Chapitre 28

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Je ne vois plus qu'une seule solution. Toute une question de volonté et de stratégie. Je dois lui faire croire que je suis de son côté, que je regrette, espérant qu'il tombe dans le panneau.

- John, je suis désolée, je ne voulais pas, je t'aime aussi, je t'aime tellement fort, commencé-je à me confier malgré son regard noir tourné vers moi. Enfuyons nous !

Je vois à l'expression de son visage qu'il est surpris. Il ne s'y attendait pas. Est-ce qu'il me croit maintenant ?

- Tu es sérieuse ?

- Oui, tu as raison, toi et moi c'est pour toujours John.

Son regard s'apaise, ses muscles se détendent et je le vois respirer un bon coup pour reprendre ses idées. Il faut que je tente le tout pour le tout.

- Embrasse moi.

Et il n'hésite pas une seule seconde pour se jeter sur moi et m'embrasser. Pendant quelques secondes, j'avais l'impression que je m'étais enfin réveillée et que l'homme que j'aime était revenu. Mais le bruit de la police dehors me fait vite revenir à la réalité. Lui, ne prête plus aucune attention.Nos lèvres se séparent et de ses doigts, il me caresse les joues.Son regard est à présent plus doux, comme au premier jour.

J'ai réussi mais je n'ai aucune idée de la suite de cette supercherie. Comment je dois faire pour qu'il ne remarque pas que je le manipule à ma guise ? Je dois être prudente et jusqu'à maintenant j'ai tout raté, je ne suis pas très positive.

- Tu as une idée de comment on peut sortir sans qu'ils s'en rendent compte ?

Je me vois déjà courir à tout allure pour le semer. Il a repris confiance en moi alors il suffit qu'on sorte pour que je mette à courir vers les flics. Ça me parait tellement facile en l'imaginant, mais ça m'effraie tout autant. Il faut que je réussisse.

- Tu vas sortir et leur dire que c'était une fausse alerte ou je ne sais quoi, trouve quoi dire.

Je n'optais pas pour cette idée mais après tout, si je sors devant pour leur parler, je serais plus ou moins en sécurité et je pourrais courir vers eux.

- D'accord, on fait ça, attends, je réfléchis, dis-je en faisant semblant de chercher.

Il me laisse dans ma réflexion alors qu'il regarde par la fenêtre ce qui se passe.

- Je vais leur dire que c'était un malentendu, que mes copines se sont inquiétées parce qu'elles n'acceptent pas notre relation. Je pense que c'est bien ça, c'est crédible.

- Ça me va. Bonne idée. Viens on descend.

Je le suis, il me croit de A à Z, tout se passe comme je le voulais. Je suis satisfaite, mais ne crions pas victoire trop vite.

- On attend un peu, on ne sait jamais.

- Mais pourquoi ? Ils ne partiront pas, faisons le tout de suite et on sera tranquille.

- Tu es bien pressée d'un coup. Qu'est ce que ça peut te faire si on attend 5 minutes de plus ?, me dit-il le regard interrogateur.

- Je ne sais pas, je pensais que tu voulais qu'on en finisse vite aussi.

Il ne répond pas, il ne fait que de me fixer et je me sens déstabilisée. Il commence à douter et ça présage rien de bon.

- Tu as une idée derrière la tête dont tu ne m'as pas parlé Maria, me sort-il avec arrogance.

- Non John, je voulais juste que ça se finisse, ça m'angoisse de les savoir là.

- Je ne te crois pas, tu te fous de moi depuis le début !

Mais...tout avait si bien fonctionné jusque là, pourquoi j'ai foiré une nouvelle fois ? Ce n'est pas possible. Il a tout compris, je n'ai plus qu'à espérer qu'on me sorte de là, je ne peux pas le faire toute seule.

 -Tu t'ai foutu de moi espèce de salope !, hurle-t-il et cette fois, son poing rencontre mon visage. Espèce de traînée, c'est comme ça que tu me remercies !

Le cauchemar commence, il me relève en tirant les cheveux et me redonne un coup au visage. J'hurle de douleur, il faut qu'on m'attende, c'est l'alarme de détresse, s'il vous plait, défoncez la porte !

Il me relève de nouveau et les gestes se répètent.

- Tu m'as trahi alors que je t'aime Maria !, me hurle-t-il alors qu'il me maintient par les cheveux.

La douleur est insupportable, je sens un liquide qui coule sur ma joue, je saigne ! Il finit par me jeter contre les escaliers. Je me claque le dos contre eux et je jure de nouveau. Je n'ai pas les mots pour dire à quel point le choc est violent, c'est comme si je venais de me faire briser tous les os. Je pleure toutes les larmes de mon corps, me tenant le dos croyant que ça ira mieux. Mais non, ce n'est pas fini, ce sera de pire en pire au contraire.

- Je ferais tout pour toi, je mourrais pour que tu restes avec moi, tu verras, personne ne peut t'aimer comme je t'aime, tu finiras par l'accepter, m'avoue-t-il tout en faisant des allers retours de la cuisine au salon, du salon à la fenêtre, de la fenêtre à la cuisine.

J'ai la tête qui tourne, j'agonise parterre, je dépose une main au visage et je remarque que je saigne plus que je le crois.

Et enfin, j'entends un bruit violent, comme une explosion. Je ne comprends pas ce qui m'arrive, car c'est la dernière image dont je me rappelle.

Cruels intentionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant