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Je suis de nature à aimer les douches bien chaudes et celle que nous prîmes ce matin là fut... Bouillante ! Propres et rassasiées, nous quittâmes la salle de bain un sourire béat sur les lèvres. En arrivant dans la chambre pour m'habiller je pensais que si déjà la veille j'étais amoureuse de cette fille, en cet instant j'étais folle d'elle à un point que mon cœur pourrait en exploser.

« Tu sais pas où j'ai mis mes chaussettes bébé ?

- Hein ? 

- Mes chaussettes... t'es dans la lune Val ?

- Non, dans mes pensées.

- Ah et tu pensais à quoi ?

- À toi mon cœur.

- Ho ! Dis moi tout alors. Mais avant t'aurais pas vu mes chaussettes ?

- Y'a pas grand chose à dire, je me disais que j'étais folle de toi. Et tes chaussettes tu t'es endormie avec hier donc regardes dans les draps. »

Elle me sourit puis s'agenouilla sur le lit. De là où je me trouvais, j'avais une vue magnifique sur son intimité, furtivement, je m'approchai du bord du lit, déposai un léger baiser sur l'une de ses fesses, puis sur l'autre. Elle eut un petit sursaut au premier et se laissa faire au second avant de rouler sur le lit tout en m'attirant contre elle. Sarah m'embrassa fougueusement en m'enlaçant. Nous savions que sa mère risquait d'arriver à n'importe quel moment mais nous nous en fichions, nous nous aimions et comme pour nous rassurer de notre choix prit tôt dans la matinée, nous avions besoin de nous le prouver le plus possible, du moins c'est ainsi que je le ressentais. Nous fîmes l'amour beaucoup plus calmement et tendrement que sous la douche puis restâmes encore un peu blottie l'une contre l'autre. Nous finîmes par être dérangées mais ce fut Pierrick qui, lui, eu la délicatesse de frapper à la porte. Sarah l'autorisa à entrer après nous avoir couvert de son draps.

« Salut les filles. Oh, je vous dérange, pardon. Je voulais juste vous remercier de ne rien avoir dit à maman pour mon état et vous prévenir que le repas sera bientôt prêt. »

Il quitta la chambre avant que l'on ne put lui répondre quoi que se soit. Cela sonnait le glas de notre matinée coquino-romantique, nous nous levâmes, nous habillâmes et allâmes rejoindre les autres dans la salle à manger. Christine nous fit remarquer que nous nous avions été plutôt bruyantes sous la douche et je dus faire un énorme effort pour ne pas éclater de rire. Sarah sembla gérer ça très bien, elle dit à sa mère que ce chahut avait remplacé son café qu'elle n'avait pas pu boire. Cette fille savait mentir formidablement bien quand il le fallait. Nous nous installâmes tous à table et ma petite amie me rappela que nous devions sortir en l'annonçant à tout le monde. Une nouvelle fois, je ressentis pointer cette boule dans mon estomac, due à ma culpabilité, j'essayais de ne pas y penser pour la faire partir mais ce fut vain. Sarah n'aida pas à débarrasser la table, elle alla se préparer directement pour sortir, moi, voulant retarder ce moment le plus possible, je pris grand soin à traîner en amenant les assiettes en cuisine, je fus si longue que ma petite amie vint me gronder de ne pas être encore prête. Je ne comptais pas me mettre sur mon trente et un, moi, j'enfilais en vitesse le premier sweat que je trouvai dans le sac qui contenait mes affaires.

« Tu sais que je t'ai fait de la place dans le placard bébé ? »

La voix de ma copine venant de derrière moi me fit sursauter.

« Oui, je sais mais j'ai pas encore eu le temps d'y mettre mes affaires.

- Va falloir régler ça avant que tu ne t'en ailles peut-être. »

Cette douloureuse phrase me fit prendre conscience que cette semaine serait la dernière que je passais ici, une onde de tristesse naquît dans mon cœur.

Amie / Amour ? (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant