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Chez mon amie, sa mère nous organisa, j'allais occuper, pour la nuit, la chambre de son fils absent. Évidemment, nous irions pas en cours le lendemain, j'essayais de protester à cette idée mais Sarah me fit remarquer que vu ma tête et mon œil au beurre noir, il n'était pas conseillé de fréquenter le lycée avant lundi.

" Hors de question que ça reporte notre sortie de samedi, dis-je. Même démembrée, je ne veux pas la rater. "

Sarah me sourit et posa ses mains sur ma taille, la droite se posa juste là où j'avais reçus le coup de pied et je fis la grimace. Elle me demanda de lui montrer, je refusais. Nous allâmes dans sa chambre pour qu'elle me prête un chargeur de téléphone, sa mère me tendit le mien, toujours en morceaux que je réparais à la va vite mais tout en le laissant éteint pour la soirée.

" Montre moi ta hanche, m'ordonna mon amie une fois seule.

- Non, ça va aller.

- Montre la moi Val ou je te déshabille de force moi même."

Face à sa détermination, j'ôtai mon maillot et croisai automatiquement les mains par dessus mon soutien-gorge. Cette zone ne l'intéressait pas, elle n'y jeta même pas un coup d'œil par contre, elle vit ma hanche gauche et siffla.

" Maman! Viens voir s'te plaît.

- Non, Sarah ! Commençais-je.

- T'inquiètes."

Nous entendîmes sa mère arriver doucement dans le couloir puis elle entra dans la pièce.

" Ouh-là, fit-elle en me voyant. Je vais chercher l'arnica."

Elle partit aussitôt et je jetais un regard interrogateur à mon amie.

" L'arnica c'est un contre coup, me dit-elle. Ça va faire passer ce vilain bleu plus vite. "

Je regardai comme je pus et y vis l'empreinte de pied de ma mère, d'une couleur violacée au milieu et un peu jaune au bord. Christine apporta la pommade que mon amie appliqua sur le bleu que j'avais à la hanche et celui de mon œil qui avait maintenant du mal à rester grand ouvert.

" Et bin ma princesse, elle c'est pas retenue ta daronne. Et tout ça parce que tu es rentrée tard.

- Quand tu me dis que je suis méchante, intervint Christine, réfléchis-y la prochaine fois que je te dispute.

- C'est pas que pour ça, dis-je timidement.

- Quelle idée t'as eut de lui dire ça aussi toi !

- Je sais que c'était une mauvaise idée mais j'ai pas su me taire.

- Dans le fond, dit Sarah, ma mère est super cool."

Je n'osais pas lui dire que j'avais passé la veille le meilleur repas de ma vie, animé et enjoué. La mère de mon amie nous dit qu'il était temps d'aller au lit, et Sarah me demanda une nouvelle fois si je ne voulais pas rester avec elle ce soir, "en tout bien tout honneur" précisa-t-elle mais le regard que lui lança sa mère disait le contraire. Je dormis donc dans la chambre de son grand frère absent. Je me tournais et retournais dans ce lit qui n'était pas le mien, revivant en boucle ce qui avait merdé chez moi et revoyant encore et encore le visage de ma mère se tordre de rage, hurler que j'étais une "gouine" et "une bouffeuse de chatte" alors que j'étais toujours vierge. Lorsque je réussis enfin à fermer le bon œil, le droit refusant maintenant de s'ouvrir complètement, je dormis d'un mauvais sommeil. Je n'eus aucune difficulté à entendre la porte de la chambre s'ouvrir et sentir mon amie se faufiler dans le lit. Je la laissai me prendre dans ses bras et l'entendis ronfler faiblement quelques minutes après. le fait d'être dans ses bras me fit me sentir en sécurité, je dormis enfin d'un bon sommeil.

Amie / Amour ? (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant