Chapitre 29

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La lumière me brûle les yeux mais pas autant que la douleur que je ressens dans tout mon être. Où je suis?

- Maria, prononce une voix familière.

J'ouvre enfin grands les yeux malgré la difficulté. Steph, c'est toi ! Oh mon dieu, je suis en train de rêver ou suis-je bien réveillée ?

- On a eu tellement peur putain, lance une autre fois qui n'est d'autre que Sophie.

Et quelques secondes suffisent pour que je remarque trois petites têtes au dessus de moi. Elles sont toutes là ! Je m'en suis sortie !

- Mon dieu les filles, me metté-je à pleurer de fatigue mais aussi de joie.

Nous nous prenons dans les bras et je suis enfin soulagée, malgré la douleur qui persiste quand elles s'approchent de moi, je suis contente qu'elles soient près de moi et que tout est fini. Mais je suis encore un peu dans le flou.

- Qu'est ce qui s'est passé ?, leur demandé-je alors.

- Tu te rappelles de quoi ?, me répond Julie l'air désolé.

- Que John m'a jeté contre les escaliers, qu'il a crié, qu'il bougeait dans tous les sens et un gros bruit, comme une explosion et là je me rappelle de plus rien. Je crois que je suis tombée dans les pommes ou un truc du genre.

- En effet, poursuit Julie. On t'a retrouvé inconsciente contre les escaliers. Le bruit que tu as entendu, ce sont la police qui ont défoncé la porte.

- John a été arrêté ?

- Oui Maria, c'est fini, il va rester enfermé pendant des années, tu es tranquille maintenant...

- Et la prochaine fois qu'on ne sent pas un mec, tu nous écoutes chérie, coupe Steph.

- Je ne suis pas prête pour reprendre une relation crois moi.

- On va s'occuper de toi ma belle, et tu vas aller voir tes parents, ça te fera du bien.

- Ils sont au courant ?

- Non, on ne savait pas ce que tu voulais, c'est à toi de le faire. Comme ton état s'est amélioré très vite, on n'a pas osé, m'avoue Julie.

- Génial les filles, vous avez bien fait, je n'ai pas envie de les inquiéter, je leur dirais que notre rupture a été douloureuse et que je n'avais pas la tête à leur parler mais que maintenant ça va mieux. Je vais attendre quelques jours que je me rétablisse comme il faut pour aller les voir.

- On est là ma belle, on te suit dans tout ce que tu veux. On a tellement eu peur tu n'imagines pas à quel point. C'était horrible d'être si près de toi et de ne rien pouvoir faire, me confie Steph sans grande surprise.

- Le plus important que ça va aller de mieux en mieux. On va reprendre une vie normale. Et on sera toujours là si tu as besoin de parler, tu le sais, continue Sophie.

Leur amour me touche au plus profond,ça me réchauffe le cœur. Après tous ces événements des plus catastrophiques, c'est le meilleur sentiment que je pouvais ressentir. Cette amitié est plus que sincère et réelle. Je leur remercierais jamais assez, et une chose est sûre c'est qu'elles vont être mon pilier dans les prochains jours. Aujourd'hui, je suis soulagée, mais je sens que tout ne va pas être tout rose. Ce que j'ai vécu ce n'est pas rien, c'est traumatisant, c'est douloureux,c'est honteux et j'en passe. Je n'arrive même pas à trouver les mots pour exprimer dans quel état je suis. Mais le choc est bel et bien présent, j'aurais beau lutté pour oublier, je sais que ce sera impossible.

- Au fait, je suis désolée de te dire ça de suite, mais tu vas devoir passer au commissariat pour quelques détails, on viendra avec toi, m'informe Julie.

- Je m'en doutais, oui j'aimerais bien que vous soyez là.

C'est alors qu'elles me prennent la main et dessinent un sourire réconfortant. Je les aime et à l'avenir, je ferais attention à leurs craintes.

- Bon allez, je vais appeler le médecin, il voulait te voir dès ton réveil, puis comme ça, on pourra peut être te ramener chez nous, m'annonce Steph enthousiaste.

Je la vois franchir la porte alors que Julie et Sophie s'assoient à côté de moi. Elles commencent à me parler de choses et d'autres, certainement, pour que je ne pense pas à ce qui s'est passé avec John, mais c'est impossible. Je vois son visage partout dans la pièce, j'entends ses cris résonner dans ma tête et la douleur au corps, c'est comme si les coups fusaient encore sur celui-ci. Je les entends sans vraiment les écouter, je fais un effort, mais mon esprit divague très vite. Steph arrive avec le médecin et une infirmière. Je vais savoir si je peux rentrer ou non. Et je crois qu'au fond, je veux rester ici, en sécurité.

Cruels intentionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant