Chapitre 27

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"On est devant, sors" est le message que je viens de recevoir de la part de Julie. 

Je ne peux pas, je leur ai dit. Mais le principal c'est qu'elles sont là, je ne suis plus seule.

- John, s'il te plait, ouvre la porte, les filles sont devant !

Je vois les filles par la fenêtre et j'entends les pas de John, je vais enfin pouvoir respirer l'air frais de dehors. Lui et moi, on ne sait pas parler depuis nos explications qui n'ont rien abouti. C'est mieux comme ça je pense. Il est resté dans son coin et moi dans le mien.

Un rire strident se fait entendre derrière moi. Je me retourne.

- Pourquoi tu rigoles comme ça ?

- Parce que tu crois que tu vas t'en sortir parce que tes copines sont là. C'est toi qui leur a demandé de venir c'est ça ? Espèce d'idiote !

Je n'arrive pas à le croire. Il se fout de moi, c'est quoi son problème ? C'est quoi son but ? Je vais craquer, vraiment, je ne tiens plus. J'envoie un message au fil pour leur dire qu'il ne veut pas me laisser sortir mais John donne un coup dans ma main et le portable vole à travers de la pièce. Je me rends compte que j'aurais dû appelé les flics et non les filles. Il a raison, je suis vraiment une idiote !

J'ai envie de hurler mais je me retiens, je pense qu'à une chose, une stratégie pour sortir et rejoindre les filles.

- J'ai dit que tu ne sortiras pas d'ici et je m'en fou qu'elles attendent dehors, tu m'as compris.

Elles se mettent à frapper à la porte, John se crispe, je le vois rouge de rage. Comment je vais pouvoir m'en sortir ? Ce n'est plus l'homme que j'aime que j'ai en face de moi, c'est un monstre.

- Tu montes et ne descends plus !, me hurle-t-il en montrant du doigt les escaliers.

Mais il est sérieux ? J'exécute pour ne pas accentuer sa colère. Je cours à l'étage. La seule chose que je vais pouvoir tenter c'est la fenêtre, mais il n'y a aucun balcon.J'ouvre la fenêtre de la chambre qui mène devant.

- So, Steph, Juju je suis en haut, il me laisse pas sortir, je n'ai plus de téléphone, appelez les flics !, crié-je alors de toutes mes forces espérant qu'elles m'ont entendu.

- Maria !, me répond Steph alors que je les vois se reculer pour me chercher du regard.

Je me sens d'un coup propulsée par l'arrière. J'atterris sur le sol et une douleur derrière la tête se fait ressentir. Je me suis pris un coup à la tête sur le lit en tombant. John se tient devant moi, il m'a entendu lui c'est sûr.

- Tu fais quoi là ? Tu te fous de moi ?!, rugis-t-il tel un prédateur. Tu restes avec moi pour toujours Maria, jamais tu sortiras putain, tu comprends ça ?!

Mais que m'arrive-t-il ? Je ne le reconnais plus, je suis en plein cauchemar. Que se passe-t-il dans sa tête ? Comment il peut penser des choses comme ça ? Il veut vraiment me séquestrer ici ?

Je me mets à penser à ma famille, je me pose des centaines de questions. J'ai le pressentiment que je les reverrais plus. C'est au dessus de mes forces, non, je dois me battre!

- Pourquoi tu fais ça ?, lui demandé-je à bout de force.

- Parce que tu es à moi Maria, je t'aime et je ne supporte pas que tu me quittes, c'est trop tard, je t'ai laissé ta chance.

Mais il est complètement malade, ce n'est pas aimer, c'est tout sauf de l'amour.

- Laisse moi partir je t'en prie.

- NON ! Toi et moi c'est pour toujours Maria, tu ne peux pas me quitter, t'as compris !

Je me relève comme je le peux, mon corps est en train de me quitter, je n'ai plus de force, j'ai mal partout. Ma tête tourne, c'est irréel. Il ne fait que regarder parla fenêtre, observant les faits et gestes des filles dehors. Je ne sais pas ce qu'elles font mais je profite qu'il n'a pas le regard posé sur moi pour courir jusqu'à la salle de bain.

- Maria !, hurle-t-il derrière moi alors que j'ai enfin atteint la pièce et fermé la porte à double tour. Putain Maria ouvre ! Ne fait pas ça, tu vas le regretter.

C'est ma seule chance de m'en sortir,je suis assez fine pour passer par la fenêtre de la salle de bain.Peu importe la hauteur et peu importe si je tombe, ce sera toujours mieux que de rester enfermée avec lui. Il est devenu dangereux, je ne le connais pas, c'est un inconnu pour moi maintenant. Je remets toute notre histoire en question, je suis totalement perdue.

- Mariaaa !!, continue-t-il de jurer.

Ses coups fusent sur la porte, elle ne va pas tenir, la force de John est surnaturelle ! Je me dépêche de débarrasser l'armoire en dessous de la fenêtre pour enfin monter.Elle est tellement étroite, je ne sais pas comment passer. Je décide de passer ma jambe droite en première et la tête ensuite, il n'y a qu'un rebord tout autour de la maison sur lequel je pourrais avancer,mais comment descendre ? Tout est là le dilemme. Je respire un grand bol d'air frais et ça me fait du bien.

- Maria, entendé-je alors au loin.

Elles m'ont vu, elles sont en bas et me regardent attendant que je trouve une solution.

- On est là, courage !, continue-t-elle pour m'encourager .

Je regarde autour, rien. Les coups derrière moi me font paniquer. Il est temps que je me lance tant pis.

Puis je sens que mon bras me tire vers l'intérieur, oh non ! John ! Il a réussi à passer la porte.

- Pourquoi tu me fais ça Maria ?, me dit-il les larmes aux yeux.

Mais qu'est ce que j'ai fait ?

- John ?

Je me sens impuissante et me laisse guider par ses gestes, il est trop tard. Les filles le remarquent et crient mon nom. C'est officiel, je ne sortirais jamais d'ici ! Il atout prévu, j'en suis sûr, même l'arrivée de la police. Il me tient le bras mais ne me fait pas plus mal que ça. Il me tire doucement et je le suis.

- John ? Ne pleure pas. Je suis là, dis-je comme moyen de défense.

Je descends de l'armoire et John tombe dans mes bras.

- Je t'aime tellement Maria, tu ne peux pas me quitter.

Je ne comprends plus rien, c'est un enfer.

Quelques minutes après, j'entends des sirènes. La police ! Les filles ont eu le temps d'appeler, c'est mon dernier espoir pour sortir d'ici.

- Tu as appelé les flics ? Tu me détestes à ce point Maria ?!, reprend-t-il enragé.

- Non, non John, mais comprends pas, cette situation va trop loin. Je veux t'aider mais tu l'acceptes pas.

- C'est comme ça que tu veux m'aider ! J'ai juste besoin de toi moi !

- Mais ça a pris trop d'ampleur.

- Excuse moi de t'aimer à en crever !

- John s'il te plait.

- Ta gueule !, hurle-t-il en levant son poing.

Je me protège avec les bras apeurée.Il s'arrête près de mon visage. Il n'a pas été jusqu'au bout,mais rien n'est gagné. Je suis à bout de souffle, je veux m'en sortir, je veux que l'homme que j'ai aimé revienne ! Son regard noir me brise le cœur et je baisse alors le mien. Je suis incapable de l'affronter je l'avoue. La police alors se met à parler dans le haut parleur pour que John se rende.  

Il se met à tourner en rond dans la pièce cherchant un tout prix un moyen de les échapper. Mon dernier espoir, je prie Dieu pour qu'il m'épargne. Il n'est pas capable de me tuer, ce n'est pas possible. Pourtant, je le croyais incapable de me faire du mal. La peur s'accentue et je tremble davantage devant lui. Plus son souffle se fait irrégulier, plus les secondes sonnent comme un compte à rebours.

- Viens, prononce-t-il en me tirant par le bras.

Il me serre tellement fort, je ne peux pas m'en défaire. Il nous amène dans la chambre et faire la porte derrière lui, à clefs également. L'enfer ne fait que commencer, je ne veux même pas imaginer la suite.

Cruels intentionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant