faut qu'on sache lequel.

"Maria, je te jure que tu as intérêt à me répondre, je vais débarquer et tu ne vas pas aimer,c'est tes copines qui te remontent la tête j'en suis sûr"

Cruels intentionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant