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Ça faisait mal. Mais je devais me taire parce qu'ils me regardaient tous. J'aurais voulu être attaché, sanglé étroitement à chaque articulation; poignets, chevilles, taille, cou. Au moins, j'aurais pu me débattre sans risquer de faire faire un faux mouvement à l'aiguille. Mais malheureusement, ma hiérarchie m'interdisait ce privilège. Mon devoir étant de montrer une figure puissante et invincible pour leur faire honneur.

Je me sentais faiblir, toute mon énergie, je l'épuisais à rester immobile, à paraître résistant. D'apparence, on pourrait me penser seul dans cette pièce morbide avec mon tortionnaire qui faisait son travail de sang froid mais en réalité, je savais que derrière ces larges vitres teintées, il était là, les bras croisés comme tous les autres à observer ma souffrance dans un silence de mort. J'ignorais si ça saignait mais à ce stade, je pouvais simplement prier pour qu'un geste imprécis finisse par survenir, me blesser et que ma torture s'arrête là.

C'était encore plus douloureux que ma dernière dent de lait, que mon grand frère m'a arraché le mois dernier. Grand frère qui tenait aujourd'hui cette aiguille électrique et mes petites mains n'avaient même plus assez de forces pour s'agripper au bord de la table.

Au moins, j'aurais le droit d'entrer au collège après ça, me faire des amis de mon âge. C'était en quelque sorte mon matricule, qui leur donnait la possibilité de toujours me retrouver et moi, l'impossibilité de m'enfuir. Un sceau d'allégeance, comme ce que mon frère avait l'habitude de me dire, qui me condamnait à loyauté et dévouement envers ces barbares. Je ne pourrais de toute façon jamais espérer vivre éloigné de toutes les horreurs auxquelles j'assistais chaque jour. Un tatouage qui me liait à eux pour le restant de mon existence, que je le veuille ou non.

Je regardais autour de moi, ces étagères en désordre débordant d'instruments métalliques en tout genre dont j'ignorais l'utilité mais qui ne m'étaient pas plus rassurants. Ici était pour moi une salle de torture et j'étais en train de subir la plus clémente. Mes dernières forces me quittèrent et je vis mes muscles lâcher de mes propres yeux avant de ne plus rien voir du tout. Le silence redevint total. Taeyong avait suspendu l'alimentation de la machine.

-Père, il a perdu connaissance. fut ce que j'entendis de plus intelligible.

Je n'avais pas entendu la réponse; juste la machine se couper pour de bon puis je sentis la main de mon frère dégager les cheveux de mon front pour examiner mes yeux. Je n'entendais maintenant plus rien mais la torture était terminée. On me souleva de cette table puis je me sentis devenir un poids mort, m'éteindre totalement.

XXX



Mon grand frère m'attendait devant le portail du collège après mon premier jour de cours, et je savais qu'il faisait semblant d'être content de me retrouver devant les autres adultes. J'en profitai et lui pris la main, ce qu'il força à faire sembler normal. Je savais que ça lui était totalement égal mais je lui racontais comment ça s'était passé, les amis que je n'avais pas eu de mal à me faire jusqu'à ce qu'il me dise de me taire, pour me concentrer. Je devais mémoriser le chemin pour rentrer seul les prochaines fois et ce sera la seul fois qu'il me montrera.

-J'espère que tu ne parles à personne de la maison. dit-il froidement en lâchant ma main.

Mon sourire disparut et je secouai la tête pour lui assurer que non et il me donna une tape ferme sur l'épaule alors que je tentais d'ancrer chaque détails de ces ruelles et de ces bâtiments pour pouvoir m'y retrouver quand je rentrerai du collège les autres jours.

-Et t'as intérêt à ne jamais te battre à l'école, c'est clair?

-Je sais pas me battre de toute façon...

Last Fight || markhyuckOù les histoires vivent. Découvrez maintenant