Chapitre 34

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Je me réveille doucement gémissant de douleurs, c'est brutal, des courbatures de la tête au pieds comme si je m'étais battue comme une furie. J'ouvre grands les yeux et me rends compte où je suis. Et dans quelle posture je me trouve. Mes mains sont ligotées à une chaise, tout d'un coup, je comprends mieux tout me vient cette douleur. Autour de moi, tout est sombre, je suis dans une cave vu la froideur. Il m'a eu, il a encore gagné et cette fois, je ne peux pas être positive. C'est fini, on me retrouvera jamais. Je ne reconnais pas la cave de chez lui, c'est une autre maison, je suis foutue. Mon pire cauchemar se réalise de plus bel. Cette fois, c'est pour de bon, je lui appartiens.

J'essaie de me libérer de ses cordes qui me brûlent un peu plus la peau à chaque mouvements. Je crois même que ma peau est à vive et à sang. La douleur ne s'estompe pas. Mes bras sont tellement tirés par l'arrière que j'ail'impression qu'à tout moment je vais les perdre.. Mais je tenterais l'impossible jusqu'au bout. J'entends enfin des pas derrière la porte qui se trouve sur ma droite.

Elle s'ouvre et le corps de John apparaît. Son visage, enfin, dans la noirceur, me parait plus clair,comme s'il était dans son élément. Et je suis sûre que c'est le cas. J'aurais dû être méfiante, c'était trop beau pour être vrai, j'aurais dû voir cette ombre obscure qui régnait autour de lui. J'aurais dû...beaucoup de choses.

Il prend une chaise adossée au mur et s'installe en face de moi.

- Comment tu vas Maria ?, me demande-t-il sereinement.

Je n'y crois pas, comment ose-t-il me poser la question ? Je suis attachée sur une chaise dans une cave où il fait sûrement moins de 5 degrés, sans lumière, sans rien et avec le pire de mes cauchemars, toi. Mais à part tout va bien oui espère de connard.

Je ne dis rien, je ne fais que le fixer avec un regard rempli de mépris. Si je n'avais pas les mains attachées je crois que je lui sauterais dessus. Une haine que je n'ai jamais ressenti m'envahie, je serais capable de lui faire autant mal qu'il m'en a fait. Ce n'est pas dans ma nature de penser et de ressentir ce genre de chose, c'est un monstre. Et devant une telle créature, voilà à quoi on est réduit.

- Tu me détestes maintenant, mais je vais tout faire pour que tu m'aimes comme au premier jour Maria, toi et moi on sera heureux. Tu as voulu compliqué les choses et je ne t'en veux pas, quand c'est passionnel, j'imagine qu'on passe forcément par là.

Il reste toujours aussi sûr de lui et serein, il est persuadé de ce qu'il dit, ce mec a vraiment un problème mental. On l'a mis en prison mais c'est dans un asile qu'il doit être.

- Tu me laisses pas le choix tu sais, je te veux Maria, toi et moi c'est pour toujours mais tu veux obéir à tes proches parce que tu es trop naïve, trop gentille et voilà le résultat. Je dois passer avant eux.

Il se lève et je le suis du regard toujours avec autant de mépris et de dégoût. Plus j'entends sa voix, plus la haine me submerge et je sens que je ne vais plus pouvoir la contrôler. Je bouge mes poignets de plus en plus violemment pour m'en extirper, peu importe la douleur. Elle ne peut pas être pire que lorsqu'il m'a montré son vrai visage.

Il passe la porte de nouveau un plateau à la main et le pose à mes pieds. Accroupi, il lève le regard surmoi. Je refuse de voir ce que je vois, il y a de la tendresse encore, mais je ne peux plus me faire avoir ! Je ne comprends rien en ce qui nous arrive, mais si je m'enfuis pas, je crois que le compte à rebours s'est mis en route. Il finira par me tuer !

- Tu as faim ?

- Non, répondé-je sèchement le regard noir.

La vérité, c'est que j'ai terriblement faim et soif, j'ai l'impression que ça fait une semaine que je n'ai rien mangé. D'ailleurs, quel jour sommes-nous ?

- Allez boit un peu au moins.

Il avance le verre jusqu'à mes lèvres,je bois ce que je peux, la moitié pour être exact. A chaque gorgée,je ressens cette brûlure qui me pousse à arrêter. Il pose enfin le verre sur le plateau et essaie de me faire avaler quelque chose, de la purée, ou je ne sais pas quoi, mais non je n'y arrive pas. Je ne peux pas croire que je sois réduite à ça. Il pousse le plateau et vient caresser ma joue, il me dégoûte. Je tourne la tête dans tous les sens pour éviter ce contact et un coup violent vient m'arracher la joue.

- Tu compliques les choses Maria, arrête !, hurle-t-il méprisant et insatisfait de mon comportement.

- Tu me dégoûtes et il est hors de question que tu me touches encore !

- Tu es bien sûre de toi Maria ?, me lance-t-il le sourire pervers.

Je n'en peux plus, je lui crache dessus et à la place, mon sang atterrit sur son visage. Je crois que le coup était encore plus violent que je le pensais, peut être qu'à force,je ne ressens plus l'intensité de ses coups. Il ne dit rien, il me fixe quelques secondes puis sourire de nouveau. Il prend plaisir,c'est un démon que j'ai en face de moi.

Il sort de la pièce refermant à clefs la porte. Je me retrouve une fois de plus seule avec moi même. Je me retrouve avec tous ses sentiments qui m'envahissent. A l'heure actuelle, je n'arrive pas à faire le tri, aucune larme ne vient et pourtant, j'aimerais tellement en verser. Mais ce que je ressens vraiment, va au delà de ce que je pouvais imaginer. Une rage supérieure que je pensais qu'aucun humain pouvait ressentir. Je le hais ! Et des idées noires m'accaparent, comme si j'avais pris goût à cette noirceur dans laquelle je me trouve. C'est comme si John me transmettait cette haine. Je dois m'en échapper, je ne veux pas finir comme lui ! Mais pour le moment, c'est la seule chose qui me permet de tenir et de ne pas craquer. Elle me tient debout, elle me donne du courage. Je m'en sortirais, en morceaux certes, mais je m'en sortirais !

Une vague de chaleur me couvre entièrement, comme si un vent chaud arrivait à pénétrer dans la pièce. J'essaie sans répit de me faire défaire de ces cordes,malgré les brûlures persistantes. Il a tellement bien serré,j'abandonne comme je m'en rends compte des sueurs qui me prennent. Un vertige puis deux. Mon souffle s'accélère, sûrement dû à cette chaleur. Un troisième vertige et je comprends. Cet enfoiré m'a drogué !

Cruels intentionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant