Notre moment de calme prit fin lorsque Sarah se redressa et se leva. Ne nous étions nous pas assoupies ? Je réfléchis à la continuité de notre après-midi et j'avais l'impression qu'il en manquait un morceau, prouvant ainsi que j'avais au moins sommeillé. Mon amie bailla et en fut surprise.
" Oh, dit-elle comme-ci elle pouvait voir ce que je pensais, je crois que j'ai piqué du nez.
- Je pense que t'es pas la seule.
- En même temps... Le calme, le soleil, le confort, tout était réunit pour une sieste.
- Tu oublies la mauvaise nuit passée."
Voulant voir l'heure qu'il était je tâtais mes poches à la recherche de mon portable puis me souvins qu'il était toujours chez elle, dans la chambre de son frère, branché au chargeur. Je me souvenais m'être dit juste avant de partir que Jessica boudait, Manon avait été évincée, et je me trouvais avec Sarah donc je n'avais pas l'utilité d'emmener mon téléphone, sauf pour avoir l'heure et me traitais d'imbécile.
" Il va falloir penser à rentrer Val, ma mère va se demander quoi sinon.
- Oui, pas de soucis."
Comme pour venir, nos mains se joignirent sans même que j'y pense et nous nous dirigeâmes vers la sortie. Les rues étaient plus animées, il devait être dans les dix-sept heures passées car nous croisâmes bon nombre de visages connus dans notre lycée, je vis au loin arriver une autre tête que je connaissais bien et mon amie l'aurait reconnue aussi si elle n'avait pas de problèmes de vue, Thomas avançait droit sur nous. Je cherchais rapidement un moyen de l'éviter mais n'en vis aucun et lui aussi finit par nous voir, il nous fit signe alors qu'il se trouvait à une trentaine de mètres de nous puis quelques instants plus tard il dut voir mon visage car il arrêta d'avancer et me fixa.
" Val ! Que s'est-il passé ?"
Je n'avais aucune envie de lui expliquer mes déboires familiaux et je me dis que j'aurais dû prévenir mon amie de ce fait, avant qu'elle ne lui en parle, puis ce fut trop tard.
" Comment ? S'étonna-t-il, Murielle t'as fait ça ?
- Et encore, t'as pas vu le bleu sur sa hanche.
- Sarah... C'est bon il est presque guérit. Aïe ! "
Elle venait d'appuyer là où il se trouvait et un pic de douleur me parcouru partant de la hanche.
" Presque, oui, dit Sarah.
- C'est impossible voyons. C'est ta mère Val !
- Merci, on sait, répondit mon amie.
- Pourquoi ?!
- Parce qu'on sort ensemble."
Pour donner plus de poids à ses paroles Sarah leva nos mains toujours jointes, je vis le visage de Thomas passé du doute à l'étonnement puis à la déception.
" Oh, dit-il, je vois. J'espère que ça ira mieux entre vous.
- Pour le moment, dis-je, on s'évite. Je squatte chez Sarah.
- OK. Courage, finit-il par dire en se remettant en marche. Et si t'as besoin, passe.
- Merci."
Nous nous remîmes en route nous aussi, bien que nous n'étions plus très loin. Nous tournâmes dans la rue de mon amie puis elle ralentit le pas.
" Tu as vue sa tête, me dit-elle. Il avait l'air tristounet quand je lui ai dit que nous étions ensemble.
- T'aurais peut-être pas dû...
